- Lettre pour l'ARCOM le 24 avril 2025 24 Avril
- Comité salaires 2025 en Midi-Pyrénées 14 Avril
- Assemblée générale intersyndicale sur le projet de holding France Médias - Le jeudi 10 avril à 14h30 (présentiel ou visioconférence) 09 Avril
- Black-out à Mayotte la première Service public à l’arrêt 08 Avril

Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 du 16 avril 2025
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Le 6 juin prochain, France 3 devrait disparaitre des écrans télé. C’est ce qu’a annoncé Mme Ernotte, le 25 mars à la presse. A la surprise générale. Les instances représentatives du personnel n’ont pas eu l’honneur d’en être informées. Une fois de plus la direction s’exonère de ses obligations et ne fait même plus mine d’avoir un semblant d’estime pour les salariés et leurs représentants. Ainsi, si on résume la situation, en novembre, la direction a supprimé la référence à France 3 à l’antenne sur les créneaux régionaux. Le 6 juin, elle s’apprête à supprimer France 3 tout court. A-t-elle évalué les conséquences de ces changements, les impacts à différents niveaux ? Les élus sont dans l’incapacité de le dire, ils n’ont pas reçu l’ombre d’une information. Pourtant, un certain nombre d’actes irréversibles se mettent en place, les logos de notre entité historique, celle qui nous rassemble, qui est reconnue et saluée par nos publics, disparaissent progressivement de nos façades, de nos communications. Pourquoi un tel effacement ? Même la BBC a conservé ses marques sur les chaines linéaires contrairement à ce que dit la Présidente. A-t-on anticipé d’éventuels risques, sur nos publics, sur les salariés qui ont une forte culture d’entreprise en région ? Apparemment cela n’intéresse pas la direction. Il y a quelques semaines, à l’occasion du débat parlementaire sur la holding, on découvrait les intentions (et injonctions) du gouvernement : fusionner les réseaux régionaux Ici-ex-France Bleu et France 3 au sein d’une filiale Ici. Il y a bien un mouvement, il se fait par touches successives, mais la direction a décidé de contourner les salariés et leurs élus, nourrissant l’anxiété autour d’un plan de moins en moins caché, et confirmant ses mauvaises intentions à l’égard des salariés. Il est plus qu’urgent de jouer carte sur table et de dévoiler la ligne d’horizon avec honnêteté.
Paris, le 16 avril 2025
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Compte rendu du CSE réseau France 3 des 19 et 20 mars 2025
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Hommage Les élus ont observé une minute de silence, en mémoire de Jean-François Tealdi, Jef, ancien secrétaire général du SNJ-CGT, figure éminente du syndicalisme à France 3 puis France Télévisions – notre camarade – décédé d’un cancer le 12 mars. Voir ici la déclaration.
Deux militants de la CGT vont quitter l’entreprise Sabine Daniel, journaliste à Caen, élue CGT de longue date, va quitter l’entreprise, suite à une inaptitude à tout poste. Les élus ont dénoncé la dégradation de la santé, qui touche un nombre croissant d’élus et de salariés. La CGT salue cette camarade de longue date. William Maunier quittera l’entreprise en juillet, dans le cadre d’une mise à la retraite. Syndicaliste emblématique de la CGT, cet ancien monteur a occupé des fonctions importantes. Il fut notamment secrétaire du CE du pôle Nord-Est, élu au CCE puis au CSE central. Il est actuellement élu suppléant du CSE, il est par ailleurs Secrétaire général du SNRT CGT Audiovisuel.
Départ d’une autre figure historique
C’était la dernière réunion de CSE pour Caroline Rouvin, la sténotypiste qui assurait la retranscription des débats des réunions de CSE ou de CSEC dans les procès-verbaux. Caroline était une « historique ». Elle avait connu FR3, Cours Albert-1er, puis toutes les évolutions de l’entreprise. Elle avait fondé sa propre entreprise de sténotypie, aujourd’hui prestataire régulière pour France Télévisions. Les élus lui ont offert des fleurs.
Expertise pour risque grave à la locale de Nîmes Il s’agit un peu d’un cas d’école, qui résume assez bien ce que vit le CSE depuis sa création en 2018. La locale de Nîmes a connu de nombreuses difficultés qui ont abouti à des conflits interpersonnels et à une dégradation de la santé psychique des salariés. Pour identifier l’origine de cette situation (afin d’éviter que cela ne se reproduise), les élus avaient voté en janvier 2024 une expertise, qui a été contestée au tribunal par la direction ; celle-ci préférait faire réaliser, par un cabinet d’avocats à sa solde, une enquête, qui a abouti à une procédure disciplinaire et au licenciement d’un salarié. Mais ne règle pas les problèmes de fond. Le tribunal a finalement donné raison au CSE et l’enquête, réalisée par le cabinet Cedaet a été restituée aux élus. Elle apporte une analyse et des enseignements intéressants sur l’organisation du travail dans les locales, la difficulté que rencontrent les rédacteurs en chef adjoints de locale, avec une forte charge de travail et charge mentale, le manque de moyens, avec des équipes qui tournent plusieurs sujets par jour et n’ont pas de marge, mais aussi la faiblesse des politiques de management, d’accompagnement des salariés, de régulation des situations conflictuelles. Comme partout dans le Réseau, ce qu’ont vécu les salariés de Nîmes montre qu’il manque des espaces « de dispute professionnelle », où l’on échange et débat sur le travail. Ces espaces, où seraient abordées les difficultés quotidiennes liées à l’organisation, à l’exercice professionnel, à la ligne éditoriale, permettraient de jouer le rôle de soupape et de désamorcer le pourrissement des situations. Les élus ont fait de nombreuses préconisations, auxquelles la direction devra répondre par écrit. Depuis 6 ans, la direction a toujours rechigné à mettre en œuvre des plans d’action s’attaquant aux véritables causes, se contentant de mettre en place des actions assez anecdotiques.
Commission Nouvelles technologies Drones La commission des nouvelles technologies a fait un bilan de l’internalisation de l’activité des tournages par drone, un peu plus d’un an après le lancement. Aujourd’hui, les 29 pilotes habilités dans le réseau régional assurent un maillage disparate et incomplet du territoire. Certaines régions n’en ont qu’un alors qu’à terme, il pourrait y avoir plusieurs aéronefs par région, à raison de 2 pilotes maximum par drone. Il demeure cependant un frein : l’entreprise ne souhaite pas mettre en place un plan de formation permettant à des JRI, OPV ou autres d’acquérir les compétences de vol. Si l’on résume la position de M. Friederich, le directeur de la coordination de l’exploitation du Réseau : l’entreprise est déjà bien gentille de laisser les gens qui ont des habilitations de vol, piloter des drones en interne. Ceux qui voudraient s’y mettre n’ont qu’à se former sur leur temps personnel. Une telle argumentation est totalement inentendable. Certes les élus ont salué la démarche conjointe direction / commission nouvelles technologies du CSE qui a permis d’internaliser l’activité de drone dans le Réseau, mais on n’est pas pour autant dans une MJC. Ces professionnels filment des images pour les besoins de l’entreprise. Cette dernière doit donc assumer le développement des compétences des intéressés. Sans cela, il continuera à y avoir des zones blanches dans la pratique du drone. Caméras En 2015, France Télévisions avait passé un gros marché de renouvellement des caméras. Ce renouvellement avait fait l’objet d’une expertise votée à l’époque par l’instance de coordination des CHSCT. Elle avait permis d’identifier un certain nombre de problèmes et d’inadaptations dans le choix des camescopes et de faire évoluer les choses, à partir des retours des utilisateurs. Depuis lors, le parc a substantiellement évolué, à coup de remplacement de caméras par de nouveaux modèles, ou avec l’apparition de nouveaux outils : boitiers grands capteurs, unités de tournage smartphone, GoPro, etc. Mais les élus n’ont aucun retour sur les effets de ces outils sur la santé des salariés : problèmes ergonomiques, génération de troubles musculosquelettiques, etc. Les élus demandent qu’un vaste questionnaire soit élaboré afin de bénéficier d’un retour des utilisateurs (JRI, OPV, journalistes à compétence complémentaire), de pouvoir dresser un état des lieux des risques et préconiser des mesures de prévention. Ils demandent que ce travail soit mené sous l’égide de la Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) et de la commission nouvelles technologies. Overdrive Malgré l’échec de l’expérimentation de l’automate sur le site de qualification de Strasbourg (SQS), la direction technologique n’a pas perdu espoir de pouvoir imposer l’outil qu’elle a d’ores et déjà acheté, au risque d’être accusée d’erreur stratégique. Depuis plusieurs mois, les ingénieurs travaillent avec le fabricant d’Overdrive à une mise à jour qui permettrait d’automatiser les « infos décors » (les images projetées dans les plasmas du plateau), l’horodatage des synthés et – ce qui intéresse en 1er lieu la direction – l’automatisation des serveurs, qui lui permettrait de supprimer un poste de vidéo en régie. Il n’y a pas de petits profits. Michaël Friederich annonce désormais une phase de test de ces fonctionnalités avec les référents métiers (scriptes, techniciens vidéos…) qui avaient participé à l’expérimentation sur le SQS. La direction rêve d’aboutir avant l’été et de consulter alors le CSE, en particulier si le déploiement de ces fonctionnalités entraine une modification des conditions de travail ou une évolution des effectifs en régie. Voir le compte-rendu de la commission nouvelles technologies.
Budget 2025 : le tour de vis sur les effectifs Officiellement, si l’on écoute la direction, le Réseau France 3 n’est censé économiser cette année « que » 32 ETP pour atteindre 2920 ETP. Mais il s’agit d’un vilain camion maquillé. En réalité, les stations régionales (hors Corse) sont priées d’économiser près de 55 ETP. La différence tient au fait que le transfert des équipes légères de la Fabrique vers Rennes a rajouté 16,5 ETP à la Bretagne, ce qui masque artificiellement la baisse de 2,3 ETP à périmètre égal. En outre, la direction du Réseau, elle, voit ses effectifs augmenter de 4 ETP, à force de recasages divers et variés. Mieux vaut être en haut de la pyramide… On l’aura donc compris, la direction récupère à peu près les 57 ETP du projet Tempo. Et, vu le zèle de Delphine Ernotte pour réduire le déficit et ripoliner son dossier de candidature à sa succession, on peut craindre de nouveaux serrages de vis dans les mois qui viennent. Avec des conséquences toujours plus importantes sur les salariés et leurs conditions de travail. Les élus du CSE ont demandé à être consultés sur les impacts de ces nouvelles baisses d’effectifs. Voir leur résolution. Voir le tableau comparatif par région et la déclaration liminaire de la CGT.
BIP d’Arcachon Conformément à la position des représentants de proximité d’Aquitaine, les élus ont donné un avis positif au projet d’aménagement du futur bureau d’information de proximité d’Arcachon. Lors d’une précédente réunion, ils avaient validé le projet de bail. Une équipe est en cours de recrutement. Elle est censée rejoindre les lieux en juin.
BIP de la Roche-sur-Yon Le projet de relocalisation de l’équipe de la Roche-sur-Yon (Vendée) suscite plus de réserves. La direction, assez désinvolte, était très approximative dans ses réponses. Les nouveaux locaux, dans un bâtiment en construction au bord de la nationale à l’entrée de la ville, sont assez excentrés et moyennement accessibles (une demi-heure de bus ; un accès à vélo, aux risques et périls du cycliste, vu la circulation sur cet axe non aménagé. Surtout, l’équipe devra partager un seul WC avec les autres entreprises qui occuperont ce plateau de 400 m2. La direction n’a pas non plus prévu de douche. Les élus ont demandé à la direction de modifier sa copie.
Tour de vis sur l’entretien annuel d’évaluation Les remontées de salariés sur les entretiens annuels se multiplient depuis plusieurs semaines. Plusieurs d’entre vous ont constaté que leurs évaluations avaient été revues à la baisse, parfois les chefs de service ont même admis à voix haute qu’il s’agissait d’une consigne nationale. En CSE, la DRH du Réseau France 3, Vanessa Fixot affirme qu’il n’y a aucune instruction. D’ailleurs elle affirme que la direction a fait une petite étude comparative avec les entretiens annuels de l’an dernier et que « rien ne montre qu’un niveau de compétences descende de manière significative ». Mais dans le même temps, elle admet qu’un plan de montée en compétences des managers sur la conduite de l’entretien annuel est en cours, et qu’on rappelle qu’il ne faut « pas surnoter mais être le plus juste possible ». Selon Séverine Thirel, la DRH adjointe, on peut indiquer l’excellence d’un salarié dans l’appréciation des points forts, sans pour autant l’évaluer comme « au-delà des attentes ». On aura compris que la direction ne veut surtout pas se retrouver dans la situation de devoir promouvoir fonctionnellement des salariés. Questionnée sur le fait que des salariés refusent de signer leur entretien, Séverine Thirel répond qu’au contraire, s’il ne le signe pas, il n’aura pas pu manifester son désaccord. La loi impose un champ « commentaire » qui permet au salarié d’exprimer qu’il n’est pas d’accord avec son manager. Vanessa Fixot a cru devoir rappeler qu’un entretien annuel, c’est planifié et que ça se prépare. Les élus ont demandé qu’un temps de préparation de l’entretien (avec accès aux documents et documentations) soit aussi planifié pour les salariés.
A venir Prochain CSE : 16 et 17 avril Prochains CSEC : 24 et 25 avril.
Paris, le 08 avril 2025
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 du 19 mars 2025 - A France Télévisions, la lutte des classes a de beaux jours devant elle
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Une fois de plus, sans le moindre état d’âme, la direction a cherché à balader les élus. En annonçant pour 2025 une baisse de 35 ETP dans le réseau régional, on était loin du compte et de la vérité. En réalité, c’est près de 55 ETP que vont devoir économiser les stations régionales de France 3. Le chiffre vous rappelle quelque chose ? C’est à peu de choses près le renfort de 57 ETP lié au projet Tempo. La direction reprend ce qu’elle avait donné. Bien sûr la direction du Réseau a tout fait pour masquer cette réalité. D’abord en rechignant à inscrire le point en CSE, puis en fournissant un document brut, sans mention des évolutions entre 2024 et 2025, obligeant les élus à prendre leur calculette. Le document comporte pas mal d’artifices, notamment un changement de périmètre, puisque Rennes s’est vu transférer près de 18 ETP supplémentaires, liés notamment au pool d’équipes légères précédemment à la Fabrique. Là où la direction affiche une augmentation de 15 ETP pour la Bretagne, il faut en fait lire, à périmètre comparable, une baisse de près de 2,5 ETP. Au final, les effectifs ne progressent qu’à un seul endroit : à la direction du Réseau. Cherchez l’erreur. Pendant que sur le terrain, on essore les troupes, qu’on cherche à externaliser et précariser les maquilleuses, qu’on rêve de réduire le nombre de techniciens en régie, que les PAE et tournages d’émissions en interne sont devenus une exception, que les jours de prépa pour les journalistes sont désormais un luxe, on gonfle la structure centrale. La lutte des classes n’a jamais été aussi patente à France Télévisions. Pour s’en convaincre, il suffit par ailleurs de constater la gestion des conséquences du grave accident éditorial à franceinfo autour du projet de Riviera à Gaza. Le principal responsable éditorial est recasé dans un placard doré, quand, à la moindre erreur, le salarié de base, lui, est sévèrement sanctionné. Deux poids, deux mesures. Et le sentiment que, dans son entre-soi, une caste socio-professionnelle se contrefiche de la moindre exemplarité. Il est plus que temps de renverser la table !
Paris, le 19 mars 2025
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 du19 février 2025 - La fable de la régionalisation en carton-pâte
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La fable de la régionalisation en
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 - 21 janvier 2025
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Dans le contexte angoissant du monde, de la France, de notre entreprise, la CGT souhaite apporter une touche de lumière et d’espoir. En ce début d’année, nous formulons donc des vœux de bonheur professionnel aux salariés du Réseau France 3. Le bonheur, ça passe par de belles perspectives : une année où le projet ne serait plus uniquement de supprimer des effectifs, d’alourdir la charge de travail des salariés restants, de leur faire avaler la polyvalence comme seule chance d’évoluer professionnellement, de les accuser de coûter trop cher et de vouloir rogner leurs conquis sociaux. Une année où les journalistes de région n’auraient pas pour seule ligne d’horizon, la fabrication d’une actu superficielle et processée mais aussi de faire de l’enquête, du magazine, de rendre intelligible la société et les territoires dans lesquels ils vivent en racontant des histoires, en étant impertinents, en tournant des images, en ayant le temps de faire un vrai travail de terrain. Dans nos vœux, les directions régionales auraient la latitude de lancer des émissions fabriquées par les techniciens des antennes, qui permettraient de sillonner le territoire, de faire tourner à plein les plateaux régionaux, de donner une vitrine à l’excellence interne. Les tournages de documentaires feraient appel au savoir-faire des équipes légères du Réseau. Les maquilleuses, profession féminine et précarisée, ne seraient plus considérées par la direction comme un métier accessoire et externalisable. Côté technologies, les antennes régionales seraient à la pointe, car les déploiements d’outils et d’équipements placeraient l’utilisateur au centre. Les opérationnels, les sachants, seraient sollicités pour l’expression de besoins avant tout choix de matériel ; leur expertise serait systématiquement utilisée afin de parvenir à des déploiements harmonieux et adaptés au corps social. On aurait soin de toujours anticiper et évaluer les impacts des transformations, afin de réduire les risques. Dans un tel contexte, les gens retrouveraient du sens au travail, l’absentéisme et ses coûts induits diminueraient, ce serait tout bénéfice pour l’entreprise. Ce monde n’est malheureusement pas le nôtre. « Ici, nos rêves sont étroits » disait Goldmann. Ça n’a jamais été aussi vrai à France 3. A la CGT, nous nous battrons inlassablement pour une télé publique régionale forte, utile, reconnue, où le collectif l’emporte sur les intérêts particuliers. C’est ce qui donne le sens à ceux qui la fabriquent. Cela passe aussi par la réhabilitation du rôle des élus dans le Réseau, que ce soit dans les antennes ou dans notre CSE. Il a été grandement mis à mal. En 2025, nous souhaitons que les représentants du personnel soient pleinement estimés, que leur parole et leurs propositions de terrain soient écoutées. Contrairement à ce que nous avons vécu en 2024 et les années précédentes, la direction doit prendre conscience que le dialogue social n’est pas une contrainte, c’est une chance pour notre entreprise.
Paris le 21 janvier 2025
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Compte rendu du CSE du réseau France 3 20 et 21 novembre 2024
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Depuis de longs mois, et en particulier depuis l’exfiltration de Philippe Martinetti vers l’Olympe de la gouvernance, les élus observent la vacuité des réponses de la direction du Réseau France 3, qui préside le CSE. Manifestement, les décisions stratégiques se prennent ailleurs : le budget du Réseau est négocié par Philippe Martinetti et Philippe Angot auprès de la PDG, les grandes décisions relatives à l’antenne ou à l’info sont prises au sein de la direction des antennes et des programmes ou au sein de la direction de l’information. Faut-il y lire la préparation de la filialisation du réseau de France 3 et sa fusion avec celui de France Bleu ? Les derniers ajustements au sommet du réseau régional de France 3 sont venus confirmer cette cruelle réalité : désormais Isabelle Staes n’a plus sous sa responsabilité que les directeurs régionaux, la direction de la communication régionale et le directeur de la prévention des risques professionnels du Réseau. Madame Staes répond que son rôle est « d’avoir une présence quotidienne en proximité avec les directions régionales ». La belle affaire : des directions régionales croupion, qui ont moins que jamais la moindre autonomie et un directeur de la prévention alibi, qui est chargé d’éteindre les incendies (et de tenter de neutraliser les élus).
Dans le même temps, les directions de la proximité et du numérique (ex-direction de Xavier Riboulet désormais occupée par Delphine Vialanet), la coordination du pilotage transverse (direction d’Alain Astarita qui chapeaute les DDMPO-ex régulateurs d’activité ou encore les IMG), la coordination des antennes et contenus (ex-direction de Jacques Paté dirigée par Olivier Daube) sont remontées à l’étage au-dessus, au sein de la direction des antennes et des programmes, dans le giron de M. Martinetti :
Pour mesurer le chemin parcouru dans le siphonnage et la dévitalisation de la direction du Réseau, il suffit de regarder le fonctionnogramme présenté en décembre 2021 par Philippe Martinetti, alors directeur du Réseau. Sous ses ordres :
Conclusion : pour parler aux décideurs du réseau régional, ce n’est plus dans le CSE du Réseau France 3 que ça se passe mais au CSE central. De ce fait, tous les débats en CSE sont vains. Les élus obtiennent des réponses creuses (quand ils obtiennent seulement une réponse). Devant tant de vacuité, les esprits s’échauffent, la colère succède à l’agacement et à l’exaspération, et la présidente du CSE demande des suspensions en reprochant aux élus d’élever le ton. Pathétique et lunaire. Au-delà de leur colère, les élus CGT estiment que la direction de cette entreprise met la présidente du CSE dans une position intenable, sans l’autonomie nécessaire. Une nouvelle forme de maltraitance managériale à haut-niveau.
