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L’acceptation d’un mandat social à la tête de cette entreprise, visiblement sans se soucier des conséquences pour les salariés, révèle un projet personnel pour satisfaire une ambition, mais ce n’est pas un projet d’avenir pour le corps social de notre maison. Si la direction persiste à vouloir plumer les salariés dans les mois qui viennent, la situation va très vite virer au conflit généralisé, quel que soit le contexte, holding ou pas. Car nous n’accepterons pas les restructurations envisagées par l’employeur, qui vont s’accompagner d’une dégradation des conditions de travail et du sens du travail. Alors que s’ouvre aujourd’hui, sur injonction du juge, l’information-consultation sur les rapprochements entre France 3 et France Bleu, une information a commencé à fuiter : le service « éditions Ici », le pool de la rédaction nationale en charge des sujets nationaux et internationaux pour les éditions régionales serait bientôt supprimé. Il n’en est pourtant fait aucune mention dans le document que nous avons reçu. Alors quel est le projet ? Supprimer purement et simplement l’information nationale et internationale dans les JTR ou basculer sur un reboutiquage de sujets des deskeurs de Franceinfo ? Ce qui en l’état n’est pas autorisé par nos accords et est contraire aux engagements pris lors de la création de Franceinfo. La négociation s’annonce belle... Mais revenons au projet Ici. Quel est le projet ? La question reste entière. Le document remis par la direction est une compilation/bilan des actions engagés depuis plusieurs années. Au-delà du fait qu’il s’agit d’une forme d’aveu de la non-consultation des CSE sur bon nombre de décisions – et donc d’une entrave –, nous ne savons toujours pas de quoi sera fait l’avenir, ni comment on va y arriver. Navigue-t-on à vue ? Ou le projet réel reste-t-il caché ? Côté vidéo-mobile, la direction est restée intransigeante pendant 6 mois, rejetant toutes les propositions de compromis. Le recueil d’un avis ne signifie pas la fin d’un conflit, bien au contraire, et la direction serait bien avisée d’ouvrir enfin la porte de la négociation. En plus d’être intransigeante, la direction est-elle aussi inhumaine ? On peut le penser au regard du sort réservé aux salariés de la rédaction de Slash. S’agit-il d’une dérive à l’américaine, le rêve des employeurs de pouvoir, d’un simple claquement de doigts, se séparer d’une rédaction complète. Et pourquoi ? Pour mettre en concurrence des producteurs et compresser toujours plus les coûts ? Le fait que les gens se soient investis sans compter pendant des années n’a-t-il donc aucune valeur ? C’est ainsi que France Télévisions compte renforcer son attractivité ? C’est ça le modèle social qu’elle souhaite promouvoir ? En attendant, c’est toute une équipe qui risque d’aller pointer du jour au lendemain à France Travail, et ça, nous ne pouvons l’accepter. Les exemples fleurissent, le climat se tend. Les conséquences de cette attitude générale de la direction sont la multiplication des condamnations en justice, que ce soit sur le projet Genesis, sur le défaut de consultation sur le projet ICI, sur la disparition de la marque France 3, sur le défaut de consultation sur la compression des effectifs dans le réseau régional. En attendant le jugement concernant le défaut de consultation sur l’introduction de l’intelligence artificielle et potentiellement sur le défaut de consultation sur la compression des effectifs au niveau de toute l’entreprise. Jusqu’où cette direction ira-t-elle dans son déni des droits des instances ? Juge-t-elle que la somme de 25 millions d’euros de contentieux en 2024 soit une somme acceptable pour le service public de la télévision ? A plus forte raison quand on se fait fort d’économiser l’argent public. Pour notre part, nous ne lâcherons pas sur le respect des droits des salariés et de nos prérogatives. Les salariés sont appelés à la mobilisation à partir du 30 juin contre la proposition de loi Lafon, portée à bout de bras par la ministre de la Culture, pour la 4ème fois en un an. Nous sommes les victimes d’un acharnement d’une ministre accusée par ailleurs de corruption et dont la dérive trumpiste nous pousse à en demander la démission. Sa détestation manifeste de l’audiovisuel public, ses attaques répétées contre l’indépendance de l’information en disent long sur les réelles intentions de ce projet, qui vise d’abord et avant tout, et quels que soient les compromis politiques, à satisfaire son ambition personnelle pour la mairie de Paris. Mais c’est également un projet de mise au pas du service public. En attendant le dénouement de cette mauvaise série, nous invitons tous les salariés à nous rejoindre dimanche soir à partir de 20 heures sur une chaîne Twitch (lien à suivre) pour une grande soirée intersyndicale de défense de l'Audiovisuel Public. Puisque France Télévisions ne le fait pas sur ses antennes, nous organisons les débats nous-mêmes. Afin de montrer leur détermination contre ce projet néfaste, nous appelons les salariés de tous les secteurs de l’entreprise à se mobiliser massivement à partir de lundi, alors que les députés débattront dans l’hémicycle. RDV dès 14h devant le ministère de la Culture place du palais Royal avant une manifestation jusqu’aux abords de l’Assemblée nationale.
Paris, le 26 juin 2025
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