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La CGT prend acte de la décision de l’Arcom de reconduire Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. Cela dénote toutefois un certain manque de courage pour aller vers un nécessaire renouvellement de la ligne managériale et de la stratégie de l’entreprise. Les salariés ne doivent pas s’illusionner, des heures sombres nous attendent : le projet de Mme Ernotte se caractérise par une hostilité manifeste et sans précédent à l’égard du corps social interne de notre entreprise. Pour durer, cette dernière a donné comme gage de poursuivre la purge des effectifs et dégrader le modèle social, le tout voilé d’apparences pour lesquelles personne n’est dupe. Extrait de l’audition de notre PDG devant l’Arcom le 12 mai : « La transparence est indispensable avant toute transformation, nous nous sommes préparés ces dernières années, à une holding ou une fusion ». Nous aimerions bien savoir de quelle transparence il s’agit car le moins qu’on puisse dire c’est que cela n’a pas été mis en pratique ces dernières années. Les méthodes de transformation à France Télévisions, on les connait, on peut en parler… Lors de son audition devant l’Arcom, la candidate à sa reconduction a brillé par son absence totale d’empathie pour les salariés, considérés comme une charge salariale qu’il faut impérativement voir diminuer : « Je comprends les inquiétudes des salariés, surtout dans le contexte économique actuel », dit celle qui s’empresse d’ajouter : « j’ouvrirai au plus vite les discussions avec les organisations syndicales pour définir un nouveau cadre social ». Pour y parvenir, les choses sont désormais très claires : renégociation de l’accord collectif (à la baisse évidemment), avec en ligne de mire la remise en cause des métiers – jugés trop contraignants – afin de généraliser les polycompétences, suppression de tout automatisme salarial, réduction du nombre de congés, bref l’appauvrissement général du corps social, tout en accroissant la productivité dans une conception du travail industrielle et processée. Voici la vision assez dystopique décrite par Mme Ernotte devant l’Arcom : « Il n’est pas possible d’avoir une entreprise publique en déficit. Il faut préserver les programmes et retravailler notre façon de fonctionner. Il y a des freins, il faut redimensionner nos moyens en fonction de l’activité, réduire certains moyens de production grâce à l’automatisation et l’intelligence artificielle. » « Il faut rompre avec ce qui nous freine et aller vers de la polycompétence, l’accord de 2013, nous freine. Il faut redéfinir le cadre des métiers, pour faire baisser les frais professionnels et tenir notre activité ». La CGT ne baissera pas les bras face aux pressions tous azimuts pour une généralisation des polyvalences. Nous nous opposerons à un détricotage de nos conquis sociaux dans le seul but de faire des économies sur le dos des salariés. Nous lutterons pied à pied, pour éviter que l’automatisation et l’intelligence artificielle ne déshumanisent encore un peu plus les rapports sociaux dans notre entreprise. Par ailleurs, nous ne lâcherons pas notre revendication d’un vrai pluralisme dans l’information nationale, ce dont on est loin aujourd’hui. Il faut un éditorial élaboré collectivement avec les journalistes et non plus par un petit groupe de cadres éditoriaux. Il faut aussi en finir avec la politique d’externalisation sur le numérique qui dépossède les rédactions. Si des évolutions sont possibles par la négociation – et les 30 avenants à l’accord collectif négociés depuis 2013 le prouvent – elles devront faire l’objet de contreparties en termes de reconnaissance et de sens dans le travail. Avec la reconduction de Delphine Ernotte, les bons petits soldats du pouvoir reprennent donc du service avec comme boussole la vis sans fin des économies sur le dos des salariés. Du côté de la CGT, nous avons, nous aussi, notre feuille de route. Celle-ci est sociale, ambitieuse et déterminée. Porteuse d’une haute idée du service public. Entendre Mme Ernotte utiliser les mots de « dialogue social » devant le collège de l’Arcom ou l’entendre affirmer que son projet vise à mettre en place un management plus horizontal est tellement peu crédible que c’en est insupportable. Que ne l’a-t-elle fait depuis dix ans ? Son second mandat s’est traduit, au contraire, par un durcissement, une rigidité et une verticalité, déconnectés des aspirations des salariés. Si l’on doit résumer ces dix années, le 1er mandat fut celui de la construction d’un projet et du lien direct avec les salariés et leurs représentants, le 2ème celui du durcissement social et de la dégradation généralisée des conditions de travail. Le 3ème s’annonce comme celui de la grande confrontation.
Paris, le 15 mai 2025
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