Toute à son ouvrage de bâillonnement des élus et de restriction de leurs prérogatives, la direction a assigné en justice le CSE pour contester son règlement intérieur. Avec une seule ligne : refuser toute sanctuarisation des usages, des engagements pragmatiques qui ont pu être pris au cours des récentes années par de précédentes directions. En arrière-plan en 1er lieu, la volonté d’affaiblir une commission santé (CSSCT) jugée trop active et de conserver l’omerta qui règne sur la politique de lutte contre le harcèlement, utilisée de manière discrétionnaire par la DRH comme une arme de guerre disciplinaire.
La commission des nouvelles technologies s’est réunie à deux reprises depuis septembre. Sur des sujets aussi importants que les régies Mosar, l’Overdrive, la Remote prod (captation/réalisation à distance) ou l’intelligence artificielle. Voir ici le compte rendu de La Commission du 16 septembre 2024 et La Commission du 13 novembre 2024. Ce qui ressort globalement, c’est que la direction met en place par petites touches des outils qui auront ou sont susceptibles d’avoir des conséquences importantes sur les pratiques professionnelles et l’avenir des postes des techniciens et des journalistes. Ainsi l’industrialisation des régies régionales qui a présidé au déploiement des régies Mosar vise à proposer un outil standard, peu adaptable, permettant de faire du JT et des émissions simples. En revanche, il bride toute créativité, n’est pas réactif et empêche de faire des émissions plus ambitieuses. Les quelques antennes qui disposaient jusque-là de régies performantes n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Initialement ces régies Mosar devaient embarquer un automate, afin de réaliser le vieux rêve de la direction des technologies : un monde sans techniciens (ou le moins possible). L’expérimentation à Strasbourg, exigée et obtenue par les élus et les organisations syndicales au terme d’un long bras de fer, a permis de démontrer que cet automate ne permettait pas de fabriquer un JT. Depuis, la direction tente quand même d’en imposer des fonctionnalités et s’apprête à faire des tests autour de l’affichage des synthés, des infos/décors ou de la gestion des serveurs. Sur ce dernier poste, elle rêve de supprimer un poste de technicien vidéo (TEVA) en régie. Interrogée à plusieurs reprises sur le projet qui sous-tend le déploiement de ces outils (continuera-t-on à fabriquer des émissions en région ? Lesquelles ? Quel avenir professionnel pour les personnels techniques, pour leurs expertises dans leurs domaines), la direction ânonne quelques éléments de langage vaseux mais évite à tout prix de dévoiler une quelconque intention stratégique pour l’activité des salariés régionaux.
La direction de l’entreprise souhaite modifier le règlement intérieur, afin d’y intégrer les évolutions concernant l’éthique et les dispositifs anti-corruption, ou encore la lutte contre les harcèlements. Mais les débats ont beaucoup porté sur l’introduction du principe de neutralité dans le règlement intérieur. Ce principe prévu par la loi pour les services publics prévoit des restrictions à la liberté politique ou religieuse, pendant le travail, dès lors qu’on représente le service public. Ces restrictions sont déjà cadrées par la loi de 1905 sur la séparation entre les Églises et l’État, ou par les lois qui régissent l’audiovisuel en France et sont contrôlées par l’ARCOM. Alors pourquoi vouloir en rajouter, surtout concernant l’antenne ? S’agit-il de pouvoir censurer plus facilement certains documentaires lanceurs d’alerte susceptibles d’en déranger Certains ? En outre, la direction voudrait restreindre les opinions philosophiques des salariés, ce qui constitue une grave violation des libertés pour les élus, qui l’ont exprimé unanimement dans leur avis (lire l'avis ici). La modification du règlement intérieur porte aussi sur la charte informatique (qui est fusionnée avec la charte de la téléphonie mobile). Le texte entend régir aussi bien les équipements et logiciels professionnels, que l’utilisation des outils personnels, quand ils servent à se connecter aux outils et portails internes. Là encore, les élus ont émis un certain nombre de recommandations.
Les élus ont donné un avis positif (lire l'avis ici) au projet de déménagement du BIP de Sarreguemines. France 3 a dû trouver un nouveau local, suite à son expropriation par la communauté d’agglomération locale. Les nouveaux locaux, au 2e étage d’un immeuble seront moins grand mais plus modernes et mieux isolés. Les salariées vont participer à l’aménagement du local, qui doit comprendre une douche et un espace détente/kitchenette. L’immeuble dispose d’un garage privatif pour le véhicule professionnel et les vélos, le stationnement est gratuit à l’extérieur. La seule réserve concerne le réseau mobile, très défaillant dans cette zone frontalière. La direction s’est engagée à équiper de wifi les locaux, afin de pallier ce problème.
Les élus ont rendu un avis argumenté sur le bilan social 2023 (lire l'avis ici) du réseau régional. Dans la foulée de la démarche engagée l’année dernière, les élus ont réitéré et complété un grand nombre de préconisations visant à améliorer la fiabilité et l’utilité des indicateurs du bilan social. Ceci dans le but d’avoir une meilleure analyse de la situation sanitaire et sociale de l’entreprise, et de mettre en place des mesures de prévention plus efficaces, afin d’améliorer les conditions de travail au sein du Réseau et de France Télévisions plus généralement. Trop souvent, le bilan social est rempli par la direction comme une simple formalité administrative dont les chiffres ne sont pas éclairants et dont on ne tire aucun enseignement. Afin d’étayer leur avis, les élus ont bénéficié de l’éclairage d’un expert désigné par le CSE central.
IP Fabrique Nord Suite au transfert forcé de Vincent COURTONNE, technicien sur les équipes légères, vers le réseau régional, les élus du CSE ont désigné Charlotte HENRY (Post-production Rennes) comme RP titulaire dans l’instance Fabrique Nord. De leur côté, les RP de l’instance ont désigné Alex BABELOT (Post-production Nancy) comme secrétaire de l’instance en remplacement de Vincent. Notre camarade Vincent COURTONNE a perdu son mandat lors du transfert. Rigide et obtuse, la direction du dialogue social a refusé de le transférer avec son mandat, à titre transitoire jusqu’aux prochaines élections professionnelles au printemps. Quant à la DRH de la Fabrique, elle lui a mis la pression et l’a menacé afin qu’il signe son avenant de transfert. La malveillance de la DRH de la Fabrique n’est hélas plus à démontrer.
Mouvements au sein de l’équipe de gestion du CSE Audrey BIOUD (Grenoble) a été chargée d’une mission de remplacement de cheffe de service du CSE. Nelly LABORDA (Alsace) a été recrutée en renfort en CDD par le CSE, afin de prêter main forte à la mise en place de nouveaux projets, notamment les voyages organisés au niveau national. Le CSE accueille depuis quelques semaines Adelphine KANURA, qui assure le remplacement au secrétariat des ASC à Rennes et à Nantes.
Évolution de la politique de voyages du CSE Il a été décidé, en 2024, d’organiser désormais les grands voyages au niveau central, afin que tous les salariés du Réseau aient la même chance de s’y inscrire. Auparavant, les grosses antennes avaient plus les moyens que les petites, qui n’étaient pas en capacité d’en organiser. Une 1ère salve a eu lieu à l’automne, avec deux départs à New York, deux départs à Londres et deux départs à Lanzarote. Cette expérience va permettre d’adapter l’organisation afin de proposer une offre plus riche et plus diversifiée par la suite. En 2025, les salariés pourront aller à la Guadeloupe, à Berlin ou aux Açores au 1er semestre, et à New York, à Séville et en Casamance au second semestre. Le CSE souhaite en outre avoir une approche plus responsable des voyages, afin de réduire son impact sur l’environnement et sur les gens. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui impliquera des choix plus affirmés en matière de destinations, de modes de voyages et d’organismes avec lesquels le CSE contractualise. Cela implique aussi des changements de mentalité et ne se fera pas en un jour. C’est le sujet sur lequel travaille la nouvelle commission des voyages, créée au début de l’été. Voir les comptes rendus de la commission des voyages, du compte rendu du 11 septembre 2024 et compte rendu du 6 et 7 novembre 2024
Paris, le 25 novembre 2024
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 20 novembre 2024 - Ici, on ne sait plus où on habite
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Ici, on ne sait plus où on habite
Nous arrivons à ce CSE avec beaucoup de questions et d’interrogations. Nous vous les posons, puisqu’officiellement vous êtes la direction du Réseau. Au-delà de vous, nous les posons à ceux qui décident vraiment dans cette entreprise et dont vous êtes les collaborateurs. Que voulez-vous faire du réseau régional ? Quelles ambitions portez-vous, si tant est qu’il y ait une ambition pour les régions de France 3 ? L’année 2024 a été particulièrement morose : coup de frein sur l’activité de programmes, réduction des ambitions éditoriales de l’info faute des moyens adéquats, persistance du sous-dimensionnement chronique des équipes web, effacement de l’identité historique de notre chaîne. Ici, on ne sait plus où on habite. Il est temps de présenter la ligne d’horizon pour les femmes et les hommes qui fabriquent quotidiennement la télévision régionale. Le projet de développement des chaines régionales a fait long feu, les rapprochements entre les réseaux de France Bleu et de France 3 ne sont pas clairement décrits, les impacts sur l’activité, les effectifs, sur les conditions de travail ne sont pas connues des salariés et de leurs représentants. Il ne suffit pas d’asséner des grandes déclarations lénifiantes et fumeuses, notre instance exige des éléments précis. Quel sera demain le travail d’un technicien en région ? Fabriquera-t-il des programmes ? Si oui comment ? Si non que fera-t-il ? Qu’attendra-t-on des journalistes ? Auront-t-ils les moyens de produire une information de qualité ? Depuis des années, la direction souffle le chaud et le froid, entre une prétendue inversion du modèle, le développement d’un média global de proximité de référence ou a contrario l’automatisation des outils techniques, la polyvalence généralisée, l’intensification du travail pour compenser l’attrition des moyens. Peut-on sincèrement imaginer que les salariés y trouveront le moindre sens ? A plus forte raison quand ils viennent de connaître 13 ans de plan social. En 2025, on nous promet un nouveau tour de vis. On évoque un manque à gagner budgétaire de près de 120 M€ pour France Télévisions, une centaine de postes à supprimer dans le Réseau. Comment la direction peut-elle décemment envisager s’engager dans un tel processus ? A ce niveau de maltraitance de la télévision publique, il est temps pour les dirigeants de notre entreprise de s’opposer à nos gouvernants, et de prendre enfin la défense des salariés qui sont la colonne vertébrale de France Télévisions. Cela n’a que trop tardé. Dans cette instance, c’est ce que nous attendons d’une direction du Réseau digne de ce nom. Paris, le 20 novembre 2024
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Liminaire intersyndical CSE France 3 du 18 septembre 2024 - Dialogue social : Passez à l’acte !
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Dialogue social : Passez à l’acte !
La rentrée de notre instance est particulièrement dégradée. Après la suspension, il y a 10 jours, du CSE extraordinaire que nous avions exigé, nous avons longuement hésité à siéger aujourd’hui. Nous l’avons décidé, en conscience, pour ne pas laisser sans voix 3000 salariés. Vous répétez sur tous les tons que vous ne souhaitez pas rompre le dialogue social. C’est pourtant tout l’inverse que nous constatons. Chaque mois. L’absence de volonté d’informer, les manœuvres dilatoires ont épuisé la patience des élus. La difficile négociation de l’ordre du jour de cette réunion témoigne du durcissement de la situation. Vos simples déclarations d’intentions ne suffisent plus aux élus du CSE. De belles paroles, des engagements qui ne sont malheureusement pas suivis d’actions concrètes ou à la hauteur des promesses. Après nos deux coups de semonce, fin août et début septembre, aurons-nous enfin, en octobre, un mois et demi après la rentrée, des informations complètes et objectives sur les émissions à l’antenne depuis le 9 septembre ? Avec tous les éléments nous permettant d’évaluer l’activité réelle dans chaque antenne, nous permettant d’accomplir correctement, sérieusement, ce pour quoi nous avons été élus ? Les élus réclament ces éléments depuis plus de 3 ans, ils ont besoin, pour ce travail d’analyse, de connaître les potentiels humains dans chaque antenne. Cet état des lieux des moyens existant, calculés en fonction des effectifs, sont depuis des années la base de travail des Directeurs délégués aux moyens, les ex-régulateurs d’activité. A l’heure où les directions régionales pilotent parfois au demi-ETP près, les élus ne peuvent se contenter de réponses évasives au pifomètre, qui ne sont là que pour cacher les grosses différences entre les stations. Faute de ce constat partagé et transparent de l’existant, nous ne pouvons pas nous projeter vers l’avenir car les conditions de la confiance ne sont pas réunies. Notre passé, nous le connaissons, c’est la 3, FR3, France 3. Notre ADN. Jamais nous n’avons échangé ici sur sa suppression pure et simple au profit d’une appellation des tranches d’infos que vous nous avez imposée. Et qui sème la confusion voire l’incompréhension dans les esprits de nos collègues. Depuis des mois, des années, la direction déroule ses plans tel un rouleau compresseur. Les élus doivent continuellement se battre pour en saisir des bribes, en deviner l’objectif, le sens, en évaluer les impacts. Les débats dans cette instance sont souvent en sens unique. Nous subissons vos évitements, vos approximations, vos réponses formatées, votre ignorance aussi peut-être. En cette rentrée, nous découvrons que ce que nous dénoncions il y a un an s’est réalisé : vous avez supprimé les éditions nationales de France 3, pour, un an plus tard, allonger la durée du 20H de France 2, tout en demandant des économies au Réseau. C’est bien la preuve que les salariés des stations ne sont rien d’autre qu’une variable d’ajustement budgétaire dans une entreprise unique qui déshabille les uns pour habiller les autres. On les pressure, on les appauvrit dans l’exercice de leur travail, on les dote d’outils low-cost pour pouvoir crâner au niveau central avec de la haute-technologie. Dans ce plan de transformation qui ne joue pas franc jeu, la direction a progressivement et systématiquement mis des obstacles pour limiter le pouvoir des représentants du personnel : sur les comités emploi, dans la lutte contre le harcèlement, sur les déploiements d’outils, partout les représentants des salariés sont tenus à distance. Dans ce CSE, par votre inertie et votre manque de transparence, vous avez enlisé notre instance, vous l’avez vidée de sa substance, vous avez, par un long travail d’usure, cherché à décourager les élus, au détriment des salariés, de leurs conditions de travail et de leur santé. Nous vous le disons ici de manière solennelle : nous ne lâcherons rien, nous nous battrons pied à pied pour assurer nos missions et défendre nos collègues. Et ce, par tous les moyens à notre portée. Nous ne croyons pas à vos mots creux sur un « dialogue constructif », tous les actes de la direction démontrent le contraire. Ce dialogue, nous y avons cru, nous n’avons pas ménagé nos efforts. Mais les fausses promesses n’ont que trop duré, votre crédit est épuisé. Si vous voulez sauver le dialogue social, comme vous dites, arrêtez l’affichage et alignez les preuves de votre engagement réel. Sur tous les sujets, le quotidien comme la transformation. Les élus sont prêts à jouer pleinement leur rôle, mais en la matière, il n’y a qu’une valeur, celle de la preuve ! Et le temps est compté. Paris, le 18 septembre 2024 |

Déclaration liminaire solennelle CSE Extraordinaire du 9 septembre 2024
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Déclaration liminaire solennelle
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CR CSE Réseau France 3 - 28 et 29 août 2024
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Cette réunion du CSE était à l’image de la rentrée : atone. Pas de projets, une grille de rentrée sans saveur (c’est sans doute pour ça qu’elle multiplie les créneaux d’émissions culinaires), aucune visibilité sur la fabrication et les moyens, une direction du Réseau qui n’a rien à dire. Voir la déclaration liminaire de la CGT ici 📎
La direction a envoyé à l’arrache un pauvre document word assez général en guise de présentation des grilles de rentrée. Aucun détail par région, aucune indication sur les conditions de fabrication, sur ce qui est produit en interne ou en externe. Clairement, la direction des antennes et des programmes qui est désormais à la manœuvre en lieu et place de la direction du Réseau ne souhaite pas que les élus mettent leur nez dans les conditions de fabrication et de financement, elle joue donc l’opacité la plus totale. En conséquence, les élus unanimes et passablement excédés ont exigé une réunion extraordinaire du CSE sur le sujet. Elle aura lieu le 9 septembre. Voir la résolution des élus ici 📎
A date, le transfert des équipes de tournages de la Fabrique vers le pool du Réseau régional basé à Rennes est prévu le 1er novembre au lieu du 1er septembre, afin de laisser au nouveau responsable du pool le temps de prendre ses fonctions. Régis Métais, actuel chef de centre de Nantes doit assurer le tuilage avec son successeur. Une personne chargée de la planification est par ailleurs en cours de recrutement, qui devrait prendre son poste en octobre. Initialement, la direction du Réseau avait paraît-il demandé un transfert au 1er janvier prochain mais la Fabrique n’a pas voulu en entendre parler, trop pressée de réduire ses effectifs et son activité. Dans le projet de la direction, les équipes légères sont constituées de 4 équipes de tournage de 3 personnes, soit 12 postes. Mais 4 d’entre eux sont aujourd’hui vacants. Initialement, il y avait une équipe à Rennes, une à Strasbourg, une à Lyon et une à Marseille. Dans la pratique, Rennes est le plus gros utilisateur des équipes légères. La direction a donc décidé de ne pas combler tous les postes vacants à Lyon et à Marseille, afin de les pourvoir sur Rennes. Un poste d’OPV est en cours de comblement, ainsi qu’un poste d’OPS qui n’a pas trouvé de candidat jusqu’ici. Par ailleurs un poste d’OPS est publié à Marseille pour compléter le poste d’OPV existant. En revanche, pas de publication à Lyon, où l’OPV se trouve dans une situation d’isolement. Il reste à date un poste vacant de technicien que la direction dit vouloir attendre avant de publier. Au total le pool équipes légères représente 18 personnes, en comptant les ateliers de production. En outre, une personne a été recrutée au sein du service RH de Rennes, chargé de la gestion des équipes, elle assurera notamment le lien avec les gestionnaires de paye. On est très loin des engagements de la Fabrique, qui n’a tenu aucune de ses promesses sur les équipes légères ces dernières années. Cette situation illustre les mensonges de la direction de la Fabrique en amont du transfert et le lent travail de sape qu’ils ont mené. Aujourd’hui, alors que les salariés lui sont encore rattachés, la direction de la Fabrique refuse de s’en occuper d’un point de vue RH. Un travail organisé de maltraitance sociale dont ces délinquants managériaux sont malheureusement coutumiers. La Fabrique assure juste la prise de commandes et les réservations de CDD pour les tournages à venir. Les salariés transférés recevront une lettre de transfert, sans modification du temps de travail ni de la rémunération fixe, selon la DRH du Réseau. Deux d’entre eux devront signer un avenant (l’un est représentant du personnel, l’autre, une chargée de prod du siège verra son temps de travail modifié). Il reste un différend très fort sur l’intégration des primes de sortie et de disponibilité qui n’ont pas cours dans le Réseau France 3. Ils seront intégrés au salaire pour ceux qui les touchent mais les jeunes embauchés, eux, en ont été privés par la Fabrique, qui n’était pas à une injustice près. Les élus CGT ont dénoncé cette injustice systémique qui serait ainsi pérennisée par le transfert, induisant une inégalité salariale durable entre des salariés faisant pourtant le même métier. La RH du Réseau le reconnaît mais renvoie la responsabilité à ses homologues de la Fabrique. Côté activité, aucune perspective d’avenir claire pour le futur pool de tournages du Réseau. La direction dit travailler au plan de charge 2025, à partir des remontées de besoins des antennes régionales. Pour les motiver à faire appel aux équipes légères pour leurs productions, des financements y seront subordonnés. Quand on voit la pauvreté des grilles de rentrée, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir.
La situation de la post-production de Toulouse ne s’arrange pas, ou peu. Après l’alerte pour risque grave déclenchée par les élus et le rapport de l’expert 3E au printemps, la situation est toujours très dégradée avec une bonne partie de l’effectif en arrêt maladie ou en accident du travail, avec des burn out. Sur place, la CGT identifie des situations de sous-charge ou de surcharge qui contribuent à ce mal-être répandu dans l’équipe, ainsi que des transferts de tâches qui ne relèvent pas du cœur de métier. Seul progrès notable : suite aux préconisations du CSE, la direction fait régulièrement appel à des intermittents pour remplacer les absents et assurer l’activité, ce qui n’était pas le cas avant. Le directeur adjoint de la post-production, Benjamin Landsberger, affirme, lui, que l’activité est en « augmentation très nette » en 2024 (15% sur le 1er trimestre). Les élus demandent une objectivation de la charge de travail des salariés. Notre élu RP Yann Gourhant a fait un travail de compilation de son côté et se dit prêt à travailler sur le sujet avec l’encadrement de la Fabrique, même s’il note que le dialogue avec la direction est très compliqué dans l’IP du Centre Sud de la Fabrique. Le nouveau responsable des activités de fabrication (RAF), Laurent Smuk évoque la possibilité de faire des petits ateliers avec les salariés afin d’évoquer les difficultés.
