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Ici, on ne sait plus où on habite

 

Nous arrivons à ce CSE avec beaucoup de questions et d’interrogations. 

Nous vous les posons, puisqu’officiellement vous êtes la direction du Réseau. 

Au-delà de vous, nous les posons à ceux qui décident vraiment dans cette entreprise et dont vous êtes les collaborateurs. 

Que voulez-vous faire du réseau régional ? Quelles ambitions portez-vous, si tant est qu’il y ait une ambition pour les régions de France 3 ?

L’année 2024 a été particulièrement morose : coup de frein sur l’activité de programmes, réduction des ambitions éditoriales de l’info faute des moyens adéquats, persistance du sous-dimensionnement chronique des équipes web, effacement de l’identité historique de notre chaîne. Ici, on ne sait plus où on habite.

Il est temps de présenter la ligne d’horizon pour les femmes et les hommes qui fabriquent quotidiennement la télévision régionale.

Le projet de développement des chaines régionales a fait long feu, les rapprochements entre les réseaux de France Bleu et de France 3 ne sont pas clairement décrits, les impacts sur l’activité, les effectifs, sur les conditions de travail ne sont pas connues des salariés et de leurs représentants.

Il ne suffit pas d’asséner des grandes déclarations lénifiantes et fumeuses, notre instance exige des éléments précis.

Quel sera demain le travail d’un technicien en région ? Fabriquera-t-il des programmes ? Si oui comment ? Si non que fera-t-il ? Qu’attendra-t-on des journalistes ? Auront-t-ils les moyens de produire une information de qualité ?

Depuis des années, la direction souffle le chaud et le froid, entre une prétendue inversion du modèle, le développement d’un média global de proximité de référence ou a contrario l’automatisation des outils techniques, la polyvalence généralisée, l’intensification du travail pour compenser l’attrition des moyens. Peut-on sincèrement imaginer que les salariés y trouveront le moindre sens ? A plus forte raison quand ils viennent de connaître 13 ans de plan social.

En 2025, on nous promet un nouveau tour de vis. On évoque un manque à gagner budgétaire de près de 120 M€ pour France Télévisions, une centaine de postes à supprimer dans le Réseau. Comment la direction peut-elle décemment envisager s’engager dans un tel processus ?

A ce niveau de maltraitance de la télévision publique, il est temps pour les dirigeants de notre entreprise de s’opposer à nos gouvernants, et de prendre enfin la défense des salariés qui sont la colonne vertébrale de France Télévisions. Cela n’a que trop tardé.

Dans cette instance, c’est ce que nous attendons d’une direction du Réseau digne de ce nom.

Paris, le 20 novembre 2024

 

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