- Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 du 19 décembre 2024 20 décembre
- Catastrophe à Mayotte - Déclaration au CSEC du 17 décembre 2024 18 décembre
- Election CCIJP - Record de voix pour le SNJ-CGT 16 décembre
- Saisine des syndicats CGT-FO Prompteurs de la rédaction nationale de France Télévisions 09 décembre
Décembre, c’est la saison des illuminations de Noël, des repas en famille, des cadeaux sous le sapin et… des bêtisiers à la télévision. Bafouillages, lapsus, fiascos, chutes, défaillances, ratés… compilés pour amuser les téléspectateurs ! Mais il y a des cafouillages moins drôles que d’autres et c’est ceux-ci que la CGT a fait le choix de vous présenter.
Avec quelques semaines d’avance, parcourons ensemble l’année 2024 et regardons tout ce qui n’a pas fonctionné. Morceaux choisis :
L’année a mal commencé. L’arrivée de Sherlock et son cortège d’énigmes à déjouer. Le média en ligne « NOWU », destiné à parler aux jeunes d’écologie a disparu avant même d’exister. La raison ? Privilégier les moyens pour les JO. De l’or 18 carats en 4K plutôt que de l’air pur. Quelques mois plus tard, l’émission « Vert de rage » passera à la trappe. Et la planète dans tout ça ? Et bien elle attendra.
La direction de l’information prend une décision surprenante. Pour ne pas interférer dans les élections européennes du mois de juin, ordre est donné aux magazines de ne plus diffuser de portraits de personnalités politiques. Occasion rêvée de laisser sur l’étagère des portraits du Secrétaire de l’Élysée et de notre ministre de la Culture. Une coïncidence certainement…
A FTV, c’est la saison de ce que l’on appelle dans les rédactions les marronniers, et le marronnier de FTV ce sont les NAO. Mais les augmentations de salaires à France Télévisions poussent aussi lentement qu’un arbre. En mars, la sanction tombe. Inutile d’ouvrir le champagne, vous resterez à l’eau gazeuse. Avec 1,4% pour 2024, après 2,16% pour 2023 et 1,20% pour 2022. Soit 10% de perte de pouvoir d’achat en 3 ans ! Voilà la dure réalité pour les salariés de FTV !
L’info consultation sur les équipes légères arrive à son terme. La direction n’a cédé sur rien : Fin juin, le service du Siège sera fermé. En novembre, c’est Rennes qui prendra les rênes d’un pool au régime sec. 12 salariés pour tourner les documentaires du groupe France Télévisions. Un cauchemar ! Casser les métiers, détruire les collectifs, pour aller engraisser le privé, c’est le projet depuis des années, ce n’est qu’une étape de plus. A qui le tour l’année prochaine ?
« En mai, fais ce qu’il te plaît… » Fais surtout ce qu’il plaît à la tutelle et au gouvernement. Notre très chic ministre de la Culture, entre 2 apéros canins, nous annonce une « Fusion ». Concrètement, réunir Radio France et FTV, soit recréer l’ORTF, le tout emballé avec toute la ribambelle de novlangue et de formules piochées dans le « Petit McKinsey », le dictionnaire des décideurs : mutualisations, synergie, regroupement, renforcement, etc. Dans les faits, tout le monde fait tout, avec moins de personnel et si possible pour moins cher.
Les élections Européennes provoquent un séisme dans le pays. Vexé d’avoir perdu le scrutin européen, le Président de la République décide en privé, sans que rien ne l’y oblige, une dissolution. Quelle belle idée ! Juste au moment où le parti d’extrême droite est au plus haut et à six semaines de notre rendez-vous du siècle avec le reste du monde, les Jeux Olympiques de Paris. En quelques heures, exit la fusion, c’est le spectre de notre privatisation qui se met à planer au-dessus de nos têtes. Le RN se voyant déjà aux affaires n’a qu’un seul projet : faire table rase de ce repaire de gauchistes qui ruinent la France !
Le pays respire. Une fois de plus l’électeur à fait « barrage », voilà 20 ans que la classe politique lui repasse le même film, et ça marche toujours, jusqu’au jour où… Mais si les JO sont sauvés, la démocratie est en miette, le président refuse de nommer un premier ministre issu de la coalition arrivée en tête. Le 26 juillet, sous un déluge de pluie, les Jeux sont lancés. Deux semaines de rêve et de trêve olympique.
On a le droit d’être fier, un quasi sans faute pour FTV, mais en coulisse, les salariés sont exténués et pour beaucoup, cette réussite est due à 20% de prévision et 80% d’adaptation. De plus, la note est salée, si la régie pub a fait le plein, entre les droits de retransmissions et les coups de l’opération, c’est 50 millions de perte pour France Télévisions. Vous êtes inquiets ? Pas notre présidente, qui déclare sans rire, « que les chaînes du service public n’ont pas vocation à être rentables… » On est ravi de l’apprendre ! Et on est tellement riches qu’en septembre Emmanuel Macron prolonge le plaisir en nous réclamant 5 millions de plus pour organiser une petite fête sur les Champs Élysées avec ses nouveaux copains, les athlètes médaillés. A Franceinfo TV, toujours pas plus de budget ! Mais la valse des directeurs, elle, est bien d’actualité ! Un Nième est donc nommé ! Le huitième en 8 ans ! La chaîne a du mal à s’installer… les salariés doivent sans cesse s’adapter ! Exit les pas de côtés et les reportages télé… pas plus de moyens pour travailler… mais du talk cette année (bien loin des promesses initiales de qualités éditoriales), avec un seul objectif : ne pas rester à la traîne dans la course à l’audimat !
« FTV ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue, lorsque la bise fut venue... » Qui aurait pu prédire ? Les comptes sont dans le rouge, et la rigueur budgétaire qui s’annonce fait craindre le pire. La CGT déclenche un droit d’alerte économique. Autre surprise de cet automne, c’est le grand remplacement de France 3 par la marque « ICI » pour les programmes régionaux. Avec l’âge moyen du téléspectateur qui ne cesse d’augmenter, c’est risqué de changer les habitudes. Et pour retrouver la bonne touche de la télécommande avec une chaîne sans numéro. Bonne chance !
Comme les feuilles des arbres, les chiffres sont tombés et les économies budgétaires pour 2025 sont connues : ce sera 170 millions de moins. « Si on avait su, on ne serait pas parti à New York ! » a déclaré le directeur de l’information questionné sur la pertinence d’avoir délocalisé entre 40 et 60 salariés vers la Big Apple pour couvrir les élections américaines. Soi-disant que ça aurait coûté très cher en heures de nuit de le faire depuis Paris, et puis il était trop tard pour annuler. On rêve !
Pour terminer en apothéose, le malaise profond de la rédaction nationale fusionnée, issue de France 2 et France 3. Les témoignages sont accablants, les journalistes désabusés, maltraités, discriminés placardisés ; révélation d’une rédaction à deux vitesses : d’un côté, les « petites mains » dédiées aux micro-trottoirs, de l’autres les journalistes compatibles 20H, magazines et éditions spéciales. Ambiance ! De quoi sera fait le bêtisier 2025 ? Avec le projet Genesys et la rumeur de la disparition de deux cars de la vidéo mobile, on peut déjà commencer à le rédiger…
Paris, le 4 décembre 2024
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