Le compte-rendu de la CSSCT (commission santé, sécurité et conditions de travail) a donné lieu à des passes d’armes entre la rapporteure de la CSSCT et le président de la commission, le directeur de la prévention des risques professionnels du Réseau Rafaèle Bourgier, ce dernier demandant à se faire envoyer le compte-rendu avant qu’il soit adressé aux membres du CSE, la rapporteure l’accusant d’avoir proféré beaucoup de contre-vérités lors du dernier CSE, alors que la CGT était absente pour cause de manifestation du monde la Culture. Voir le compte-rendu de la CSSCT du 2 juillet ici 📎
Le tentaculaire logiciel Sherlock vise à remplacer les outils de gestion des programmes, des droits, de la programmation de l’ensemble de l’entreprise en mettant en place un outil et des process unifiés pour tous, en lieu d’une myriade d’outils au 1er rang desquels Oscar (Siège), Argos (réseau régional) et Trafic (Outre-mer). Malgré l’impact à venir de ce projet dans le réseau régional, la direction n’a pas voulu consulter le CSE, mais seulement le CSE central. Dans le même temps, elle a consulté le CSE de Malakoff. Va comprendre… La direction est juste venue agrémenter le CSE d’une information descendante sur cette phase du projet qui concerne la gestion du stock et la finance. Heureusement, les élus avaient convié l’expert du CSE qui a pu exposer les nombreux risques et réserves liés à l’outil, ainsi que le retour d’expérience désastreux du déploiement au Siège depuis un an. Le déploiement dans le Réseau va commencer par deux régions pilote : Pays de la Loire et Occitanie. Pour la suite, la direction annonce cependant une consultation du CSE, potentiellement avant la fin de l’année, en vue de la phase suivante du déploiement dans le réseau régional, qui concernera la gestion des médias, la programmation linéaire et non linéaire, la gestion des auto-promotions, la préparation des « réconciliations » (droits, cachets) après diffusion. On mesure un peu l’ampleur du machin.
Les élus avaient demandé un retour d’expérience sur l’utilisation des régies Mosar dans le cadre de la fabrication des émissions électorales. En effet, certaines antennes en cours d’équipement (Rennes en particulier) font le constat des régressions qu’entraine cet équipement en termes d’ergonomie et de possibilités de fabrication. Nombre de sources réduit, impossibilité d’avoir des mosaïques de duplex, limitation dans les trucages, difficultés d’exploitation pour les techniciens vidéos et les OPS, choix cornélien entre le renoncement ou les risques à l’antenne. Comme à son habitude, le directeur de l’exploitation du Réseau Michael Friederich répond en substance qu’il s’agit d’une approche et d’une façon de travailler différente et que les techniciens Rennais ne seraient pas encore assez habitués à l’outil, « qui ne s’apprivoise pas en un mois ou deux ». D’ailleurs, ajoute-t-il, ailleurs il n’y a aucun problème. Voilà, on l’imagine, qui va leur aller droit au cœur. Les élus s’inscrivent en faux et demandent à objectiver les choses, à travers la commission nouvelles technologies, en associant les utilisateurs des régies Mosar existantes et ceux de la régie de Rennes. Michael Friederich répond qu’il est prêt à cette démarche. Nous souhaitons savoir quelles perspectives ces outils offrent en termes d’exploitation et de fabrication de programme. Ou de renoncement pour les antennes régionales. L’enjeu stratégique est de taille. Surtout à la veille du lancement de la future génération de régies régionales, les régies IP Cosma. Aujourd’hui, une régie Mosar coûte 10 fois moins cher que la régie de France 2. On comprend qu’à France Télévisions, y a clairement deux mondes parallèles…
En 2023, le plan de développement des compétences a représenté un budget de 2 867 515 € et a permis de former 8198 stagiaires. Principales formations autour des projets technologiques tels que le NRCS ou les régies MOSAR. Si les élus reconnaissent les efforts budgétaires pour la formation des salariés, ils constatent comme tous les ans depuis longtemps, qu’il s’agit surtout d’adapter les personnels aux nouveaux outils au détriment d’un approfondissement de leurs connaissances professionnelles. Par ailleurs, même dans ce genre de formations, les salariés apprennent à améliorer leurs compétences « métier » en lien avec les nouvelles technologies ; plus rares sont les véritables formations sur le fond. Côté formations « Santé – conditions de travail », les élus déplorent le faible nombre de stagiaires chez les cadres, ce qui apparait pourtant essentiel pour gérer du personnel en période de transformation : stress, tensions, abattements... beaucoup de managers ne maîtrisent pas cette partie de leur job. Les élus santé ont demandé un point particulier en CSSCT. La direction préfère que la CSSCTC s’en empare. Voir le compte-rendu de la commission emploi formation du 4 juin 2024 ici 📎
Commission des marchés. Suite au départ de Pascal DUQUENNE de l’entreprise, les élus ont désigné Vincent HABRAN (SNJ, Grenoble) comme président de la commission des marchés. Il en était jusqu’ici vice-président. Un nouveau membre et un nouveau vice-président devront être désignés lors d’une prochaine réunion. Commission des activités sociales et culturelles (ASC). Suite à la démission de Nancy GRESSIER, le CSE a reçu deux candidatures pour la présidence de la commission des ASC du Réseau. En l’état, les élus ont décidé de reporter la désignation au CSE de septembre, afin d’essayer de rapprocher les points de vue d’ici là. Commission des voyages. La commission constituée au début de l’été a travaillé d’arrache-pied pendant la période estivale, afin de proposer une offre de voyages dès le dernier trimestre 2024. Ses travaux ont abouti à une proposition de 3 destinations, à raison de 2 dates de départ par destination :
Ces 1ères offres de voyages illustrent la nouvelle politique de voyages du CSE organisés en central pour l’ensemble des salariés du Réseau. Cette session automnale, limitée en nombre de places car mise en place tardivement, sera ouverte en priorité aux salariés des antennes n’ayant pas organisé de voyage en 2024 ou à ceux qui ne sont pas partis en voyage avec le CSE. Les inscriptions se feront sur un temps restreint avant le 13 septembre. Lancement des inscriptions la semaine du 2 septembre. Une offre plus fournie et plus diversifiée sera proposée en 2025.
Prochain CSE : CSE extraordinaire sur les grilles de rentrée : 9 septembre CSE ordinaire : 18 et 19 septembre. Paris, le 3 septembre 2024
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 du 28 août 2024
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Une rentrée sous Tranxène
L’ambiance est particulièrement morose et inquiétante en cette rentrée 2024. Les JO sont passés, les Paralympiques sont en cours, on attend de connaître l’addition de cette couverture exceptionnelle. 1er signe inquiétant, la réduction de voilure tous azimuts, des grilles régionales de programmes complètement atones, sans nouveaux projets. Des éditions Ici revues à la baisse, des légions de JT mutualisés. Dans ce contexte, il se murmure çà et là qu’il va falloir sérieusement serrer la vis des ETP. Nous attendons de la direction du Réseau un discours de vérité à ce sujet. Il paraît bien loin le temps des déclarations triomphantes sur la régionalisation. Il n’en reste qu’une pauvre façade en carton-pâte à laquelle personne ne croit plus, pas même l’encadrement. Quel est désormais le projet ? Le méthodique détricotage des conquis sociaux, le dynamitage de métiers et des conditions de travail, la généralisation des outils de fabrication automatisés, la recherche frénétique d’une productivité dépourvue de sens professionnel ? A cet égard, le profil de la toute nouvelle directrice en charge de l’accompagnement RH de la transformation recrutée par FTV fait froid dans le dos : venue de la pub et du marketing, son profil LinkedIn met en avant la « motivation à la performance », la « transformation culturelle », l’« Accélérateur de business ». Tout cela n’évoque pas franchement les valeurs du service public. Mais y a-t-il encore un avenir pour un service public de l’audiovisuel ? Au fil des mois nous sommes passés d’un projet de rapprochement des entreprises de l’Audiovisuel Public à projet de holding, puis de fusion, jusqu’à une menace de privatisation en juin. Et puis retour à la case départ, avec la question de notre avenir qui reste bien réelle. A l’heure qu’il est, il n’y a ni gouvernement, ni majorité parlementaire. Il n’y a plus de projet de holding ou de fusion, plus de trajectoire budgétaire assurée, pas de financement fléché et sanctuarisé pour les télés et radios publiques. Dans un tel contexte, comment la direction entend-elle donner confiance en l’avenir aux salariés ? Comment compte-t-elle se projeter à l’horizon 2028 alors qu’on ne sait même pas ce que nous deviendrons au 1er janvier prochain ? On imagine bien que la direction du Réseau n’aura pas de réponses à nous apporter dans ce CSE – comme sur bon nombre de sujets malheureusement – mais cela dessine un dernier trimestre au mieux déprimant, au pire franchement flippant, des perspectives contre lesquelles nous sommes bien décidés à lutter pied à pied. Strasbourg, le 28 août 2024
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Compte rendu du CSE du réseau France 3 19 et 20 juin 2024
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Ambiance assez particulière, lors de cette réunion du CSE, tant notre sort, les projets de l’entreprise, l’avenir même de l’audiovisuel public paraissent suspendus. Les élus de la CGT étaient en grève jeudi 20, ils ont quitté la séance pour aller manifester avec les professions de la culture. Dans leur déclaration liminaire, ils avaient évoqué la gravité de la situation que vit notre pays. La direction, elle, continue à dérouler ses projets comme si de rien n’était.
En cette période de « retours à l’équilibre » et d’économies tous azimuts, marquée par les JT mutualisés, l’ultra-basse activité cet été pour cause de JO, les déprogrammations d’émissions régionales, l’annonce des éditions législatives est venue mettre un os dans la grande chasse aux ETP. Car il va bien falloir les couvrir, ces élections de tous les enjeux ! Or, la direction affirme qu’il n’est pas prévu de moyens supplémentaires, alors qu’on sait que chaque année électorale entraine un surplus d’ETP et des surcoûts qui sont systématiquement prévus au budget. Ce qu’il faut donc comprendre, c’est qu’il va falloir compenser. On s’attend à un automne tumultueux car on pressent que le réseau régional va subir une cure d’austérité sans précédent et une dégradation de ses antennes afin de rattraper les surcoûts des JO ou des législatives. Le grand projet de régionalisation, pour ceux qui y croyaient, est désormais un mirage du passé. Sur les élections, la couverture télé prévoit 200 débats sur les antennes régionales, les mercredis à 21h10 jusqu’au 2e tour. Les 1ers ont eu lieu le 19 juin, les suivants sont prévus les 26 juin et 3 juillet. Ils sont enregistrés le jour-même pour la plupart. Les antennes peuvent occulter le journal des solutions (entre midi et 12h15) si elles souhaitent proposer un contenu électoral. Les deux soirées électorales régionales s’étaleront de 19h53 à 22h30 ou 23h suivant les souhaits des régions. Elles seront entrecoupées de deux séquences de 15 minutes (plateau + sujets et réactions PAD) réalisées par FTR, en lieu et place de l’ancien créneau national, à 20h55 et 21h55. Ces deux soirs, le JT régional sera réduit à 23 minutes et FTR assurera les 8 minutes de la partie nationale. Le lendemain des deux tours, les antennes régionales seront en édition spéciale de midi à 12h40. Avec au besoin 11 minutes de sujets de la rédaction nationale à leur disposition. Sur le web, les soirées électorales feront l’objet de live info toute la soirée jusqu’à minuit sur les sites régionaux. La direction du numérique régional, désormais pilotée par Jacques Paté, a décidé d’axer sa couverture sur les citoyens, en leur donnant la parole et en allant les rencontrer sur les marchés. Cela a donné lieu à un débat animé. Les élus ont dénoncé la tendance au micro-trottoir géant qui sert de caisse de résonance à la vox populi mais où le service public n’apporte pas sa valeur ajoutée : celle de donner à comprendre les enjeux du moment. Ils s’étonnent qu’on ne donne pas la parole aux candidats qui, dans les circonscriptions, vont porter des projets politiques et de société, radicalement différents les uns des autres ; en les décryptant et en les remettant en perspective. Aux dernières élections, il y avait eu l’initiative MaFrance2022, qui avait au contraire permis de faire des papiers longs, enrichis, avec du sens.
La direction ne démord pas de son projet d’éditions Ici. Sans doute pour que la patronne puisse aller faire de l’affichage auprès des politiques. Donc, à entendre Erik Berg, le directeur de l’info des régions, l’élément de langage du moment, c’est qu’à partir du 9 septembre, on va « redonner l’autonomie éditoriale aux régions » ou qu’elles seront « maîtres de leur tranche ». La différence par rapport au 4 septembre 2023, c’est que l’édition du 19/20 sera plus courte (32 minutes), que les sujets d’actu mis à disposition par le national seront utilisables par les régions comme elles le souhaitent. L’offre nationale sera de 7 minutes pour le 12/13 et de 7 à 8 minutes pour le 19/20 (3 sujets d’actu + off et plateaux enregistrés). En outre, un panier de sujets optionnels sera à disposition des régions. Le week-end, il n’y aura plus qu’un format long du national contre deux actuellement. En tout, la rédaction nationale produira 5 dossiers par semaine. En revanche, aucune référence aux moyens, aux conséquences sur la planification, les amplitudes horaires, les conditions de travail, bref aucune étude d’impact. Faute de ces éléments, les élus s’opposeront à la mise à l’antenne de ces éditions.
La direction n’en démord pas, après l’expérimentation de Strasbourg qui a montré que l’automate de régie Overdrive ne permettait pas de faire des JT, elle souhaite malgré tout trouver des débouchés à cet outil qu’elle a acheté avant même de savoir s’il était adapté à notre activité. Le vieux rêve de nos dirigeants d’avoir des régies sans techniciens et une entreprise sans salariés… La direction des technologies et l’éditeur d’Overdrive travaillent actuellement sur des interfaces entre l’automate et les outils Ross, afin de permettre le pilotage des serveurs vidéo et des synthés. Les élus ont rappelé qu’une telle démarche devrait obligatoirement être encadrée car elle engage les conditions de travail, les métiers et le niveau de l’emploi. Selon Michaël Friederich, le directeur de la coordination de l’exploitation du Réseau, les référents métiers seront associés au test de l’outil au dernier trimestre 2024, avant toute décision sur son déploiement. De même sur les futures régies Cosma, la direction s’est engagée à associer les opérationnels dès l’élaboration du cahier des charges (ce qui n’avait pas été fait sur les précédents projets technologiques), sans doute à partir de la fin de l’année. On attend de voir… L’enjeu est de taille car les actuelles régies Mosar ont déjà réduit les capacités de fabrication de programmes par les antennes régionales : console de mixage et mélangeur vidéo low cost ne permettent plus de faire ce qu’on faisait avant. Tout cela interroge sur les intentions de la direction concernant les capacités de production en région. D’autres sujets ont été abordés au cours de la commission des nouvelles technologies du 8 avril (à lire ici 📎).
La direction consulte les instances (CSE et CSE central) car elle souhaite modifier le règlement intérieur et la charte informatique et téléphonie qui y est annexée. Un certain nombre de modifications sont de simples toilettages pour prendre en compte les évolutions de l’entreprise ou de la règlementation. D’autres sont beaucoup plus problématiques, en particulier un « principe de neutralité » que la direction souhaite imposer aux salariés et qui vient percuter la liberté d’expression en matière d’opinions politiques, de convictions religieuses ou philosophiques. On vient d’en voir les effets avec la mise sur la touche de journalistes de SDJ de la rédaction nationale qui avaient signé une tribune contre l’extrême-droite. En parallèle, la direction a choisi de fusionner les chartes informatique et téléphonie mobile, du fait de la convergence des usages et de la mobilité. Mais bon nombre d’éléments de cette charte interrogent, là-aussi, en matière de libertés individuelles et de données privées. Le CSE Central a missionné une avocate pour analyser les dispositions de ces deux textes. Son analyse permettra d’éclairer les élus avant qu’ils rendent un avis et de formuler des préconisations de manière à protéger les droits des salariés de l’entreprise. A la demande des élus, Olivier Guyon-Sangnier, le directeur de l’immobilier et des moyens généraux est venu donner des nouvelles du projet immobilier de France 3 Aquitaine. Pour rappel, France Télévisions s’est associée à deux promoteurs immobiliers : Vinci et Nexity pour participer à un appel à projets lancé par Groupama et la MSA pour la vente d’un immeuble administratif des années 60 dans le centre-ville de Bordeaux. Nexity a un projet d’hôtellerie, Vinci de son côté rénoverait et restructurerait une partie de l’immeuble pour la revendre à France Télévisions. Les élus ont critiqué le projet en raison de son inadéquation avec notre activité (impossibilité d’aménager des studios dignes de ce nom), de sa situation dans une zone très embouteillée qui va rendre difficile le départ en reportage et de son coût pharaonique (35 à 40 M€). Les lauréats auraient dû être désignés au printemps mais Groupama-MSA a retiré son projet. D’après Olivier Guyon-Sangnier, les prix proposés étaient très en deçà de ses attentes (30 M€ pour les meilleures offres, versus 40 M€ espérés). Malgré cela, France Télévisions ne renonce pas et souhaite se rapprocher de Groupama pour voir comment trouver un accord. Selon la direction, France Télévisions n’a pas l’intention de payer plus mais l’idée serait que Nexity augmente son offre pour revaloriser le montant global. Les élus ont réinterrogé le directeur des IMG sur l’option alternative d’une transformation du site actuel de France 3, ce que le directeur exclut catégoriquement, alors que le coût est nettement inférieur : « Nous ne dépenserons pas 22 millions dans le site actuel, ce seraient 22 millions jetés à la poubelle », cingle-t-il. On n’a toujours pas compris pourquoi. En tout cas, si le projet Groupama n’aboutit pas, Monsieur Guyon-Sangnier entend « reprendre [notre] bâton de pèlerin » pour explorer de nouveaux projets. Il évoque notamment les friches de la SNCF à Bordeaux.
Le Tour de France féminin se déroulera du 12 au 18 août, entre les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Il partira des Pays-Bas et se terminera à l’Alpe d’Huez. Les équipes du car Challenger de Strasbourg seront mobilisées à partir du 11 août. Le car de Marseille interviendra en appoint sur l’étape du Grand-Bornand. Les élus ont donné un avis favorable aux dépassements du temps de travail maximum légal (48h). Cette dérogation temporaire permet de travailler au maximum 60h par semaine. Dans leur avis (à lire ici 📎), les élus ont demandé qu’un suivi particulier des amplitudes de chaque technicien soit effectué, du fait de l’enchainement des grosses opérations avec dérogation du temps de travail (Roland Garros, Tours de France, JO et JP).
Instances de proximité Grenoble – Flore BONNOT (CGT) a été désignée RP titulaire en remplacement de Philippe CONTE. Clermont-Ferrand – Delphine CROS (SNJ) a été désignée RP titulaire, en remplacement de Marie MORIN. Elle était auparavant suppléante. Maxime VAN OUDENDYCKE (SNJ) devient suppléant à sa place. Les autres sièges de RP vacants de l’antenne ne sont pour l’instant pas pourvus. Fabrique Nord – Arnaud DESBUQUOIS (CFDT) a été désigné RP titulaire, en remplacement de Pascal DUQUENNE. Il travaille sur le site fiction de Lomme, dans l’agglomération lilloise. Cantines de Marseille et d’Antibes Les élus ont approuvé les comptes 2023 des restaurants d’entreprise de PACA, gérés directement par le CSE, contrairement aux restaurants interentreprises. Les deux restaurants ont vu leur fréquentation augmenter, ce qui contredit les affirmations péremptoires du directeur des IMG, Olivier Guyon-Sangnier, pour qui les cantines ne sont plus dans l’air du temps et doivent être supprimées, ce qui sera le cas à terme de celle d’Antibes, dans le cadre du déménagement vers Nice. Malgré cela, le résultat d’exploitation est déficitaire. C’est le résultat d’une baisse de 10% de la subvention de France Télévisions, de l’inflation sur les denrées alimentaires (+13%) et de l’augmentation d’un certain nombre de charges contractuelles. Depuis janvier, Laetitia Patris de Breuil a repris la gestion des deux cantines, suite au départ à la retraite d’Eliane Dos Santos, que les élus CGT remercient pour son investissement. Laetitia assure la gestion sur un mi-temps, en complément de son métier de monteuse. Depuis son arrivée, elle a notamment mis en place des journées avec des menus à thème qui semblent dynamiser la fréquentation. Les élus ont rappelé à la direction sa responsabilité dans le financement de ces lieux à vocation sociale qui permettent aux salariés de se nourrir de manière équilibrée, à un prix modéré, mais qui sont aussi des lieux de cohésion sociale, indispensable dans le contexte de dégradation des conditions de travail dans notre entreprise. Cantine de Toulouse Les élus ont également interpellé la direction sur la situation très difficile que vit le restaurant interentreprises de Toulouse. Ce restaurant est géré par une association dans laquelle siègent des élus des CSE de France 3 et de TDF, ainsi que des représentants des directions de ces deux entreprises. Au cours des dernières années, les élus ont rétabli l’équilibre économique de la cantine, en réduisant les effectifs et en augmentant la fréquentation. Mais le restaurant ne dispose pas de gestionnaire, cette tâche lourde et chronophage a été assumée depuis des années, sans moyens spécifiques, par des élus qui s’y sont épuisés. Actuellement, le secrétaire du CSE est amené à devoir gérer et régler les problèmes quotidiens à distance, c’est absolument intenable. Les élus demandent à la direction de financer un poste de gestionnaire et d’assurer les investissements matériels afin de pérenniser ce restaurant indispensable.
