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Compte rendu du CSE Siège05 février 2025 |
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Pour couvrir cette compétition, la direction demande une dérogation du temps de travail hebdomadaire à 60 heures. Au vu des plannings proposés, les élus ont pris acte. Ils demandent qu'un réalisé leur soit rendu dès que possible (lire l'avis ici). 20 VOTANTS – 20 POUR
Il y a d’abord eu l’annonce brutale du gel de la collaboration des JRI de la rédaction nationale aux tournages de la rédaction des sports. Puis l’annonce de la suspension de cette décision lors du CSE du 8 janvier 2025. C'est pourquoi, les élus ont demandé la tenue d'un CSE extraordinaire afin que soit clarifié le devenir de l'activité « tournage sport » à laquelle les JRI sont très attachés. De son côté, la direction indique que les restrictions budgétaires imposent des arbitrages. Les élus souhaitent que ceux-ci soient débattus et non pas annoncés brutalement sans préalable, avec pour conséquences l'incompréhension et le sentiment pour les salariés concernés, de ne pas être autre chose qu'un simple ETP (équivalent temps plein). Les élus rappellent que derrière les ETP, il y a des êtres humains qui se sont investis et qu'il est important d'y faire attention. La direction de l'information prétend aujourd'hui qu'elle n'a jamais rien annoncé ! Elle affirme que jusqu'à la réunion qui a eu lieu le 9 janvier, il a été décidé que les tournages en cours seraient maintenus et que les autres seraient gelés. Après la réunion il a été convenu une poursuite des tournages avec 550 jours, soit un peu moins que l'an dernier, avec une clause de revoyure en juin. Il n'empêche que cela, jusqu'à la réunion du 9 janvier, a créé un traumatisme incertitude chez les JRI et une perte de confiance qui sera difficilement récupérable. « L'idée est de ne pas empêcher l'activité et d'être économe ! » nous dit le directeur de l'information. La direction précise toutefois que la collaboration avec le numérique va s'amoindrir : dans ce secteur, le désengagement des sports c'est 25 à 40% de l'activité. Les élus rappellent les efforts faits par les JRI pour réduire les coûts :
En 2024, 5 postes ont été gelés, 3 postes vont être dégelés avec un recrutement en mars et un autre pour l'été. En revanche, 2 postes ne seront pas reconduits au budget 2025. Les élus attirent l'attention sur l'état de santé du service des JRI , un état de santé inquiétant au dire du médecin du travail. Elle fait état d'une augmentation de la souffrance dans toutes les rédactions, dont le service JRI. Ils pointent l'externalisation qui se substitue à l'activité des salariés de France Télévisions alors que le rôle des prestataires est de n'intervenir qu'en cas de surcroit d'activité. Où sont les économies ? Partenaire privilégié de cette externalisation, France Télévisions Studio, qui ne fait pas appel aux moyens internes. Les élus l'assurent : l'optimisation est possible et les salariés ont la capacité de faire des propositions. Il serait temps que la direction l'entende et entame avec leurs représentants un véritable dialogue social.
Le problème n'est pas nouveau, il a éclaté au grand jour le 22 novembre 2024, lorsque la Société des journalistes de France 3 Rédaction Nationale a publié 24 témoignages, suivis de 13 autres le 5 février, de journalistes (JRI et/ou rédacteurs) de la rédaction nationale faisant état d'un mal-être profond en lien avec des inégalités d'accès aux tâches et statuts les plus valorisés dans le métier tels que :
Tout ceci au mépris des expériences accumulées par ces professionnels pratiquant le journalisme souvent depuis des décennies. Ceux-ci affirment que les sujets qu'ils proposent sont de moins en moins retenus, qu'ils ne participent plus à la confection des sujets mais apportent juste une contribution limitée à un petit tournage ou à un « micro-trottoir », dont les modalités sont dictées d'en haut, pendant que les sujets sont « assemblés » ailleurs. Il en découle un sentiment de déclassement et de disqualification, de perte de sens et d'intérêt pour le travail et des conflits de valeurs , puisqu'il devient de plus en plus dur d'avoir l'impression de pouvoir effectuer un travail de qualité. Si la situation n'est pas nouvelle, elle s'est considérablement aggravée avec la disparition du « Soir3 » puis des éditions nationales de France 3. Tous les journalistes de l'ex-service étranger de France 3, soit n'ont plus accès au reportage international, soit sont partis dégoutés. Il y a des baronnies à la direction de l'info qui font ressortir les journalistes qui font partie du sérail et marginalisent les autres. Et la DRH ne prend pas suffisamment en compte ces situations ou bien laisse faire. A tel point qu'une alerte santé a été lancée par la CGT et le SNJ sans qu'aucune mesure n'ait été prise : la direction estime qu'il s'agit là de situations individuelles et minimise les signaux faibles annonciateurs de RPS et autres problèmes de santé. Pas question pour elle de remettre en question le management ou encore l'organisation du travail. Pour les élus cette position n'est pas compatible avec l'obligation de sécurité qui pèse sur l'employeur ni avec les principes généraux de prévention qui en découlent. Pour eux la situation mérite une analyse poussée qui permette de comprendre comment l'organisation du travail au sein de la rédaction nationale a pu conduire à ces situations qui génèrent de la crainte, du mal-être et du désintérêt pour un métier autrefois passion ? Ils décident le recours à un expert dont la mission sera de déterminer les causes des risques psycho-sociaux mis en évidence mais aussi de déterminer les changements nécessaires pour que l'organisation du travail et le management permettent de rétablir un traitement équitable et non discriminant entre tous les salariés de la rédaction nationale (lire la résolution ici). 19 VOTANTS - 19 POUR
Paris, le 11 février 2025
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