- Compte rendu Instance de Proximité d'Aquitaine - 14 mai 2025 21 Mai
- Protocoles de levée de grève - Établissement de France Télévisions Malakoff 13 Mai
- En Bretagne, la rédaction en chef ghettoïse le breton 06 Mai
- Levée du préavis de grève du 16 avril 2025 pour la Post-Production des Moyens Internes de Fabrication 05 Mai
![]() |
||
Emmanuel Macron doit être un peu jaloux : Delphine Ernotte va réussir ce que lui ne peut même pas faire… un troisième mandat ! Soyons honnêtes, il y avait autant de suspense dans cette course à la présidence de France Télévisions que dans le « Jeu des 1 000 euros » quand l’animateur demande au candidat en fin d’émission : « Alors, vous tentez le super banco ? » Mais ne comptez pas sur nous pour chanter en chœur le fameux « super ! super ! super ! » à la suite de la décision de l’Arcom. Ce qui mériterait plutôt réflexion, c’est ce grand vide autour de cette nomination : très peu de candidats, pas de débat, pas de projet… pas d’intérêt. À croire que même pour un bureau avec vue sur la Seine, une place VIP à Roland Garros, aux Césars, et une Suite au Festival de Cannes, personne ne veut du poste ! C’est peut-être ça, le vrai bilan de la décennie Ernotte : France Télévisions, cette entreprise centrale dans le paysage audiovisuel est devenue une poudrière, une ligne budgétaire de plus à mettre à la diète dans les comptes de l’exécutif. Le groupe est dans un tel état que la seule solution, c’est… l’auto-succession. La marge de manœuvre laissée par le gouvernement étant tellement étroite ! Une des conséquences prévisibles de la disparition de la redevance.
Madame Ernotte, il faut le reconnaître, a « fait le job ». Enfin, selon les critères du gouvernement. Cette saison 3 qui se prépare pourrait s’intituler : Delphine et Rachida, amies à la ville comme à l’écran, tellement notre Présidente marche dans les pas de notre ministre de la Culture en soutenant son sinistre projet de fusion. C’est même certainement pour ça qu’elle a été reconduite aussi facilement. Après 10 ans d’efforts, il va falloir encore faire des économies et une des pistes envisagées est d’aller tailler dans l’accord d’entreprise. Celui qui nous protège encore un peu. Mais que va-t-on nous enlever ? Nos stock-options ? Nos Porsche Cayenne de fonction ? Notre flotte de jets privés ? Nos cartes Visa Infinite, euh pardon, Corporate ? On murmure même qu’on aurait « trop de congés » … Ah bon ? Travailler un week-end sur deux, enchaîner les semaines de 60 heures, partir trois semaines sans voir sa famille, ça n’a pas un coût humain, peut-être ? Bien sûr que si, et ça se paie. Ou au minimum, ça se compense ! On parle aussi de revoir les fiches de poste… Alors qu’on voit déjà des techniciens autrefois globe-trotters caméra au poing, finir dans des sous-sols à gérer des caméras automatiques sans même qu’on leur demande leur avis. Pendant que la direction, aussi rigide qu’un écran plat, exige toujours plus de flexibilité… de la part des salariés, évidemment. Il ne faudrait pas confondre souplesse et contorsionnisme ! Quant aux salaires, les NAO sont devenues une vaste comédie où il faudrait dire merci d’avoir tous les 4 ans 2,5 % d’augmentation quand, dans le même temps, l’inflation a grimpé 2 à 3 fois plus ? Et pourquoi tous ces sacrifices ? On ne parle pas ici de sauver l’entreprise d’un rachat par la Chine ou d’une délocalisation massive. Non, notre principal concurrent, c’est… l’État lui-même, qui taille dans les budgets publics pour mieux offrir des cadeaux fiscaux aux 0,1 % les plus riches. Madame Ernotte a même déclaré devant l’Arcom qu’une entreprise publique ne peut pas être en déficit. Très bien. Mais de quel déficit parle-t-on ? Celui qu’on nous impose en haut lieu en nous réduisant les ressources et en nous faisant financer des opérations de com’, comme cette parade des champions le 14 septembre dernier : 5 millions d’euros, non budgétés, mais bien dépensés. Et après, on vient nous demander de faire des économies ? Alors quoi, on doit accepter ça comme une fatalité ? Réforme après réforme ? Vous savez d’où vient le mot « réforme » ? Du latin « reformare », littéralement « reprendre forme ». Plus prosaïquement, « rentrer dans le moule ». Vaste programme. Autant vous dire qu’à la CGT ce n’est pas notre tasse de thé. Nous, on sera là, ligne après ligne, article après article, pour défendre notre accord collectif de 2013. Il n’est pas parfait, mais au moins, il existe et il nous protège. Nous nous battrons également pour défendre une qualité des programmes, n’en déplaise à certains qui pensent que la télévision peut se faire sans personnel. Une chaîne de télévision, c’est également une chaîne humaine qui fabrique un programme. Pas des automatismes et encore moins de l’IA. C’est sans doute pour ça que personne ne veut diriger France Télévisions aujourd’hui : il ne faut pas être compétent, il faut être obéissant. Mais bon, au moins cette reconduction a un avantage :
Pas besoin de faire semblant de souhaiter la bienvenue à une nouvelle Présidente…. Paris, le 20 mai 2025
|