Prochain CSE : 28 et 29 août à Strasbourg. Prochain CSE Central : 27 et 28 juin. Paris, le 24 juin 2024
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 19 juin 2024
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Il faut sauver le service public !
L’heure est grave. Notre CSE se réunit alors que des enjeux d’une importance extrême se jouent actuellement dans le pays. L’extrême droite est aujourd’hui aux portes du pouvoir, avec son cortège de menaces sur les principes républicains, les libertés fondamentales, individuelles et collectives, les mécanismes de la solidarité nationale, les droits des travailleurs, en particulier le droit de grève, le régime de l’intermittence, la création culturelle, les services publics. L’audiovisuel public est en 1ère ligne. Alors que nous nous battions jusqu’ici contre un projet de fusion susceptible d’affaiblir et de fragiliser le service public audiovisuel, le Rassemblement national, lui, veut tout simplement le supprimer. Nous sommes au bord du précipice, nous ne savons pas de quoi sera fait l’avenir, si et comment, nous pourrons continuer à exister au-delà du 31 décembre prochain, puisque notre financement n’est pas pérennisé. Autant dire que bon nombre de discussions que nous aurons dans cette instance paraissent flotter dans une forme de limbe. Est-il encore pertinent de travailler à des rapprochements entre France 3 et France Bleu ? Est-il opportun de vouloir travailler au respect d’une trajectoire budgétaire alors que s’amenuisent les chances d’avoir, dans les mois qui viennent, un financement sanctuarisé pour l’audiovisuel public ? En fait, 3 chemins s’ouvrent devant nous et ce sont les Français, par leur vote, qui vont le décider :
Qu’on ne se trompe pas, à l’heure qu’il est, seule cette dernière voie peut assurer un véritable avenir à l’audiovisuel public. Paris, le 19 juin 2024
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Compte rendu du CSE du réseau France 3 - 15-16 et 28 mai 2024
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Le CSE en bref
JO/JP : les non-dits Les élus ont dû exiger un CSE extra pour glaner des informations sur la couverture des Jeux olympiques et paralympiques. La direction du Réseau joue l’omerta, alors qu’elle demande aux élus de se prononcer sur la dérogation au temps de travail. Les seules réponses sont venues des directions des sports nationale et régionale. On comprend que les conséquences de la couverture des Jeux sont mises sous le tapis et que l’heure de vérité, en termes de conséquences budgétaires et sociales, viendra en septembre. Pour la direction, il s’agit de sauver les Jeux, coûte que coûte. Un plan d’économies qui ne dit pas son nom Dans le même esprit, la direction du Réseau est en train d’imposer un serrage de boulons aux directions régionales. Mais il ne faut pas le dire. Pour l’instant, l’élément de langage consacré est : « retour à l’équilibre budgétaire » pour certaines régions accusées d’avoir été dispendieuses. En réalité, elles ont juste appliqué la politique de l’entreprise, en particulier le déploiement de régies Mosar ou du système Openmédia dont elles doivent financer elles-mêmes l’accompagnement au détriment de leurs programmes. Là encore, nul doute qu’on n’en est encore qu’au début des économies. Pour financer les JO ? Projets immobiliers : un sens de la démocratie coulé dans le béton C’est désormais confirmé, la direction de l’immobilier déteste tout semblant de démocratie. Elle refuse de discuter, d’écouter, de prendre en compte la réalité des gens et du terrain, et encore plus de recevoir la moindre critique. Cette approche se vérifie sur chaque dossier : la bonne façon de penser venue d’en haut, de manière péremptoire et hors-sol, avec des œillères d’un autre âge sur la réalité du monde. Pour la direction de l’immobilier, la transparence semble en soi un concept. Pour obtenir des infos sur les projets à venir ou des retours d’expérience sur les projets passés, les élus en sont réduits à missionner des experts. Côté dialogue social, l’ambiance est plutôt au blockhaus. Conduite d’antenne : fin de l’alerte à Bordeaux Deux ans après avoir déclenché un risque grave au service des gestionnaires et de la conduite d’antenne de Nouvelle-Aquitaine, les RP de Bordeaux ont décidé de lever l’alerte, estimant qu’un certain nombre de mesures mises en place avaient permis de stabiliser la situation. Les élus du CSE ont donc validé cette position. Web régional : les audiences montent mais pas les moyens Devant les élus, la direction assène les chiffres, les pourcentages ronflants et se gargarise. En revanche, quand on lui demande où elle en est de ses promesses de renforcement des moyens sur le web en région, les circonvolutions commencent. Depuis un an, et les propositions des élus, peu de choses ont progressé de ce côté-là. Les chargés d’édition numérique attendent toujours l’évolution de leur fiche de poste, la vidéo est toujours aussi peu présente sur nos sites (un comble pour un média comme le nôtre). De quoi être inquiet alors que se profile un site commun « Ici » à la rentrée de septembre. Aucune info sur le sujet, encore un projet imposé par le haut. Approbation des comptes annuels du CSE Les élus ont approuvé les comptes 2023 du CSE. Un exercice équilibré qui révèle une gestion sérieuse et doit permettre de faire face aux incertitudes liées à l’évolution des financements ou à la décision de la Cour de cassation qui impose désormais d’ouvrir les activités sociales et culturelles à tous les salariés, quel que soit leur statut. Vie du CSE Pour se projeter dans l’avenir, les élus ont créé une commission des voyages qui sera chargée de rénover l’offre du CSE, de la rendre plus verte et de l’ouvrir plus largement aux salariés. Ils ont par ailleurs procédé aux désignations d’un RP à Caen et d’un nouveau président pour la commission nouvelles technologies. —————————— Une fois de plus, cette réunion du CSE a provoqué l’exaspération des élus. La direction arrive avec des documents abscons ou lacunaires, qui ne permettent pas d’informer et d’éclairer les représentants des salariés. Dans une boite qui se targue d’informer les citoyens, de tels manquements relèvent de l’insuffisance professionnelle ou de l’entrave délibérée. Régulièrement quand ils interrogent la direction du Réseau sur les projets stratégiques à venir – en particulier les rapprochements France 3/France Bleu – les élus reçoivent en réponse des mots creux, des phrases vides de sens et des « c’est trop tôt », « on n’est pas en capacité de vous répondre », « il n’y a rien de décidé », etc. Et pourtant, les choses sont bel et bien décidées, mais ça se fait à un autre niveau. Le décalage est donc flagrant et assez humiliant pour la direction du Réseau qui apparaît comme ne servant strictement à rien. Avant la réunion du CSE, la CGT a pris connaissance du projet de COM (contrat d’objectifs et de moyens) que la direction de FTV a négocié avec l’État. Contrairement aux réponses vaseuses de la direction du Réseau, les projets sont clairement énumérés et le calendrier avec, comme l’a exprimé la CGT dans sa déclaration liminaire. On apprend ainsi que dès le mois de juin, des territoires pilotes vont être mis en place entre France Bleu et France 3, qui vont faire des propositions d’organisation, de projets éditoriaux, etc. On parle de redécoupage de l’organisation de France 3, d’un directeur national commun aux deux réseaux et de directions locales communes dès les premiers mois de 2025. C’est déjà demain.
Les Jeux dans la brumeDepuis plusieurs mois, les élus demandent que leur soit présenté le dispositif de couverture des Jeux olympiques et paralympiques. Depuis plusieurs mois la direction répond que c’est prématuré. Lors de ce CSE, elle se présente devant les élus pour faire valider la dérogation au temps de travail légal pour la couverture de ces Jeux, mais elle ne présente à aucun moment le dispositif : qui fait quoi ? Pour quelles émissions ? Combien ça coûte au réseau régional ? Qui paye ? Pour obtenir des réponses, les élus ont été contraints de voter une demande de CSE extraordinaire qui a eu lieu le 28 mai. Les élus ont ainsi pu bénéficier d’une présentation du dispositif global de couverture des Jeux par le directeur délégué des sports, Pascal Golomer et le directeur délégué de la production des sports, Gilles Sillard, venus à la rescousse de la direction du Réseau. Cette présentation générale aurait dû être un préalable à toute discussion, si la direction avait été dans une logique d’information loyale des élus. En fait, la règle du qui, quoi, où, quand et comment est une règle de base de l’information journalistique. La directrice du Réseau semble l’avoir depuis longtemps oubliée… En quelques mots, pendant les Jeux olympiques et paralympiques, France Télévisions sera en direct sur 3 canaux : France 2, France 3 et la chaine numérique olympique sur France.tv. Gilles Sillard décrit les moyens comme exceptionnels, avec une mobilisation sans précédent des moyens internes de FTV. Du 24 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre, la diffusion des épreuves sportives va remplacer la majeure partie des programmes de la journée. Cela nécessite beaucoup de personnes et beaucoup d’heures de travail, puisqu’on va produire 1000h d’antenne entre les Jeux olympiques et paralympiques. C’est à ce titre que le CSE est consulté car cela impose de demander à l’inspection du travail, une dérogation au temps de travail légal. Légalement, sans dérogation, le temps de travail peut atteindre au maximum 48h par semaine. Au-delà, sur autorisation de l’inspection du travail, on peut aller jusqu’à 60h maximum. D’un point de vue éditorial, France 2 est censée diffuser les plus grands moments des JO et JP, France 3 sera plus orientée vers les sports collectifs et le temps long. En termes de moyens journalistiques, environ 90 journalistes sont mobilisés, dont 50 de la rédaction des sports, une vingtaine de la rédaction nationale et une vingtaine du réseau régional. Côté technique, pour les JO, le signal de France 2 sera diffusé sur le canal 2 et le canal 52 pour l’UHD (ultra-haute définition). Il sera assuré par le car UM1 (le nouveau car UHD de Lyon) stationné à FTV. Il sera relié à un « plateau de continuité » au Trocadéro, sur la terrasse du musée de l’Homme, face à la Tour Eiffel. Y seront tournés, avec le car UM3, Télématin, les directs de la journée, les JT de 13h et de 20h, et l’antenne de la soirée jusqu’à 23h. Concernant France 3, c’est la régie 3 du Siège qui sera reliée à une régie Modul’Air et à un plateau de continuité à la Grande Halle de la Villette, là où se situe le « Club France », où se rendront les médaillés français. On y trouvera également un 2e plateau pour les duplex de France 2 avec les athlètes nationaux. L’antenne de France.tv sera assurée par la régie 1, reliée à un plateau temporaire transparent dans le grand hall de France Télévisions. Pour les JP, les cars de Strasbourg et de Toulouse (Challenger) seront aussi mis à contribution. Pour couvrir l’événement, la direction des sports a demandé du renfort journalistique et technique aux autres directions. Sur le plan éditorial, les besoins portaient sur des coordinateurs éditoriaux, des commentateurs sportifs, des présentateurs. Un appel à candidatures a été fait auprès des directeurs régionaux par la direction des sports du Réseau. Charge à eux de faire passer l’info et de remonter les candidatures. Le choix final a été fait par la direction des sports en fonction de l’expérience des candidats et de leur appétence identifiée pour le sport, selon Pascal Golomer. Même démarche pour la technique. Gilles Sillard précise qu’ils ont « tenu à faire travailler l’ensemble des salariés de la vidéo-mobile sur cette opération. Le recours au privé porte, selon lui, sur ce qui ne relève pas de notre cœur de métier et pour lequel on n’apporte pas de valeur ajoutée. Ce dispositif est complété par un pool de 10 équipes de tournage (rédacteur + JRI) régionales à Paris ou sur les sites olympiques régionaux (Marseille, Lyon, Châteauroux, Lille), 4 monteurs, 4 chauffeurs et 5 personnes pour la coordination, dont la direction du sport régional (Fabrice Goll et Estelle Laurent) journalistes régionaux pour nourrir en reportages les rédactions régionales. Au total, près de 600 personnes ont été accréditées (contre 200 pour les précédents JO d’été, selon la direction des sports), dont 40 pour le Réseau. Seules les équipes amenées à se rendre sur les sites olympiques des compétitions le sont, selon la direction. Gilles Sillard affirme qu’il n’y a pas d’accréditations de complaisance et une minorité d’accréditations au titre de la « représentation » pour les dirigeants. Il faut savoir que chaque accréditation coûte 600 € (les JO sont un business), soit un coût d’environ 360 000 € pour France Télévisions. Côté journalistes, seuls les commentateurs et reporteurs sont accrédités, pas les présentateurs ni les rédacteurs en chef, qui n’ont pas besoin d’accéder aux sites des épreuves. Pour héberger les journalistes, techniciens et consultants venus de région, la direction a réservé, depuis de très longs mois, des quotas de chambres dans les hôtels. L’ensemble des images tournées seront centralisées et dispatchées à toutes les rédactions par IV3. Pascal Golomer précise qu’elles seront à disposition de la 1ère rédaction qui en a besoin. En d’autres termes, le 20h de France 2 ne pourra pas se les réserver. A la lecture des tableaux de service prévisionnels, les élus ont rendu un avis positif à la demande de dérogation au temps de travail, moyennant certaines réserves. Voir l’avis. En revanche, la direction n’a pas été en capacité d’apporter des informations sur le coût de l’opération pour le Réseau, ni sur l’impact de cette opération sur le reste de l’activité des antennes. Tout juste répète-t-elle que les JT, du dimanche 28 juillet au samedi 10 août, seront réduits à 20 minutes, contenus nationaux inclus. Ces derniers seront facultatifs en cas d’actualité régionale importante. Le midi, le national fournira pour 7 minutes d’éléments (un round up de l’actualité, un sujet sur l’actualité des JO) et 5 minutes le soir. La directrice du Réseau affirme que cela n’a eu aucun impact spécifique sur les planifications des antennes et sur la validation des congés. Comment peut-on décemment le croire ? Les élus demandent donc un bilan complet au CSE du mois de septembre.
Économies dans le RéseauDepuis plusieurs semaines, bon nombre de régions ont été priées de mettre en œuvre des mesures de « retour à l’équilibre budgétaire ». Les élus ont demandé à connaître le détail de ces mesures et leurs raisons. Là encore, le document remis par la direction est assez général et évasif. Pas l’ombre d’un chiffre, juste des grandes tendances. On peut y lire que si les régions sont en dépassement budgétaire, c’est soit parce qu’elles ont lancé des projets d’antenne, soit parce qu’elles sont en train de déployer OpenMédia ou une régie Mosar. On les prie donc de sabrer dans l’offre éditoriale pour retrouver la ligne (budgétaire). L’enseignement de tout cela, c’est primo que les régions n’ont pas les moyens de lancer des projets d’antenne, contrairement à tous les beaux discours sur la régionalisation et gnagnagna, secundo que les grands projets technologiques stratégiques doivent être financés par les régions au détriment des programmes. Exemple emblématique, le NRCS OpenMédia n’est pas un projet des directions régionales, il a été décidé en haut-lieu par la direction des technologies qui souhaite un outil unique pour toutes les rédactions de France Télévisions, afin de faire des économies sur la formation, la maintenance, etc. La direction des technologies, une fois de plus, a travaillé dans son coin, hors-sol, elle n’a pas associé les professionnels à l’expression de besoins et elle a largement sous-estimé les coûts de déploiement et les besoins en accompagnement. Résultat, il a fallu renforcer la formation, allonger les temps de doublure, le nombre de numéros zéro, etc. Cela forcément coûte de l’ETP mais ce n’est pas pris en charge par les fautifs en haut-lieu, ça pèse sur les directions régionales qui doivent du coup, pour équilibrer leurs budgets, supprimer des émissions, mutualiser les JT à haute-dose, etc. Belle exemplarité de notre entreprise où ceux qui décident ne payent jamais le prix de leurs décisions mais renvoient le service après-vente sur les subalternes ! Autre levier d’économies, incompréhensible pour les élus, le coup de frein demandé sur le recours à l’alternance, alors qu’on sait qu’un alternant compte pour un demi ETP, ce qui a d’ailleurs régulièrement été utilisé par les directions comme une variable d’ajustement budgétaire.
Direction immobilière : la tour d’ivoireDans la famille « je décide seul car moi seul je sais ce qui est bon », on vous présente le père, Olivier Guyon-Sangnier, directeur de l’Immobilier et des moyens généraux. Plus péremptoire et méprisant encore qu’à l’accoutumée, le directeur est venu présenter l’avancée d’un certain nombre de projets, ainsi qu’un retour d’expérience sur la réalisation immobilière de la station de Rouen. Bon, pour les projets, c’est vite vu : « ça n’a pas évolué depuis plusieurs mois, on est mobilisés sur le projet Campus à Paris ». Lyon Les élus ont pourtant des informations par la métropole, mais le directeur de l’immobilier affirme que c’est de l’intoxication et que rien n’est décidé. La seule orientation qu’il condescend à donner, c’est que le futur site accueillera – sur 8 000 m2 au lieu des 14 000 m2 actuels – la station régionale de France 3, l’INA, le bureau de France inter et la post-production de la Fabrique. En revanche, les équipes de tournage fiction seront délocalisées dans un site à la périphérie, à l’image de ce qui a été mis en place à Lomme, dans l’agglomération lilloise. Strasbourg Pas plus d’info à ce stade. La direction a fait visiter le site à l’architecte des bâtiments de France qui ne le connaissait pas. Rennes Le directeur semble venu les mains dans les poches et a peu de réponses aux questions. Il précise seulement que les travaux d’aménagement menés par Radio France doivent commencer à la fin du mois de mai pour un déménagement de France Bleu en fin d’année. Par rapport au calendrier initial, l’emblématique projet de rapprochement immobilier entre les deux entreprises a pris 4 ans de retard. Et visiblement, tous les sujets n’ont pas été réglés, en particulier celui de l’accueil du public. Ça tâtonne sec dans les rapprochements… Nice Le permis de construire de la future station a été accordé. Les travaux de démolition des bâtiments existants doivent commencer en octobre, puis les travaux en janvier pour 18 mois. La direction prévoit un déménagement fin 2026. Un nouveau concessionnaire a été désigné par la municipalité pour gérer le site de la Victorine, il s’agit d’un groupement entre la CCI et Digital District, une boite de prod franco-belge spécialisée dans la post-production et les effets visuels. Selon Olivier Guyon-Sangnier, la mairie de Nice a validé l’ouverture d’un accès au Nord-Est du site, censé faciliter l’accès, qui doit être réalisé d’ici la fin de l’année. Concernant l’offre de restauration sur le site, puisque la direction immobilière a décrété – seule – qu’il n’y aurait plus de cantine à France 3, elle évoque la présence d’un foodtruck sur le site de la Victorine dès l’été 2026, en attendant l’hypothétique construction d’un restaurant inter-entreprises à l’horizon… 2030. Le camping et la malbouffe sont donc amenés à durer. Ce n’est pas le directeur de l’immobilier qui ira piétiner sous la pluie devant la camionnette… Interrogé sur l’accueil potentiel de France Bleu qui n’était pas prévu dans le projet initial, Rafaèle Bourgier, le directeur de la prévention des risques professionnels qui suit le projet antibois depuis plusieurs mois, évoque la possibilité d’ajuster le projet en utilisant un tiers-lieu à l’ouest de la métropole niçoise pour une partie des équipes de France 3 et France Bleu, ainsi qu’en libérant de l’espace dans le futur bâtiment, en déplaçant par exemple la salle de sport dans un autre bâtiment du site de la Victorine. Sans plus de précision à ce stade.
La genèse des projets immobiliers en questionPlus généralement, les élus s’interrogent régulièrement sur la manière dont tous ces projets immobiliers sont pensés en haut-lieu. Depuis des années, les projets de nouvelles stations provoquent débats, incompréhensions et au final des inquiétudes et des tensions. Régulièrement montré du doigt, le schéma directeur immobilier, et plus particulièrement le « programme générique technique et fonctionnel », qui sert de modèle-étalon à tous les projets immobiliers. La 1ère station à le mettre en œuvre a été la station de Rouen, livrée en 2019. Sur ce projet, les élus n’ont pas été associés, ou a minima. Ils ont découvert tardivement un certain nombre de principes comme les bureaux partagés à la rédaction, sans avoir leur mot à dire. Depuis plusieurs années, les élus du CSE demandent un retour d’expérience sur ce projet immobilier, ainsi que sur celui qui lui a succédé, celui de la station de Poitiers. La direction avait pris un engagement en ce sens. Hélas, la promesse n’est pas à l’arrivée. Poitiers ? On repassera. Rouen ? Le directeur de l’immobilier s’est contenté de transmettre un document qui ressemble à une visite de réception de travaux, pointant des problèmes matériels de construction ou d’aménagement. La direction a élaboré, seule, un questionnaire qui n’interroge nullement les salariés sur les contraintes induites par le bâtiment sur leur travail (impact des bureaux partagés dans le quotidien des journalistes, impact de la taille du plateau sur l’activité des techniciens, etc.). Quand on ne veut pas connaître la réponse, on ne pose surtout pas la question… Certes, les salariés sont contents d’être dans un nouveau bâtiment sur les quais de Seine, mais il faut dire qu’ils reviennent de loin : auparavant, ils étaient dans des locaux exigus, inadaptés et peu conviviaux dans une galerie commerciale. Puisqu’on ne peut pas compter sur la direction pour mener à bien un vrai retour d’expérience transparent et objectivé, les élus ont décidé de missionner un expert, payé par le CSE, pour effectuer ce travail. Voir la résolution des élus. Dieppe : un choix d'urgenceA Dieppe (Seine-Maritime), l’équipe du BIP travaille depuis de nombreuses années dans un local vétuste, sombre et humide. Depuis longtemps, la direction cherche un nouveau local, mais elle s’est plusieurs fois cassé les dents dans une ville où il y a peu de turnover dans les locaux commerciaux. Les élus avaient d’ailleurs été consultés fin 2022 sur un nouveau local, mais il a finalement échappé à France 3. Ce nouveau projet concerne un local commercial de 78 m2, en rez-de-chaussée sur la rue, à 800 m de la gare et à 450 m de la mairie, qui sera disponible en juillet. L’endroit a ses défauts (pas de places de parking notamment, vitrine sur la rue donc vulnérabilité en termes de sécurité des salariés) mais il améliorera grandement les conditions de travail de l’équipe du BIP. Les RP de Normandie ont approuvé le projet, insistant sur l’urgence, les élus du CSE leur ont donc emboité le pas.
Levée de l'alerte à la gestion d'antenne de Nouvelle-AquitaineLes élus ont décidé de lever l’alerte pour danger grave et imminent qui avait été déclenchée en juin 2022 au service des gestionnaires d’antenne et des responsables de suivi et de conduite d’antenne de France 3 Nouvelle-Aquitaine, en lien avec la chaine NoA. Les élus s’en sont remis à l’analyse des représentants de proximité de Bordeaux qui estiment que le danger n’est plus avéré car la situation s’est stabilisée. Un certain nombre d’actions ont été mises en place, notamment la nomination d’une responsable de service, la définition de nouveaux process, l’allègement des conducteurs et la visibilité à 3 semaines sur la planification.
Web régional : l'immobilisme sur les moyensLe dernier point en CSE sur la situation du web régional remontait à la dernière réunion de la CASAR (la commission sur la régionalisation), il y a un an. Les élus, ont donc souhaité savoir où on en était d’une organisation sous-dimensionnée, avec beaucoup de postes structurants vacants. A l’époque, les élus avaient notamment préconisé de solidifier un socle de spécialistes du web dans chaque antenne (chargés d’édition numérique, rédacteurs en chef adjoints numériques, journalistes web). Ils avaient en outre préconisé de passer à deux chargés d’édition numérique dans chaque antenne, afin d’assurer les remplacements et la continuité de l’activité. Un an plus tard, force est de constater qu’on a peu avancé. A priori, il y a désormais un rédacteur en chef numérique dans chaque antenne mais les effectifs des chargés d’édition numérique n’ont pas progressé. En outre, l’évolution de leur fiche de poste, dans laquelle ils se sont activement impliqués pendant de longs mois avec la direction du numérique régional, est toujours en suspens, ensablée à la direction des parcours professionnels de la RH, qui a tout bloqué. La direction, comme d’habitude, vient « vendre » son bilan : elle égrène les chiffres, les taux vertigineux de progression, les records (2,5 M de visites par jour pour les sites régionaux depuis début mai, 34% de l’audience de l’URL francetvinfo.fr) comme si cela suffisait à minimiser le manque de moyens et les conditions de travail dégradées de ceux qui alimentent nos sites. Elle met en avant la montée en technicité qui permet de tirer parti des algorithmes et d’être de plus en plus référencés sur les moteurs de recherche. Désormais, l’élément de langage consacré de la direction est : « pas produire toujours plus mais produire mieux ». Malgré cela, d’autres priorités ne sont pas vraiment au rendez-vous, en particulier la présence de la vidéo sur nos sites, ce qui est un comble pour une entreprise dont c’est le cœur de métier. Pour accélérer, il y a un an, la direction avait souhaité créer 4 postes de chargés d’édition vidéo numérique. On apprend que ces postes étaient liés à la mise en place d’Overdrive, l’automate des régies. Jamais la direction, à l’époque, ne l’avait précisé. Une fois de plus, elle avance masquée. Évoquant le futur site internet « Ici », qui est censé être lancé en septembre et qui sera en fait une adaptation du site actuel de France Bleu, le nouveau directeur de la Proximité Jacques Paté, qui a récupéré la responsabilité du numérique, évoque un objectif de 10 articles de France 3 publiés par jour. Pour l’été, l’offre éditoriale du web est, comme le linéaire, censée s’adapter. Au milieu du tout-JO, le numérique régional compte faire de la contre-programmation. Côté volume, l’objectif de publications passerait de 180 URL / jour habituellement à 150.
Vie du CSEInstances de proximité François ORMAIN a été élu RP titulaire à France 3 Normandie Caen, en remplacement de Jean-Yves GÉLÉBART, démissionnaire. Commissions Teddy CARUEL (Reims) a été élu président de la commission Nouvelles technologies, en remplacement de Bruno DEMANGE, démissionnaire. Les élus du CSE ont décidé de créer une commission des voyages, chargée d’organiser des voyages à l’échelon national ou de manière mutualisée entre les antennes. Ils ont désigné Christian LAEMMEL (président de la Commission ASC d’Alsace) comme président et Anne-Sophie SABOUREAU (présidente de la commission ASC de Rhône-Alpes) comme vice-présidente. La commission aura notamment pour mission de proposer de nouveaux modes de voyages, dans une optique de réduction de notre empreinte environnementale, ce qui pose notamment la question de l’utilisation de l’avion pour des destinations à l’autre bout du monde. Comptes du CSE Les élus ont approuvé les comptes 2023 du CSE à l’unanimité. La comptabilité du CSE est séparée en deux budgets bien distincts : - d’une part le budget de fonctionnement qui sert à financer l’activité du CSE comme instance consultative. C’est le volet politique. Ce budget finance les frais des commissions, du bureau des élus, les avocats et experts du CSE, l’aide comptable salariée du CSE, le matériel informatique, les frais bancaires, etc. En 2023, le CSE a dépensé 399 500 € pour une subvention de 459 259 €. Le résultat est donc positif de 133 333 €. - d’autre part le budget des activités sociales et culturelles (ASC), qui permet d’organiser et de subventionner les activités, les billetteries, les cartes cadeaux, voyages dont bénéficient les salariés, d’entretenir le patrimoine immobilier (lieux de vacances) dont le CSE est propriétaire. En 2023, le CSE a dépensé 1,774 M€ pour les ASC pour une subvention de 1,882 M€, soit un résultat positif de 107 872 € qui vient abonder les réserves financières. Pour plus de détails, voir les comptes du CSE publiés sur le site internet. Ils ont approuvé les nouvelles conditions générales du CSE, qui se sont mises en conformité avec la décision du 3 avril de la cour de cassation, qui interdit d’appliquer des conditions d’ancienneté pour accéder aux activités sociales et culturelles. Ces conditions générales prévoient désormais que tout CDD peut accéder aux ASC sans restriction dès le 1er jour de son contrat et pour la durée de son contrat. Il en est de même pour les stagiaires (à l’exception des stagiaires d’observation). Voir les nouvelles conditions générales. Après une 1ère série d’arbitrages proposée en avril par la commission des ASC du Réseau et validée par le CSE, les élus ont en outre arbitré en faveur d’une fusion des enveloppes de subvention, plafonnées à 200 € par an et par ouvrants droit. Cette décision vise plus à simplifier la gestion administrative qu’à faire des économies budgétaires. Un nouveau catalogue des activités mis à jour va être diffusé. L’équipe de gestion doit se réunir en séminaire du 3 au 6 juin pour travailler sur une offre rénovée pour l’an prochain. A venirProchain CSE : 19 et 20 juin. Paris, le 31 mai 2024
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Déclaration de la CGT au CSE du réseau France 3 15 mai 2024
ICI : un horizon robotique et sans âme qui vive
Voici l’heure de vérité
C’est désormais officiel, le gouvernement a décidé de créer au 1er janvier prochain une holding de l’audiovisuel public, chargée de mener à bien, dès le 1er janvier suivant la fusion-absorption des 4 entreprises de l’audiovisuel public : FTV, Radio-France, France Médias Monde et l’INA. C’est considérable et le calendrier est effréné.
La proposition de loi a commencé hier son examen à l’Assemblée nationale, en commission des affaires culturelles et de l’éducation et, on l’a bien compris, les enjeux sont avant tout de multiplier les mutualisations et synergies entre Radio France et France Télévisions, les deux principaux groupes du secteur.
Les gains de productivité, les pouvoirs publics comme les dirigeants de notre entreprise n’ont que ça en tête. Pour le réseau régional, c’est d’ailleurs la seule ligne d’horizon.
Contrairement à ce qu’affirme la direction du Réseau France 3 avec la malhonnêteté la plus éhontée, elle a une idée très précise de ce qui va se passer.
Il suffit, pour connaître ses intentions, de lire le projet de contrat d’objectifs et de moyens négocié par FTV avec l’État, c’est écrit noir sur blanc :
L’entreprise entend « amplifier les efforts de gestion » qui ont déjà considérablement dégradé les conditions de travail à tous les niveaux depuis la création de l’entreprise unique France Télévisions.
Les ressources du Réseau vont baisser dans les années à venir, on peut lire notamment que « l’automatisation sera recherchée », qu’il « s’agira notamment de déployer de nouveaux outils automatisés (régies IP, Overdrive…). »
France Télévisions et l’État ont d’ailleurs prévu un calendrier très précis pour mener à bien ce travail de sape des travailleurs à marche forcée. On y apprend ainsi que, dès le mois prochain, « deux à quatre territoires pilotes » comprenant une antenne FTV et une antenne Radio France vont être choisis, avec la nomination de « préfigurateurs » qui seront chargés de proposer d’ici la fin de l’année « un projet d’intégration le plus poussé possible ». Cela comprendra la gouvernance locale, l’organisation des équipes, les synergies dans le domaine des fonctions support, ainsi qu’un projet éditorial et un schéma de rapprochement immobilier. On se dirige donc vers une nouvelle réforme du découpage et de la gouvernance des régions
Cette nouvelle organisation locale doit être en place au 1er janvier prochain. S’en suivra la nomination de directeurs uniques locaux et d’un directeur national unique dès le 1er semestre 2025.
Paris le 15 mai 2024

Compte-rendu CSE Siège 26 et 27 mars 2025
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Impossible pour les élus, CGT comprise, de commencer ce CSE sans affirmer haut et fort leur profonde indignation face à la politique « anti sociale » menée par la direction ces dernières semaines. Il semblerait que la lettre recommandée annonçant une convocation à un entretien préalable à sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, soit devenu un outil de management. Les élus condamnent fermement cette stratégie. Ils l’analysent comme un avertissement cinglant adressé aux salariés qui ne rentreraient pas dans le rang. Ou pire, cela ressemble même à un plan social qui ne dit pas son nom ! Pour les élus, il est donc indispensable d’agir pour que cessent ces procédures qui ne respectent pas l’échelle des sanctions disciplinaires prévue par le règlement intérieur et qui, de surcroît, ne sont pas sans impact sur la santé de l’ensemble des salariés. Ceux qui sont visés par ces procédures et tous les autres qui se demandent ce qui va leur tomber sur la tête.
La 78ème édition du Festival de Cannes se déroule du 13 au 24 mai 2025 au Palais des festivals à Cannes. Cette année, la présidente du jury est l'actrice Juliette Binoche. France Télévisions couvre à nouveau l’événement avec la Fabrique qui va exploiter avec sa régie flight UM3 le plateau « Panthiero ». Dès le vendredi 9 mai et jusqu’au 23 mai (démontage le 24) une équipe va s’installer dans une série d’Algeco sur le port de Cannes afin de fabriquer les émissions dédiées à cet évènement et diffusées sur les chaînes du Groupe. Le car régie VM Benjamin 2 se positionnera pour TvFestival dès le 9 mai. Les élus constatent et regrettent que le service éclairage ne soit pas associé à cette opération alors qu’il fait partie de la Fabrique. L’amplitude horaire de 48 h sera largement dépassée, ce qui explique la demande de dérogation horaire formulée aux élus. Ceux-ci ont pris connaissance des plannings et ont pu remarquer l’effort fait par la direction pour ne pas programmer les équipes au-delà de 55 heures par semaine. La Fabrique promet d’ailleurs de modifier les plannings pour permettre aux équipes de repartir à 10h du matin et non 8h afin de respecter le repos légal. Enfin, rien ne change : les équipes voyageront en train pour satisfaire les critères de RSE, mais les présentatrices/présentateurs voyageront probablement en avion pour des questions de temps. Les élus ont demandé qu’elles/ils soient remplacés par leur joker afin de répondre aux critères Écoprod. Les élus demandent un retour sur le réalisé dès que possible ainsi que sur les réserves émises. 20 Votants, 20 Pour - Lire la résolution ici 📎
Pas de baisse des effectifs constatée pour cette année 2024 ! Au 31 décembre 2024, France Télévisions comptait un effectif de 3 791 Permanents présents soit un gain de 3 personnes, par rapport au 31 décembre 2023. Pour autant, les annonces relatives au budget alloué à France Télévisions inquiètent et les salariés se montrent inquiets pour les années à venir. Au total, les effectifs permanents représentent 84,51 % des effectifs globaux alors que la part des effectifs non permanents représente 15,49 %, Les élus ont souligné le niveau élevé des licenciements, même si une part importante correspond à des licenciements pour inaptitude. Ces derniers peuvent être considérés dans certains cas comme des échecs, car l’entreprise n’a pas réussi (ou pas voulu) maintenir le salarié dans l’emploi. Ils notent que ce niveau élevé est à mettre en corrélation avec l’épidémie d’entretiens disciplinaires de ces derniers mois, constatés par les OS. Cela interroge, un plan social est-il en préparation ? La direction dément. En tout cas, il semble que la bienveillance a disparu dans l’entreprise, comme s’il y avait une volonté de laisser les personnes s’user et se démotiver. Les élus remarquent également que si les remplacements pour détachement ont bien lieu, tous les congés ne sont pas remplacés, tous les arrêts maladie ne le sont pas non plus. La direction ne le nie pas mais explique que le taux d’absentéisme a baissé et qu’il n’est pas toujours facile de remplacer sur des durées d’absences très courtes. La bonne nouvelle, c’est l’augmentation des remplacements pour cause de maternité que ce soit chez les mamans ou chez les papas. Enfin, les salariés ont opté majoritairement pour le paiement des heures supplémentaires plutôt que pour la récupération, sans doute pour compenser des hausses de salaires jugées largement insuffisantes.
La présentation du rapport de la CSSCT a permis de faire le point sur différentes situations problématiques à France Télévisions, suivies de près par les élus membres de la CSSCT.
Elle sera étendue lors des travaux liés au projet GENESYS. Une dératisation va être mise en place lors de ce projet.
Il y a un problème récurrent avec ces sanitaires du niveau 0 (souvent mal nettoyés ou hors service), qui devrait être réglé par le prestataire ATALIAN ménage et le prestataire ATALIAN multi-service (réparation)
Le parking vélo du Siège reste accidentogène. Il faudrait remettre un revêtement anti-dérapant et séparer les deux roues des voitures, rappeler les consignes de sécurité (notamment en cas de pluie) et revoir la signalétique pour assurer la sécurité des usagers à vélo. L’installation de caméra est préconisée.
Les tours aéroréfrigérantes concernées sont toujours à l’arrêt. Un rendez-vous est fixé le 11 avril avec les services de la préfecture de Paris pour validation de la fin de la légionellose. La terrasse n’est toujours pas accessible. Le port de masques FFP3 est recommandé pour les personnels amenés à intervenir sur site.
Aucun dépassement des seuils de dioxyde d’azote autorisés n’a été constaté lors des derniers tests réalisés le 16 janvier 2025. Toutefois, de nouveaux tests vont être réalisés avec des capteurs « dynamiques », qui donneront des résultats tout au long de la journée, et permettront donc de connaître avec précision le degré d’exposition des salariés pendant la présence sur site, notamment en régie 4. Ont également été présentés les bilans annuels 2024 de l’assistance sociale et du psychologue du travail. 4 assistants sociaux sont présents au siège pour 3 455 salariés, ce n’est pas suffisant d’autant que les besoins vont croissants. Les sollicitations se font principalement par téléphone, les journées de présence sur site des assistants sociaux vont donc être utilisées pour des actions de sensibilisation à la santé au travail : HANDICAP / RETRAITE /ALTERNANCE. Concernant les psychologues du travail, les demandes d’entretien bien que faibles sont en hausse. FTV va donner de la visibilité à ce service. Pour prendre RDV, il ne sera plus nécessaire de passer par le cabinet médical, cela pourra se faire directement en ligne sur la plateforme du cabinet ACCA. Les entretiens sont confidentiels, toutefois, le Cabinet a pu identifier les sujets d’inquiétude pour les salariés :
Des thématiques régulièrement évoquées en CSE sont mises en avant comme l’insécurité de la situation de travail, les relations dégradées avec la hiérarchie, les conflits de valeurs, la perte d’autonomie et de marge de manœuvre : des situations faisant état de risques psychosociaux que la direction ne peut ignorer. Enfin, les membres de la CCSCT ont entendu le nouveau directeur de la D2S (Direction de la Sûreté et de la Sécurité). La commission de suivi de la D2S voudrait également le rencontrer.
En décembre dernier à Mayotte, le cyclone Chido a fait de gros dégâts ! Du jour au lendemain, les salariés de Mayotte la 1ère se sont retrouvés sans logement. C’est pourquoi le CSE de Mayotte la 1ère a fait appel à la direction mais aussi au CSE Central pour demander une enveloppe exceptionnelle pour aider les salariés de France Télévisions en difficulté sur l’île. Tous les CSE de FTV ont été sollicité et ont répondu présent. Le CSE Central coordonne l’opération. Il présentera un rapport détaillé des sommes distribuées aux différents CSE ainsi que l’usage qui en aura été fait. Le CSE Siège a décidé d’apporter une aide de 40 000 euros aux collègues mahorais. Ils ont voté une résolution à l’unanimité en faveur de cette aide. Lire la résolution ici 📎
Cette séquence a également été l’occasion d’évoquer le questionnaire Campus de la restauration. Il en ressort plusieurs pistes d’amélioration pour le restaurant de FTV : réduire l’usage des matières grasses et du sel, améliorer la présentation des plats, revoir le tarif des entrées et des desserts, réduire la présence de nuisibles, améliorer l’offre du soir et du week-end, améliorer l’information sur la contenance des plats, mieux gérer les flux sur certains stands et proposer plus d’aliments bio et de saison. Le degré de satisfaction est pour l’instant plus élevé pour le restaurant de Quadrans mais l’engouement initial devrait se tasser avec le temps. On ne peut comparer l’offre de Quadrans avec celle du Siège, les volumes et les quantités n’étant pas les mêmes, les astreintes soir et week-end non plus. Paris, le 1er avril 2025
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Compte-rendu CSE Siège - 20 & 21 novembre2024
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Lors du CSE du 11 juillet 2024, les élus du CSE ont voté le recours à une expertise pour « l’équipe Support diffusion » de l’unité MEDIA FACTORY. Cette expertise a été votée dans un contexte de crise accentuée par la réorganisation du service qui a :
Tout cela dans une période de tensions liées à un sous-effectif chronique, à des insuffisances de formation des personnels rendant difficile l’autonomie des ARS qui sollicitent de fait l’ingénierie lorsqu’ils sont en difficulté, tout comme le font les exploitants et les chefs de chaîne. Cette situation explosive a entraîné :
Le rapport d’expertise présenté par le cabinet CEDAET confirme cet état de fait et précise que le point de cristallisation est le planning et ses multiples ajustements. D’un côté, la direction estime que cette prérogative lui revient de droit et que sa mission est d’établir un planning qui soumet chacun aux mêmes contraintes et aux mêmes impératifs. De l’autre, les salariés, qui estiment que l’équité n’est pas dans le fait de donner à chacun la même chose mais réside dans le fait de considérer la situation de chacun, dans le contexte très particuliers du travail en horaires décalés.
Ces 2 visions s’opposent depuis maintenant près de 3 ans et à chaque CSE le constat est le même, la direction campe sur ses positions et ne veut pas changer de dogme. Pourtant d’autres options sont possibles : A Malakoff, les salariés sont pleinement associés à la construction du planning dans le respect de l’accord collectif et l’atmosphère de travail s’en ressent. Finalement la direction a semblé marquer un signe d’ouverture, en acceptant un point d’échange sur le planning. Pour les experts, une réunion d’équipe ne sera pas suffisante pour désamorcer une situation ancrée dans la durée. Les élus ont demandé de manière unanime à la direction de revoir sa position, de respecter les accords d’entreprise qui prévoient des mesures spécifiques pour ces services ayant des contraintes horaires particulières. Ils ont appelé au bon sens et au respect des préconisations de l’expertise, de la DARES et de l’INRS en matière de gestion des plannings pour les équipes travaillant en horaires décalés. Les élus ont également rappelé qu’une gestion des plannings donnant plus d’autonomie aux salariés, sur le modèle de celle mise en œuvre dans l’établissement de Malakoff était non seulement possible mais qu’elle était satisfaisante pour les bénéficiaires. Toutes ces recommandations ont été inscrites dans une résolution qui prévoit un suivi en commission Media Factory et en CSE. Elle est votée à l’unanimité 24 votants - 24 Pour (lire ici la résolution)
Ce n’est pas la première fois que les élus demandent un point d’informations FTR en CSE car la situation de cette entité, qui bien qu’installée dans un quartier de Lyon, à Vaise dépend du Siège, inquiète. Depuis sa création en 1996, FTR (France Toutes Régions) s’appuie sur les images des chaînes locales du Réseau pour produire des contenus dédiés aux éditions d’information, mais également des programmes destinés aux antennes de proximité et aux éditions du groupe. Jusqu’à il y a peu, tout allait bien :
La direction indique que les missions de FTR ont depuis évolué et que l’objectif aujourd’hui est la fabrication de programmes régionaux axés sur l’information de proximité, qu’un programme national « Régions d’ICI » est sur les rails et qu’il est diffusé au national. Tout cela ne suffit pas à rassurer les salariés, que la remise en question permanente de leurs missions inquiète. Si la direction a bien présenté un plan de charge pour 2025, elle a également indiqué que des discussions sont en cours sur la pérennité du JT incarné du week-end ; Bref, le sentiment qui domine est celui d’une absence de réel projet, d’une gestion au coup par coup qui ne laisse rien présager de bon. A cela s’ajoute des évolutions sur le télétravail, 3 journalistes ont vu leur avenant Télétravail dénoncé, le numérique n’étant plus d’actualité, ils seront désormais en présentiel. Certes quelques vacations « télétravaillables » existent encore mais les modalités selon lesquelles elles seront distribuées ne sont pas définies : le télétravail pour les journalistes serait-il à la seule main du manager ? La direction reconnaît que les dispositions sur le télétravail occasionnel manquent de clarté, les prochaines négociations sur l’accord télétravail devraient préciser les règles applicables, la CGT y veillera. Les élus ont demandé un nouveau point FTR au début de l’année prochaine.
Les élus ont eu à étudier le projet de règlement intérieur de France Télévisions et la charte informatique qui lui est annexée, des documents importants et complexes dont il faut peser tous les mots. Leurs remarques portent sur :
Sur tous ces points les élus se sont attachés à interroger les intentions de la direction et à relever les atteintes aux libertés individuelles Ils ont regretté l’absence d’engagement officiel de l’entreprise en faveur de la protection des salariés de l’entreprise victimes d'attaques sur les réseaux sociaux en raison de leur image et de leur activité professionnelle. Ils considèrent que cela relève de la mission de sécurité de l’employeur. Sur la charte informatique, les élus ont insisté sur la nécessité de respecter :
Ils ont également demandé que soient listés les logiciels et outils validés par le service informatique de France Télévisions. Ils ont rendu un avis voté à l’unanimité demandant que les points relevés soient pris en compte, avant présentation en CSEC (lire ici la résolution).
La direction est venue présenter le réalisé de l’opération « Critérium du Dauphiné » qui s’est déroulée du 1er au 9 juin 2024, opération pour laquelle elle avait formulé une demande de dérogation horaire au-dessus de 48h et jusqu’à 60h.
Les élus font remarquer que les règles de repos n’ont pas toujours été respectées, notamment pour les RH de 24h parfois amputés par des heures travaillées : 7 vacations sont dans ce cas. Autre point soulevé, les temps de transfert des salariés au forfait jour qui ne sont jamais pris en compte : ils peuvent représenter 2h à 3h par jour. Les élus demandent à la direction de regarder de près ce problème et d’y apporter une réponse lors d’une prochaine instance.
Le CSEC a voté une expertise pour risque grave impliquant le CSE Siège et le CI-ORTF dont le rapport a été présenté aux élus du Siège. Ce que cette expertise a révélé, c’est la difficulté pour des salariés tout juste élus, de se transformer du jour au lendemain, en véritable chef d’entreprise à la tête de PME comme le sont d’une certaine manière le CI-ORTF et le CSE du Siège. Car les fonctions qu’occupent les « Secrétaires » de ces instances ne sont pas simplement politiques. Elles supposent des compétences
Les experts ont insisté sur la nécessité d’accompagner la prise de fonction des élus assumant ses mandats et fait plusieurs recommandations comme :
Selon les experts, La direction a elle aussi un rôle à jouer dans l’accompagnement des élus qui prennent ces mandats et les responsabilités qui vont avec :
Ce second rôle est délicat car la direction n’a pas vocation à se mêler de la vie des instances et l’exercice doit consister à trouver le juste équilibre. Cette expertise ayant profondément déstabilisé les salariés du CSE Siège, une restitution du rapport leur sera faite. Cela leur permettra de constater qu’ils ne sont aucunement mis en cause.
Olivier le CLANCHE (FO) a démissionné le 24 octobre 2024 de sa fonction de rapporteur de la CSSCT. La raison ? La charge de travail associée à son mandat de trésorier du CSE, difficilement compatible avec celle de rapporteur de la CSSCT.
Paris, Le 26 novembre 2024
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Liminaire au CSE Siège 10 juillet Qui aurait pu prédire
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Liminaire au CSE Siège
10 juilletQui aurait pu prédire... |
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« Les médias sont responsables » Cette petite remarque lancée par une candidate du Nouveau Front Populaire lors de la soirée électorale du premier tour où le RN était arrivé largement en tête, a laissé pantois notre présentateur vedette : « les médias sont responsables ? » a-t-il répété plusieurs fois, semblant ne pas comprendre. « La priorité au duplex », n’a pas laissé le loisir à cette candidate de développer son analyse, c’est bien dommage, car voici ce qu’elle aurait pu nous dire. Rembobinons … En 2005, lors de la campagne pour le référendum sur le traité constitutionnel, les médias, y compris France Télévisions, avaient pris une position très nette sur le sujet. Il fallait absolument dire OUI à cette Europe qui gravait dans le marbre le principe néolibéral selon lequel le bien-être commun reposerait sur une « concurrence libre et non faussée ». 85% des débats et des intervenants étaient favorables au « OUI ». Tout autre personne ayant un avis différent plutôt que d’essayer de comprendre ce qu’elle avait à nous dire, était traité, soit d’ignorant, soit de populiste. Résultat le « NON » l’avait emporté avec 55% des voix en laissant en état de sidération les élites de ce pays. 2018 Suite à l’effet conjugué de plusieurs mesures impactant les automobilistes, un groupe d’amis déclenche sans le savoir ce qui restera certainement le plus long et le plus incroyable mouvement social de ce pays : Les Gilets Jaunes. En un week-end toute la Gaule des ronds-points est occupée. Il faudra 3 semaines à France Télévisions pour enfin parler d’autre chose que des vitrines cassées et de l’Arc de Triomphe tagué avec un sujet d’analyse dans Envoyé Spécial, rendons-leur cet hommage. Mais très vite le naturel reprendra le dessus, avec cette pancarte, où le mot « dégage » avait été effacé, pour ne pas salir le costume présidentiel. La suite ? 2 ans de révolte, matée à coup de LBD et de grenades de désencerclements, des images à n’en plus finir sur les dégâts samedi après samedi en prime time, et les débats relégués à des heures tardives. 2023 Après avoir été réélu et de nouveau grâce à un barrage républicain réussi, Emmanuel Macron impose la réforme des retraites. Une fois de plus le pays s’embrase. S’ensuit une interminable propagande de certains journalistes ou experts autoproclamés nous assenant toujours des mêmes poncifs « Ah oui mais on vit plus vieux » « Ah oui mais en Allemagne c’est 67 ans » sans préciser qu’en Allemagne, il est possible de partir à la retraite après seulement 35 années de cotisation avec une pension diminuée. Pas un mot non plus sur les gains de productivité qui ne sont plus redistribués aux salariés, mais confisqués par les actionnaires, ce qui aurait pu être une piste pour éviter cet allongement de la durée de cotisation. Sur ces 3 séquences, comme sur beaucoup d’autres, les médias et France Télévisions n’y ont pas fait exception, le débat a été réduit à sa plus simple expression.
Et sur ces élections, qu’avons-nous fait ? La même chose. Le camp du bien contre le camp des racistes et des antisémites. Combien de fois avons-nous entendu sur nos antennes « face aux extrêmes » ? Aujourd’hui on se réveille dans un pays qui durant 2 semaines a été aussi brun que l’eau de la Seine, ou le Rassemblement National est passé de 8 députés à 143 en 7 ans Qui aurait pu prédire ? Notre mission de service public, c’est informer, éduquer et divertir. Avec 12 millions de français qui se sont réfugiés vers un parti raciste qui les a accueillis à bras ouverts, sans que cela ne les dérange qu’ils aient surtout le bras tendu, il est indispensable de se poser la question si nous n’avons pas raté quelque chose. Par exemple, en consacrant notre édition de la mi-journée sur France 2 exclusivement autour de 3 sujets, la météo, l’insécurité et le pouvoir d’achat, sommes-nous encore dans notre « raison d’être » ? Quant à nos grilles de programmes… La réforme de Nicolas Sarkozy avait au moins eu cet avantage, faire démarrer les primes times plus tôt. Mais petit à petit, un feuilleton, des bandes annonces, des partenariats en tout genre, et aujourd’hui le prime time commence à 21h15, reléguant la deuxième partie de soirée, l’heure de l’analyse et du décryptage, aux alentours de 23H, horaire impossible pour le français qui se lève tôt, qui du coup, part s’informer ailleurs. Nous nous inquiétons de la montée de l’extrême droite uniquement lorsqu’elle est en mesure d’accéder au pouvoir, cela fait 22 ans qu’à chaque élection nous jouons à nous faire peur. Le reste du temps, on normalise, on banalise, on enlève les rubalises. Aujourd’hui, une fois de plus, le danger semble écarté, mais la colère est retournée chez elle, elle ne faiblira pas, elle ne fera que grossir à chaque fois car elle se nourrit de notre suffisance, de notre arrogance et du mépris que nous lui adressons. Il est évidemment hors de question que France Télévisions porte l’entière responsabilité de ce naufrage, mais tout de même, si nous ne changeons rien, si nous ne réfléchissons pas collectivement, alors un jour il sera trop tard. Plutôt que de nous féliciter sur la solidité du barrage, il est vraiment urgent d’en vider l’eau qui nous menace. Avançons ensemble, organisations syndicale et direction, nous dans notre rôle de défenseur de l’emploi et des conditions de travail pour que notre compétence ne soit jamais prise en défaut, et que de son côté, la direction fixe un cap clair en privilégiant l’intérêt général contre l’intérêt particulier de quelques destins politiques. Nous sommes prévenus, si le barrage cède, nous disparaitrons, c’est écrit noir sur blanc dans le programme du RN. Paris le 10 juillet 2024
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Liminaire CGT au CSE Siège du 19 juin 2024 - L'impossible neutralité
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Liminaire au CSE Siège19 juin 2024L’impossible neutralité |
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« L’objectivité à la télévision, c’est 5 minutes pour Hitler, 5 minutes pour les juifs », disait Jean-Luc Godard. Dans les moments de crise historique, on atteint facilement le point Godwin, celui qui met fin à la discussion. Pourtant, les situations dans lesquelles il faut prendre position sont beaucoup plus courantes qu’on se l’imagine. Impossibilité d’être neutre face aux violences faites aux femmes. Impossible neutralité face à la catastrophe écologique en cours. Impossible neutralité face aux atteintes aux droits humains, à la liberté d’expression, aux menaces contre la démocratie et aux crimes contre l’humanité. Face à l’arrivée possible de l’extrême droite au pouvoir, la neutralité politique n’est pas tenable : en tant que salariés de l’audiovisuel public, en tant que journalistes, et en tant que syndicat, tout simplement parce qu’on ne peut pas lutter contre soi-même. On ne peut pas rester neutre face à une force politique qui risque dès la rentrée prochaine de couper les financements de l’audiovisuel public, avant de le privatiser, ainsi que le prévoit son programme, ce qui pour bon nombre de salariés de France télévision signifiera la porte. On ne peut pas fermer les yeux sur ce qui se passe en Italie, en Hongrie, en se disant qu’en France, ce ne sera pas pareil. Dans ces pays où l’extrême droite est au pouvoir, les médias publics sont mis au pas. En France, un audiovisuel public déjà bien sage ne fera plus le poids face à la bollorisation des esprits. Car en face, il n’y a pas de neutralité. Il y a des journalistes militants qui portent la responsabilité de la victoire du RN aux élections européennes. Quand Pascal Praud soutient sur Cnews que « la France a dit (dimanche) qu’elle ne voulait pas mourir », quand Ruth Elkrief sur LCI crache sur l’union de la gauche, comment différencier l’éditorial de l’engagement politique ? A France télévisions, nous sommes tenus par le temps d’antenne et les règles de l’ARCOM, mais rien ne nous obligeait d’organiser un face à face Bardella / Attal. Rien ne nous empêche de décrypter le programme du RN souvent flou, notamment dans le domaine social, et de montrer l’imposture. Il faut tenir tête à une certaine ligne éditoriale qui s’impose de plus en plus, y compris dans l’audiovisuel public, et qui consiste à ne plus classer le RN à l’extrême droite. Le Conseil d’État a tranché. Le parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen, fondé par d’anciens Waffen SS et collabos français, est bien d’extrême droite. De même, un parti qui affiche dans son programme des mesures xénophobes comme la discrimination entre français et étrangers dans l’accès aux aides sociales, est bien xénophobe. Ça va mieux en le disant. La situation actuelle montre l’inanité d’un guide des réseaux sociaux imposé par la direction de l’éthique et de la conformité, contre laquelle la CGT s’est battue. Car étendre le principe de neutralité des journalistes de France télévisions à leur expression sur les réseaux sociaux, même sur des questions de politique partisane et en période électorale, n’est tout simplement pas acceptable. Qu’un rédac chef reproche à un journaliste de sa rédaction d’avoir appelé sur X ou Facebook à faire barrage au RN et il trouvera la CGT sur son chemin. En tant que syndicat également, impossible de rester neutre, car le RN à Matignon, c’est la réduction des droits des travailleuses et des travailleurs, la répression syndicale et une politique sociale limitée à la question migratoire. A la CGT, on est 100% contre l’extrême droite au pouvoir !
Paris, le 19 juin 2024 |

Compte rendu CGT CSE Siège du 22 mai 2024
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Compte-rendu CGT CSE Siège 22 mai 2024 |
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Certes l’événement est extraordinaire, exceptionnel, unique… Mais cela ne justifie pas tout ! Or les plannings définis pour les personnels affectés à la couverture des JO ne laissent que très peu de marge de manœuvre, le risque de dépassement des 60 heures hebdomadaire apparait comme bien réel.
Pour les élus, cette absence de contrepartie est inacceptable. C’est de surcroît très mal vécu par les salariés qui ont le sentiment d’être méprisés par une direction qui leur faire vivre des réorganisations successives associées à une sorte d’incertitude sur leur avenir ! Chacun doit faire un pas ! La direction ne peut pas justifier ses demandes par le simple fait que les salariés, passionnés par leur travail, couvriront cet évènement professionnel ! Les élus attendent de la direction que celle-ci ouvre des négociations rapidement. Ils souhaitent notamment que soit ouvert le télétravail pour tous, pendant cette période très compliquée en termes de déplacement, ils demandent que soit réexaminé l’aménagement des congés et que soit étudiées toutes les propositions permettant à la couverture de ses JO d’être une vraie réussite et une réelle fierté pour les salariés. A l'unanimité, les élus ont voté un avis négatif (à lire ici 📎) à la demande de dérogation horaire du temps de travail des personnels mobilisés pour la couverture des JO et JOP Paris 2024. 25 Votants : 21 Pour – 4 Abstentions
Pour étudier le plan d’activité de FTR (France Toutes Régions), entité du Siège implantée à Vaise (quartier de Lyon) les élus n’ont eu à leur disposition que 2 feuilles traduisant au travers de tableaux chiffrés, le réalisé au 31 mars 2024. C’est peu pour les élus ! Du fait de leur éloignement, ils auraient aimé une description plus complète de la vie de FTR et de ses salariés. Ce qu’ils ont pu constater à travers les tableaux transmis, c’est le recentrage de l’activité de FTR sur l’actualité régionale, la baisse de sa collaboration avec France Info notamment sur la partie culture et numérique. On sent l’impact TEMPO ! Reste les incertitudes sur l’avenir … Car au vu de l’actualité qui perturbe l’audiovisuel public, les questions sont nombreuses autour de ce que sera le visage d’ICI à la rentrée ? De fait, comment la nature de l’activité de FTR va-t-elle pouvoir évoluer ? D’une manière plus générale, quel avenir pour FTR ? Et enfin quel avenir pour le numérique au sein de FTR ? A ces questions, la direction répond en présentant FTR comme un prestataire de FTV qui doit s’adapter à une demande qui évolue sans cesse. Elle se veut toutefois rassurante : elle travaille sur une nouvelle offre plus “actu” qui correspondrait mieux à une ouverture de tranche. Elle réfléchit à une émission pour remplacer le “Journal des Solutions”. Les élus insistent sur l’incertitude que vivent les salariés de FTR qui sans cesse voient leur objectif évoluer. Ils ne peuvent continuer à vivre au quotidien sans visibilité professionnelle, sans savoir ce que sera demain. Ils demandent que les missions confiées à FTR à moyens et long terme soient clarifiées ainsi que les moyens qui lui seront attribués.
Rédigé par l’employeur, le règlement intérieur précise un certain nombre d’obligations que doivent respecter les salariés et l’employeur notamment en matière de santé, de sécurité ou de discipline. Le règlement intérieur (RI) de FTV a été adopté en 2017. Depuis, plusieurs lois ont été votées, ce qui implique des aménagements.
Voilà pour la terminologie !
Annexe du règlement intérieur, la charte informatique doit, elle aussi, être revue afin de s’adapter aux nouveaux usages et aux nouveaux outils collaboratifs utilisés. Ce projet d’évolution du règlement intérieur a déjà été présenté au CSE Central, qui va transmettre ce projet à un juriste spécialisé pour qu'il puisse aider les élus à rendre un avis éclairé. Les élus du CSE Siège vont faire de même. Les élus du CSE Siège se conforment à cette décision. Ils rendront leur avis, à l’occasion du CSE au mois de septembre.
Lors du CSE Siège du mois d’avril, les élus ont souhaité qu’un suivi approfondi du point de vue de la santé, de la sécurité, des conditions de travail, des salariés, travaillant avec le logiciel et Sherlock soit acté. Une commission de suivi intersyndicale est donc constituée. Elle est composée de : Aurélie CHESNE (CGC), Malika AÏT-OUAKLI (CGT), Christophe BENS (FO), Marie-Hélène BORDES (CFDT), Freddy BERTIN (UNSA), Béatrice GELOT (SNJ). Béatrice GELOT présidera cette commission. 23 Votants - 23 Pour
Ce CSE a été l’occasion pour les élus de mettre au vote une charte « Tourisme équitable », proposée par le président de la commission des ASC, François BADAIRE. Les élus souhaitent en effet diversifier les offres de voyage et à côté des voyages classiques, présenter des voyages plus équitables qui respectent des engagements comme le soutien à des projets et actions solidaires, le soutien à l’économie locale, une relation prestataire/producteur équilibrée et des pratiques commerciales vertueuses. Cette charte a été majoritairement adoptée : 24 votants, 18 pour, 6 abstentions
Depuis plusieurs années maintenant, les élus assistent, impuissants, au transfert d’une partie des activités de France Télévisions à la filiale France Télévisions Studio. Certes les salariés sont transférés sur la base du volontariat, mais ceux qui conservent leurs contrats avec France Télévisions SA sont désormais gérés par France Télévisions studio et le lien avec la maison mère se trouve, de fait, distendu : les contacts sont moins fréquents, les informations ne parviennent pas toujours aux élus qui ne connaissent pas précisément les conditions de travail dans lesquelles évoluent les salariés ni les interlocuteurs de ces derniers. Ils ont donc demandé à avoir un échange avec les responsables de la filiale. Celui-ci s’est déroulé hors PV. Le sujet abordé ? La situation des non-permanents travaillant pour l’auto-promotion. Si, dans le cadre du transfert de la gestion de l’auto-promotion à FTVS, la situation des permanents a été stabilisée, l’incertitude pèse quant à l’avenir des noms permanents. La direction de la filiale a déclaré vouloir travailler avec les noms permanents. Elle a expliqué qu’elle devait communiquer préalablement avec le CSE de France Télévisions studio, ce qui explique le peu d’informations transmis jusqu’à maintenant. Elle indique que les salaires à France Télévisions Studio sont plus intéressants que ceux pratiqués par France Télévisions SA et que cela compte même s’il n’y a pas la reprise d’ancienneté. Elle indique également que le nombre maximal de piges possibles à France Télévisions Studio est supérieur à celui imposé par France Télévisions SA. Bref, elle se veut rassurante… Et attractive ! Si les élus ont apprécié qu’un échange puisse avoir lieu avec France Télévisions Studio, ils restent inquiets de voir les activités historiques de France Télévisions SA transférées à la filiale. Alors que les effectifs de France Télévisions ne cessent de diminuer, ceux de la filiale ne cessent de croitre et cela est dérangeant : le modèle social adopté par FTVS reste malgré tout moins protecteur que celui de France Télévision SA. De plus, les obligations qui pèsent sur la filiale ne sont pas les mêmes que celles qui pèsent sur la maison mère qui assure une mission de service public. Si la logique économique veut que France Télévisions s’entoure de filiales, cela ne doit pas se faire au détriment des valeurs et des engagements de l’audiovisuel public tout comme de la protection sociale assurée par notre convention collective. Pour rappel, 85% de la masse salariale de FTV Studio sont des intermittents. FTV SA est bien confronté à une forme de dumping social au sein même du groupe. Un sujet auquel la CGT restera plus qu’attentive !
Des représentants de suppléants au sein de l’instance de proximité, antenne programme, communication marketing, étude manquent toujours à l’appel. Avis aux amateurs ! Paris, le 27 mai 2024
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Liminaire au CSE Siège 22 mai 2024 - Fluctuat Nec Mergitur
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Liminaire au CSE Siège 22 mai 2024 Fluctuat Nec Mergitur
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Une réforme en chassant une autre, dès demain les grandes manœuvres vont commencer à l’Assemblée, ou les basses œuvres. Le sort de 13 000 salariés, en englobant Radio France, est entre les mains d’une femme et de celui qui l’a nommée. Celle-ci n’a aucune compétence en matière d’audiovisuel qu’importe ! Son ambition clairement affichée est de conquérir la Mairie de Paris. Autant dire que l’on se doit d’être inquiet. La volonté est de créer une BBC à la française. Quelle belle idée ! Sauf que cela fait juste 40 ans que ce mantra est répété régulièrement, alors… Est-ce vraiment leur intention ? La BBC, c’est 21 000 salariés, soit 8000 de plus que l’entreprise unique proposée. C’est un budget de 6,2 milliards, 75% plus élevé que celui de Radio France et France Télévisions réunis, donc est-ce bien ça le projet ? Surtout que leur objectif est de réduire les coûts. Il est donc sérieusement permis d’en douter. Ce que l’on peut redouter en revanche, c’est le retour vers la bonne vielle ORTF de « Mon général ». Réunir les présidences pour mieux les contrôler, n’avoir qu’un seul interlocuteur plutôt que deux, réduire encore plus les budgets, la précarité menant toujours à la docilité… A l’heure ou des humoristes sont convoqués par la police, ou tout un service public de radiodiffusion se met en grève pour défendre la liberté d’expression, que des émissions emblématiques sont supprimées sans explications, et que de l’autre côté de la Seine, le directeur de la rédaction dîne à l’Élysée pour se voir reprocher d’être « trop à gauche » et repart avec comme instruction de laisser sur l’étagère tous les sujets qui dérangent avant les élections européennes, on a déjà une petite idée du projet. D’ailleurs on constate que le message est bien passé. Avez-vous vu cette belle soirée « Diplomatie » le 9 mai dernier ? 2h15 de clip de campagne pour la liste de la majorité présidentielle tout cela 4 semaines avant une élection ? L’Arcom n’a rien vu, en long ce week-end, mais plus grave, les téléspectateurs non plus n’ont rien vu. 3,1% d’audience, 3 fois moins que les programmes habituels du jeudi sur cette tranche horaire. On est au-delà de l’accident industriel. Mais soyons rassuré, la stratégie d’entreprise est très claire, l’accent est mis sur la « Résonnance » plutôt que « L’Audience ». C’est pour ça qu’une des rare émission traitant de l’écologie sur France TV, « Vert de rage » est supprimée. Raison invoquée ? Trop de buzz avant, donc plus assez d’audience après, l’exact contraire de la feuille de route servie aux salariés. Faire l’opposé de ce que l’on dit, on en a pris l’habitude. Souvenez-vous de La suppression de France Ô. Cette chaine s’est éteinte au moment même où la direction annonçait un pacte de visibilité des Outremers. Et Nowu, le média numérique consacré à l’écologie en direction des jeunes. Supprimé ! Pourtant l’écologie est au cœur des préoccupations de France Télévisions. Quel talent ! Tout indique que c’est bien l’ORTF que le gouvernement souhaite reconstruire, absolument pas la BBC, en essayant de faire rentrer une maison ronde dans un bâtiment triangulaire. A moins que ce ne soit l’inverse. Filmer la radio ou radio diffuser le son de la télévision ? Telle est la question ! On entend déjà les termes qui sont toujours les prémisses du désastre. « Synergie », « mutualisation », « productivité », dont la traduction est sans ambiguïté : Moins de personnel, pour travailler plus, en étant payé moins. France Télévisions et Radio France sont de magnifiques paquebots. Ces changements de cap incessants fragilisent leur structure, les salariés sont formés pour affronter les tempêtes, les vagues naturelles de la société qui évolue sans cesse, sans temps calme, mais faire face une fois de plus à des dépressions créées artificiellement, devoir affronter du mauvais temps pour de sombres destins politiques plutôt que de se concentrer sur leurs missions, les salariés de l’audiovisuel public en ont assez ! La prétendante à la Mairie de Paris ferait bien de méditer la devise de la ville : « Fluctuat nec mergitur » « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas. »
Paris, le 22 mai 2024 |

Compte rendu de la CGT au CSE Central du 11 et 12 mars 2025
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Situation générale de l’entreprise Le CSE central se déroulait le jour du lancement de la procédure de candidature à la présidence de France Télévisions. Interrogée sur le sujet, Delphine Ernotte a laissé poindre son agacement après les déclarations liminaires des organisations syndicales, en répondant : « Quand j’entends tout ce que vous me reprochez, je me demande s’il faut que je me représente ». Elle réserve cependant sa réponse, tout en assurant que les salariés de l’entreprise seront les 1ers informés de sa décision. Ce renouvellement se fait dans un relatif brouillard, puisque la possible inscription d’une proposition de loi sur une holding de l’audiovisuel public vient parasiter cette procédure. Selon la PDG sortante, il y a 3 cas de figure en cas de création d’une holding d’ici la fin de la procédure de nomination :
La situation financière de France Télévisions s’est encore dégradée depuis le vote du budget 2025 en décembre dernier. Un nouveau coup de rabot de 26 M€ est venu réduire les financements publics, ce qui va creuser le déficit qui passera de 49 à 72 M€, selon Delphine Ernotte. Elle se défend de faire peser les efforts uniquement sur l’intérieur de la maison, indiquant être en train de renégocier tous les contrats de production. Malgré cela, l’entreprise lance un plan d’« amélioration de la performance », avec une direction spécifique, chargée « d’interroger les organisations, les process, les métiers ». « Il faut qu’on vise le maximum d’efficacité, c’est une question de crédibilité pour l’entreprise », ajoute-t-elle (voir plus loin). D’ailleurs, la ministre de la Culture et le ministre du Budget ont sommé l’entreprise de faire des économies. Réponse de la patronne : « je ne vois pas bien comment on peut faire un budget plus serré que celui de décembre ». Sur les autres sujets, habituel exercice de satisfecit de Delphine Ernotte concernant les antennes : 28,9 % d’audience globale en février, 36 millions de visiteurs uniques, en progression sur un an. Sur le numérique, france.tv est en tête des audiences des plateformes gratuites. Mais TF1 n’est pas loin et est plus fort sur l’audience journalière. france.tv bénéficie durablement de l’effet JO. La plateforme, sans doute mieux identifiée, conserve une part de l’audience. La PDG se dit satisfaite des résultats des fictions récentes (l’Intruse, Frotter frotter) mais aussi de la fiction sur Olympe de Gouges qui a « très bien marché, à ma grande surprise ». Côté documentaires, elle salue le « magnifique » et « très touchant » Anne Frank, journal d’une ado. Et d’égrener les prix obtenus par des films coproduits par nos filiales cinéma : Vingt Dieux, L’Amour ouf, Borgo, Emilia Perez. Sur le plan politique, on assiste à « une trumpisation de la télé chez certains », ce qui implique, selon Madame Ernotte, de « résister, garder un ton factuel, calme, ne pas cliver ». La patronne reconnait que sur franceinfo « il y a eu un gros problème » avec le « traitement inapproprié de la situation à Gaza ». Et d’ajouter : « c’est un sujet qui m’a perturbée. C’est la 1ère fois qu’on fait une erreur aussi majeure ». En guise de réponse, Delphine Ernotte dit travailler, avec Alexandre Kara le directeur de l’information, au « renouveau de la ligne éditoriale » et au « renforcement de la ligne managériale ». Quant à France 4, qui doit passer sur le canal 4 en juin, Delphine Ernotte annonce une conférence de presse fin mars, afin d’annoncer les grandes évolutions. Des groupes de travail sont en cours au sein de la direction des antennes et des programmes, sachant cependant que la chaine conservera sa ligne actuelle (enfants en journée et culture le soir). Évoquant le prétendu scandale financier autour des cartes corporate, largement entretenu par CNews et la Bollosphère, la PDG estime que c’est lié à la fin de son mandat en août prochain, rappelant qu’il y avait déjà eu pas mal de « peaux de banane par ci par là », lors de son précédent renouvellement. A l’origine de cette histoire, selon elle, une note interne de sa part pour rappeler les règles d’utilisation de la carte corporate : cette carte bancaire, accessible à tous les salariés pour le règlement de leurs déplacements professionnels, permet de bénéficier d’un différé de paiement de 2 mois, ce qui donne le temps de se faire rembourser de ses frais entre temps selon les règles en vigueur dans l’entreprise. Elle est rattachée au compte bancaire personnel du salarié. Elle ne donne accès à aucune réserve d’argent de l’entreprise.
Création de la Direction de la performance Bintou Loum vient d’être nommée directrice de cette nouvelle direction. Jusqu’ici elle s’occupait de performance au sein de la direction du Numérique après être passée par l’audit interne ; l’an dernier elle a coordonné le projet des JO pour France Télévisions, ce qui vaut galons, à entendre la présentation qu’en fait la PDG. Bintou Loum se présente comme « quelqu’un du terrain, qui a mouillé le maillot avec les équipes pour les accompagner et les aider à être plus performantes. Ce n’est pas un gros mot ». Sa mission selon elle : « comment mieux travailler ensemble pour atteindre les objectifs ; optimiser les modes de fonctionnement ; fluidifier et améliorer les collaborations entre les différentes équipes métiers ». Il faut « anticiper la baisse des ressources en optimisant notre organisation ». Parmi les éléments de langage : « dans un contexte budgétaire contraint, redevenir maitres de notre destin » ; « observer nos marges » ; « il y a une formidable richesse créative au sein des équipes, mais les mêmes personnes peuvent être frustrées par les lourdeurs de l’organisation, par des doublons parfois inefficaces. Il faut réallouer nos ressources vers les activités stratégiques » ; « pour moi, il ne faut pas opposer performance et bien-être au travail » ; « on va aider les salariés à supprimer les freins qu’ils vont avoir au quotidien dans l’exercice de leurs fonctions ». Lorsque la direction évoque les freins à la performance, la question est posée de savoir si parmi eux il n’y aurait pas les instances représentatives du personnel ou encore les organisations syndicales. La direction jure que non ! Les élus demandent si la performance des prestataires sera également évaluée, pointant le budget exponentiel qui leur est consacré. La nouvelle directrice répond que le recours aux prestataires sera lui aussi analysé, voire optimisé. Madame Loum annonce qu’elle va commencer par observer et se « nourrir », en lisant notamment les rapports de l’audit interne, de la Cour des comptes, de l’Inspection générale des finances (IGF). Les élus lui ont conseillé de ne pas se contenter de cette littérature financière et libérale, mais de se « nourrir » aussi des rapports d’expertise produits par les experts des CSE, qui éclairent sur les organisations du travail, les conditions de travail et les impacts sur les salariés. Il parait évident qu’une personne seule n’a pas la capacité à appréhender l’ensemble de l’entreprise. Bintou Loum répond qu’elle va travailler avec les différentes directions et les régulateurs d’activité en région et en Outre-mer (DDMPO, DIMPAC, etc.), et qu’elle souhaite prendre des décisions concertées. Concertées avec qui ? Les élus souhaitent que des points réguliers soient faits en CSE Central, la direction donne son accord. Pour les élus il y a beaucoup à faire en matière de performance dans la gestion de projet ou le dialogue social. A bon entendeur…
Responsabilité (Sociétale et) Environnementale de FTV Un point réclamé depuis 1 an par les élus… La direction commence par se jeter quantité de fleurs. Le salon ECODAY 2025 a mis en avant des actions phares comme l'éco-production notamment à Vendargues, l'innovation dans la diffusion du relais de la flamme olympique, et l'option "mode éco" sur france.tv pour réduire l'empreinte carbone, entre autres. En termes de mobilité durable, des progrès ont été réalisés avec l'augmentation du forfait vélo, un meilleur soutien des abonnements aux transports en commun, et la gestion des températures et consommations énergétiques des bâtiments. Mobilisation et sensibilisation aussi dans le cadre de Campus avec la suppression des poubelles individuelles et la mise en place de zones de tri sélectif. En 2024, 1 332 stagiaires ont suivi au moins une formation liée à la RSE : e-learnings généralistes pour appréhender la transition écologique, les écogestes, achat responsable, parcours Ecoprod, le numérique responsable, et les formations destinées aux journalistes. France.tv Studio a obtenu la labellisation Ecoprod en 2024 pour Un si grand soleil. Avec tout ça, le bilan carbone de FTV est de 950 000 tonnes équivalent CO2, dont 65 % sont liés à la diffusion et à la consommation de contenus audiovisuels. Pour structurer davantage la gouvernance RSE, la direction a créé un comité de pilotage. Ce comité, présidé par le secrétaire général de FTV et composé notamment d’un référent par direction, se réunit trimestriellement pour partager des informations et suivre les indicateurs clés. Car il y a des obligations légales à remplir, par exemple le plan de transition écologique de l’entreprise. Parmi les leviers d’actions identifiés par la direction : agir sur l’empreinte carbone de la production, de la diffusion de nos programmes et sur notre infrastructure technique ; agir sur les achats hors programmes (acheter moins et mieux) ; agir sur la restauration collective (gérée par les CSE) ; agir sur les déplacements et les comportements individuels. Le volet sociétal de la RSE sera à l’ordre du jour du CSEC d’avril.
Transfert des équipes légères de la Fabrique au Réseau France 3 : des promesses non tenues Paroles, Paroles, Paroles... Les élus expriment leur mécontentement quant aux engagements pris par la direction mais non respectés, notamment en ce qui concerne les passerelles (travailler pour une autre direction que la sienne) pour les salariés du pool, ainsi que le transfert du matériel. Concernant les passerelles, si les équipes de la Fabrique viennent renforcer le Pool des équipes légères du Réseau, aucun salarié du Pool n’a été détaché vers la Fabrique, malgré les demandes exprimées. Les élus pointent une difficulté à identifier les besoins et déplorent le manque de communication entre le Pool et la Fabrique, ainsi que le manque d’anticipation. La direction de la Fabrique écarte la possibilité de travailler sur des fictions, parce qu’elle estime qu’au vu des compétences particulières exigées, il est impossible d’intégrer de nouvelles personnes, surtout de manière ponctuelle. Les élus regrettent que FTVS ne fasse pas appel aux ex-salariés des équipes légères du Siège, alors même que cet engagement avait été pris par la direction, notamment pour les émissions religieuses, transférées à FTVS. Mais notre filiale préfère faire appel à des prestataires. La direction explique cette impossible coopération entre autres par le fait que la fonction support de FTVsa a disparu ! Conséquence : les salariés sont désormais cantonnés à la réalisation de quelques tournages en Ile-de-France, mais la plupart du temps ils sont programmés en régie, pour réaliser une activité sans le moindre lien avec leur métier A la question du matériel encore non transféré, la direction se défend en attribuant certains équipements à la fiction, tels que des équipements de son et de systèmes d’écoute (notamment le retour Sennheiser). Et ajoute qu’ils sont destinés à être réformés à cause de problèmes de fréquence. Elle reconnait en revanche sa faute pour le matériel de lumière sur batterie pour Lille et Marseille ; ce qui oblige les équipes à faire de la location alors que nous sommes en restriction de budget. Le constat est amer car c’est la perte de savoir-faire et de compétences qui est ici en question et derrière la capacité de l’entreprise à produire par elle-même, tout en restant compétitive. Une fois de plus, la direction ne tient pas ses engagements, même écrits. C’est bien ce que les élus ont en tête alors que la direction arrive avec un nouveau projet : Genesys. Celui-ci prévoit le renouvellement des régies du Siège et de France 3 Paris Ile-de-France ; 100 à 150 salariés concernés par un changement de matériel, mais surtout par un risque de redimensionnement des équipes drastiquement à la baisse.
Compte rendu de la Commission Outre-mer La situation à Mayotte occupe une bonne part des débats. La direction rappelle les mesures prises à la suite du passage de « Chido ». La priorité était d’identifier les besoins des salariés et de la station pour favoriser un retour rapide à un fonctionnement normal. L’envoi des premiers renforts n’a pu se faire qu’après réouverture de la piste aéroportuaire, et certains services comme la Paye ont été délocalisés vers La Réunion. Le Directeur régional de Mayotte a remercié ses confrères pour leur participation au renfort, 20 salariés au total. Certains salariés de Mayotte ont dû quitter le territoire et ont été mis en télétravail lorsque la fonction le permettait. Ceux qui sont restés sur l’île pour travailler ont bénéficié d’un report de leurs congés sur 2025, et des autorisations d’absence exceptionnelles ont été accordées aux collègues qui ne pouvaient se rendre à la station. Sur le bâtiment en lui-même, des mesures conservatoires ont été prises en attendant le début des travaux définitifs. Les programmes sont tous revenus à une diffusion normale, à l’exception de deux d’entre eux. Le CSEC, dans un élan de solidarité, a fait appel aux CSE/CE du Siège, du Réseau France 3 et de l’Outre-mer, avec l’objectif de collecter 100 000€ pour les reverser à nos collègues Mahorais dans les jours qui viennent, via le CSE de Mayotte. Une convention entre le CSEC et les CE/CSE a été passée en ce sens. Le Directeur des Médias du Pôle Outre-mer annonce une augmentation de 28 % du nombre de visiteurs sur les plateformes ultramarines, et se fixe pour objectif en 2025 de mieux connaître nos publics pour mieux les atteindre. Le déménagement des salariés de Malakoff dans le cadre du projet CAMPUS est toujours prévu le 26 juin 2025, et inquiète les salariés de plus en plus. Sur la réforme des rédactions ultramarines, la direction souhaite mettre en place 4 paliers pour que chaque territoire se situe dans l’échelle du déploiement, afin de définir une trajectoire adaptée. Ce déploiement n’est pas homogène d’une station à l’autre, mais il n’est pas envisagé de marche arrière selon la direction. Le patron de la technique du Pôle Outre-mer reconnait que l’outil radio Zénon n’est toujours pas opérationnel, et que le remplacement des cars régie est encore reporté faute de moyens. Le directeur financier du Pôle explique les difficultés rencontrées dans la construction du budget 2025. Il est tout de même revu à la hausse, à hauteur de 2 millions d’euros, malgré le contexte économique. Compte rendu complet de la commission à lire ici 📎.
Demande de consultation du CSEC sur les projets intégrant de l’intelligence artificielle Lors de la négociation de l'ordre du jour, le secrétaire avait demandé l'inscription d’un point de consultation sur les projets MedIAGen et Raiponse V2 du fait de l'introduction d'une nouvelle technologie à base d'intelligence artificielle. Face au refus de la direction, un point était inscrit à l'ordre du jour afin d'obliger la direction à respecter ses obligations légales en la matière. Les élus ont adopté à l’unanimité une délibération, demandant la tenue d'un CSE central extraordinaire sur les deux projets considérés. La direction a donc maintenant un mois pour réunir le CSE central sur ces deux projets, et fournir aux élus les documents nécessaires.
Retour sur le risque grave concernant une élue Après le rapport d’expertise restitué au CSEC le 9 octobre 2024, les élus avaient préconisé plusieurs mesures de prévention, dont certaines s’adressaient à la direction de France Télévisions. Suite à l’absence d’enquête paritaire sur l’accident du travail de la secrétaire du CI-ORTF, les élus ont demandé d’améliorer le dispositif de traitement et de déclaration des accidents du travail à la CPAM. Difficile pour la direction des ressources humaines d’admettre ses carences en la matière. Certes des efforts ont été faits en 2024 suite aux demandes récurrentes des élus, mais il reste des dysfonctionnements, notamment sur de nombreuses déclarations. Mal établies, elles retardent les dossiers ou empêchent d’effectuer correctement les statistiques de sinistralité au sein de FTV. Est-ce un problème de compétence ou la direction aurait-elle peur de voir les risques psycho-sociaux s’afficher en première cause d’accident du travail ? Afin de contrôler ce qui est écrit sur les causes d’un accident du travail, la Direction de la Santé et de la Qualité de Vie au Travail vient de sortir un guide à destination des directeurs, RRH, managers et Animateurs Prévention Sécurité. Objectif : leur expliquer comment enquêter sur un accident du travail (ce qui fait partie de leurs obligations légales), mais en oubliant de préciser que le paritarisme avec les élus du personnel est de rigueur dans ce genre d’exercice. Quant à la difficulté d’être élu et manager en même temps, ce qui est le cas des secrétaires de CSE et du CI-ORTF, la direction promet de mettre en place des formations adéquates. Pour l’instant, ces élus se débrouillent comme ils peuvent et n’ont pas le droit au cursus prévu pour les managers entrants.
Compte rendu de la Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail Parce qu’au regard du nombre d’alertes santé émises dans l’entreprise il est évident qu’il y a un problème de fond concernant les conditions de travail, la DSQVT (Direction de la Santé et de la Qualité de Vie au Travail) a rédigé 4 guides à destination des managers et des RH, les acteurs en responsabilité : Agir sur la charge de travail, Agir sur l’absentéisme, Démarche d’analyse des accidents du travail et Réaliser une enquête interne. Nous pourrions nous en réjouir, mais non. D’abord parce que les guides de la DSQVT sont rarement appliqués par les opérationnels sur le terrain puisqu’ils n’ont pas d’obligation en la matière. Ensuite parce qu’ils ont peu de marges de manœuvre pour trouver des correctifs. Et enfin parce que quelques-uns refusent même de penser qu’une organisation du travail saine a plus d’intérêt qu’un climat de terreur. Si ces guides présentent des actions de bon sens, il en est une, totalement légale, qui est balayée : le paritarisme. Le législateur a confié aux représentants du personnel la mission de négocier les conditions de travail. La DSQVT va donc revoir sa copie. Bilan 2024 de SocialDirect (prestataire d’assistance sociale) : 465 bénéficiaires (5,78 % de l’effectif de FTV). Les motifs de consultation les plus nombreux sont dans l’ordre : santé, budget, aidant. Hormis des webinaires prévus par le prestataire en 2025, la direction n’envisage pas d’autres mesures d’accompagnement que la négociation de l’accord Générations, mais elle a déjà prévenu : il aura zéro budget. Bilan 2024 d’ACCA (prestataire de psychologie du travail) : 432 salariés ont contacté le service (5,35 % de l’effectif). Les motifs des entretiens sont toujours principalement les relations de travail dégradées et l'intensité du travail. ACCA a réalisé 16 accompagnements de collectifs dégradés en 2024. Pas d’analyse de la PDG et de son CODIR sur cette réalité présente dans toutes les directions. Faits saillants relevés en 2024 par ACCA : Tempo/ICI dans le Réseau France 3 (ce CSEC aura été l’occasion d’apporter la preuve que les directions régionales ne font pas remonter les problèmes au central, ce qui ne peut que déformer la perception de ce dernier), le déménagement pour Malakoff, la réforme de l’information qui n’en finit pas de se mettre en place dans le Pôle Outre-mer et Campus, le CDE et la Média Factory au Siège. Bilan 2024 d’Axomove (prestataire prévention des risques physiques) : 523 salariés inscrits, dont 109 suivis par un kiné. 5.520 exercices réalisés et 75 rendez-vous de télésoins. Compte rendu complet de la commission à lire ici 📎.
Comptes annuels du CSEC Le CSE central dispose d’un compte courant et d’un livret d’épargne. Principales dépenses de janvier 2019 à décembre 2024 : honoraires d’avocats ; frais d’expertises ; abonnements presse, cloud indépendant…, achat de matériel informatique mobile (l’entreprise n’en fournit pas aux élus), frais de fonctionnement et de gestion. La moyenne annuelle des dépenses s’élève à 18 940 €. Depuis la création du CCE en 2010, les différents CSE et CE d’établissement n’alimentent plus le CSE central qui fonctionne donc uniquement sur ses réserves. Les seules rentrées d’argent sont les intérêts générés par le livret bancaire. La remise en place d’une cotisation par les différents CSE et CE d’établissement devra être envisagée afin d’assurer la pérennité financière du CSE central.
Paris le 24 mars
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DÉCLARATION DE LA CGT CSE CENTRAL DU 11 MARS 2025
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L’avenir est très incertain pour l’audiovisuel public, en particulier pour France Télévisions. Alors que l’Arcom s’apprête à lancer la procédure de candidatures pour la présidence de notre entreprise, nous sommes en plein flottement. Interrogation sur la gouvernance et les projets structurels, financements sabrés, doute sur l’avenir, nos missions, nos emplois, nos conditions de travail. La baisse de 112 M€ de nos ressources publiques va entrainer déficit et économies substantielles, sans qu’on ait une vision claire de leur impact sur nos activités. L’arbre de la préservation de nos grandes missions prioritaires cache la forêt de notre grande difficulté à continuer à assurer l’intégralité de nos missions sans dégrader l’antenne, les conditions de travail ou la santé des salariés. Nous avons le sentiment d’être les victimes d’un agenda qui n’est pas le nôtre : celui de la ministre de la Culture qui s’acharne à vouloir passer SA loi sur l’Audiovisuel Public, pour des raisons vraisemblablement moins reluisantes que la préservation et le renforcement de ce bien commun. Jusqu’où Madame Dati est-elle prête à aller, maintenant qu’il est clair que les partis de gauche ne voteront pas ce texte ? Ira-t-elle jusqu’à se compromettre avec les voix du RN pour faire passer sa loi ? L’agenda, c’est également le vôtre, Madame la Présidente, puisque nous sommes à peu près certains que vous serez candidate à un 3ème mandat, à défaut de la présidence d’une holding pour laquelle vous avez milité avec constance. A ce propos, nous avons noté que vous aviez cherché à vous concilier les bonnes grâces du monde la production audiovisuelle, en sanctuarisant l’engagement de financement de France Télévisions à 440 M€ par an. En période de renouvellement, c’est toujours un soutien utile. Mais c’est terriblement injuste, alors que l’entreprise va devoir faire face à un déficit de 50 M€ et trouver 60 M€ d’économies. Les économies, c’est pour les salariés en interne, pas pour tout le monde. France Télévisions, en revanche, ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de mobiliser le car son du privé, Le Voyageur, pour assurer la captation d’une chanson de 4 minutes de Louane, à la mi-temps du match des 6 nations. Moyens disproportionnés quand en réalité cette captation nécessite un micro et une bande son enregistrée alors que ce car peut gérer des concerts entiers, et surtout que notre car interne, l’UM1, aurait pu assurer cette prestation sans difficulté. Pourquoi France Télévisions et sa filiale de production tournent-ils systématiquement le dos aux moyens internes, au prix d’importants surcoûts ? En attendant, le conflit à la Fabrique se poursuit, du fait de l’intransigeance de la direction, qui entend poursuivre son projet, aussi brutal qu’injustifié. Cela fait bientôt 3 mois que la CGT a demandé qu’on nous fournisse l’inventaire annuel des captations réalisées pour France Télévisions, internes et externes. France Télévisions a peut-être effectivement besoin de la direction de la performance qu’elle s’apprête à présenter aux élus lors de cette réunion... Cela fait décidément beaucoup d’incohérences et de contradictions. Et de faux-semblants ! Que dire, en effet, de l’exemplarité de France Télévisions avec ce #8MarsTousLesJours qui masque une réalité moins reluisante quand on assiste à l’externalisation du maquillage dans le réseau régional, un métier quasi exclusivement féminin et particulièrement précarisé. C’est ça le 8 mars tous les jours ? #précariséepourlavie ? Obliger des maquilleuses professionnelles, salariées et intermittentes du spectacle, à subir un déclassement professionnel dans des cabinets d’esthéticiennes ou des sociétés de portage salarial avec des horaires de caissière de supermarché ? C’est ça le modèle à venir pour tous les techniciens à France Télévisions ? Nous dénonçons cette hypocrisie détestable et nous vous assurons que nous ne laisserons pas faire.
Paris, le 11 mars 2025
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Compte rendu du CSE central du 4 février 2025
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Situation généraleAprès avoir fait son habituel exercice de satisfaction corporate sur les programmes, les audiences, les succès, Delphine Ernotte a évoqué la bascule qui s’est effectuée entre la télé classique et le numérique autour de la série « Rivages », qui a fait plus de 50 % de son audience totale sur France.tv. La plateforme a connu une progression de 10 % en un an, avec 36 millions de visiteurs uniques. La plateforme vient de connaître un relooking graphique qui doit permettre de renforcer la personnalisation. Côté cinéma, France Télévisions a coproduit des films à succès : Emilia Perez est en lice pour les Oscars, En fanfare pour les Césars. Le secteur est suspendu aux décisions stratégiques de Canal+, 1er financeur du cinéma devant France Télévisions, qui a décidé de se retirer de la TNT. La présidente se réjouit à ce propos de la renumérotation de la TNT décidée par l’ARCOM, une « très bonne nouvelle ». Franceinfo va passer du canal 27 au canal 16, et France 4 du canal 14 au canal 4, ce qui crée « une logique totale à l’ensemble de nos chaînes linéaires ». La PDG a qualifié de « tournant important » le changement de nom de la radio France Bleu en « Ici », que les patronnes des deux boutiques ont célébré à Châteauroux, où l’équipe de France 3 et celle de la radio sont dans les mêmes locaux. Elle n’en dira pas plus sur la marque Ici, son déploiement dans les régions de France 3, ses impacts. C’est encore et toujours un angle mort de ce projet stratégique. Delphine Ernotte a évoqué brièvement la situation à Mayotte, toujours très difficile. Elle se réjouit toutefois, comme pendant la période du Covid, que FTV joue un rôle avec la diffusion de Lumni pour assurer l’école à la télé. Évoquant l’émoi autour d’un titre de franceinfo qualifiant d’otages les détenus palestiniens, Mme Ernotte a estimé que c’était une erreur « pas intentionnelle ». Quant à la réaction sur X de la directrice de la communication corporate, Muriel Attal – qui rassurait une députée macroniste en l’assurant que la direction avait réagi de manière très « Lucky Luke » – Delphine Ernotte a estimé qu’elle a commis une erreur mais la réduit à l’utilisation d’émoticônes dans son message. Suite à cette publication, la directrice de la com a reçu « des milliers » de tweets antisémites. FTV va l’accompagner en justice. Sur l’intelligence artificielle générative, Delphine Ernotte veut se poser en garante du respect des valeurs du travail des journalistes et des médias, on verra... Côté situation économique, c’est très tendu. Le budget de France Télévisions vient encore d’être amputé de 26 millions d’euros : « en deux mois, c’est 100 M€ qu’on a perdus, c’est assez colossal ». Les nouvelles coupes creuseront le déficit mais il n’y aura « pas de conséquence autre pour l’activité de l’entreprise et pour ses salariés », selon la présidente. La question qui se pose, alors que le budget 2025 sera en déficit, c’est 2026 et 2027, selon elle. « On ne peut pas avoir éternellement une entreprise en déficit ». Le directeur général adjoint, Christian Vion, grand argentier de France Télévisions, qualifie ce budget 2025 d’« assez moche ». Selon lui, le déficit d’exploitation de 49 M€ est conséquent, mais ça permet de « ne pas casser la machine FTV en 2025 ». Cela ne pourra pas se reproduire en 2026, selon lui. Pas un mot sur les salariés et les conséquences sociales. Interpellée sur la crise à la Fabrique (autour de la suppression de deux cars-régie), Delphine Ernotte parle d’un « point de cristallisation ». Selon elle, « l’État ne comprend pas que nous ayons encore autant de moyens internes de fabrication. Ça fait des années qu’on se bat pour maintenir des moyens internes de fabrication. Depuis 10 ans, les moyens internes ont été préservés » alors qu’ils ne sont pas à l’équilibre, a-t-elle affirmé. Dans l’affaire des cars de vidéo mobile, c’est en 1er lieu la méthode, sans aucune concertation, qui a choqué. Les élus CGT ont interpellé la direction sur la mise en place d’un accord sur la conduite des transformations. La DRH Isabelle Caroff a répondu qu’il allait y avoir des discussions sur la conduite de projet dans l’accord GPEPP (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Parcours Professionnels), dont la négociation n’a pas encore démarré. Les élus dénoncent le manque de transparence et de sincérité de la direction dans la présentation et la conduite des projets.
Point d’actualité sur l’Outre-merSur la situation de Mayotte, la directrice du Pôle Outre-mer a recontextualisé les choses et a tenu à rappeler les décisions prises par la direction à la suite du passage du cyclone Chido pour accompagner les salariés de la station. Ce cyclone a provoqué beaucoup de dégâts sur le territoire, 90 % des toitures ont été emportées et la station n’a pas été épargnée, même si c’est dans une moindre mesure. Le bâtiment est néanmoins dorénavant hors d’eau, notamment grâce à l’implication des salariés. En visite sur le terrain en compagnie de la directrice du Pôle, la présidente s’est étonnée en constatant la fragilité des charnières retenant les fenêtres de la station, alors que ce bâtiment récent était bien aux normes parasismiques et anticycloniques. Sylvie Gengoul a indiqué qu’une cellule transverse, composée de la présidente et de membres de la direction, a été déclenchée très tôt, permettant l’identification des besoins et la prise de décisions rapides :
En commission Outre-mer, le directeur régional Toufaili Andjilani, a salué l’engagement sans faille des salariés de Mayotte la 1ère et a remercié ses homologues d’avoir facilité l’envoi de renforts. Il a précisé aussi que des mesures urgentes avaient été prises, notamment la prise en charge des repas des salariés, la mise à disposition de bâches pour leurs toitures, la mise en télétravail quand cela était possible, etc. L’élu CGT de Mayotte au CSEC a lu une déclaration, notamment pour insister sur l’épuisement des équipes, sur le souhait général de voir « récompensés » tous les salariés de Mayotte la 1ère pour leur implication, sans distinction, et de voir la direction apporter une aide à la reconstruction des maisons des salariés. A cette requête, la direction a répondu qu’elle prévoit le versement d’une prime exceptionnelle (4 paliers), mais uniquement aux salariés qui étaient au travail durant cette période. Elle indique par ailleurs qu’un abondement de la dotation du CSE de Mayotte est prévu, à hauteur de 30.000 €. Quant à l’aide à la reconstruction, la présidente ne souhaite pas aller dans cette voie, même si au passage elle souligne le formidable travail des équipes du CSE de Mayotte. Elle a précisé par ailleurs que l’état de catastrophe naturelle a été déclenché par l’État et que cela devrait faciliter l’intervention des assurances sur place. Les travaux au sein des locaux devraient être terminés en juin. Le patron de la direction de l’immobilier de FTV s’est rendu à Mayotte pour s’assurer que les mesures conservatoires prises tiendront jusqu’à cette date. Sur la partie outil de travail, le directeur des Moyens et du développement du Pôle Outre-mer a précisé en commission Outre-mer que tout est rentré dans l’ordre et que la station a retrouvé toute sa capacité de fabrication et de diffusion. Le Secrétaire du CSE central a indiqué qu’une démarche solidaire a été enclenchée au bénéfice des salariés Mahorais. L’idée est de négocier un accord d’entreprise permettant de ponctionner 100.000 € sur la dotation globale Activités Sociales et Culturelles des CSE et CE (chaque établissement contribuant ainsi proportionnellement), pour les reverser au CSE de Mayotte qui aura la charge de distribuer cet argent équitablement entre les salariés, sous forme de dons de secours. Le Secrétaire a demandé à la direction de FTV d’abonder cette somme. Un audit est en cours pour identifier les actions à mener pour sécuriser les antennes ultramarines.
Information-consultation sur le projet de modification du Règlement intérieur et de la charte informatiqueDepuis avril 2024, les élus débattent dans les CE et CSE de la modification du règlement intérieur de France Télévisions. Si la mise en conformité avec les règles légales est une obligation, l’un des points de crispation portait sur la mise en place à France Télévisions d’une clause de neutralité. De quoi s’agit-il ? La loi du 24 août 2021 vise à lutter contre le séparatisme et les atteintes à la citoyenneté en confortant le respect des principes républicains par les organismes chargés directement de l'exécution d'un service public. L’un des dispositifs est la mise en place d’une clause relative au principe de neutralité. Dans l'Audiovisuel Public, et à FTV en particulier, les lois sur l’audiovisuel obligent déjà au pluralisme et à la neutralité. Le débat, pour les élus, portait donc sur la conciliation entre cette mise en conformité avec la loi et le respect des libertés individuelles des salariés, en particulier la liberté d’expression, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit de journalistes et de salariés intervenant à l’antenne et sur les réseaux sociaux. Le texte initial indiquait une obligation de neutralité dans l’expression des convictions religieuses, politiques et philosophiques. Les élus ont souligné que si la neutralité religieuse et la neutralité politique peuvent être objectivées par le cadre légal ou règlementaire de la loi de 1905, ainsi que les lois et règlementations encadrant l’audiovisuel dans notre pays, il n’en est pas de même pour la référence aux « convictions philosophiques ». Cela était manifestement abusif dans une entreprise où le débat est au cœur de son fonctionnement et de sa raison d’être. Après de longs débats de fond, sur plusieurs mois, la direction a fini par retirer cette référence aux convictions philosophiques. Un certain nombre d’autres dispositions du projet de règlement intérieur et de la charte informatique ont par ailleurs été contestés par les élus qui ont émis un avis négatif. La direction a toutefois dit vouloir étudier à nouveau les demandes des élus afin d’aboutir à une version qui sera présentée à l’inspection du travail pour validation. Les élus pour leur part ont décidé d’intervenir également auprès de l’inspection du travail, sur la base de la version finale du texte que nous attendons encore et, le cas échéant, de faire valoir leurs critiques.
État des lieux sur l’intelligence artificielle à FTVLa direction a annoncé la mise en place d’une charte et d’un comité de pilotage. Plusieurs solutions d’IA sont déjà fonctionnelles à FTV. Dans Dalet, il y a un système de transcription automatisée de vidéos, avec identification des changements de locuteurs. Il y a une solution de sous-titrage à franceinfo TV pour les sourds et malentendants. Le projet de la direction est de l’étendre à tout le Réseau France 3 en commençant par France 3 Paris-Île-de-France. La DRH de FTV a parlé de discussions, d’échanges et de concertation, mais surtout pas de négociation. Pour la CGT, il y a nécessité de conclure un accord cadre à France Télévisions sur l’introduction et l’utilisation de l’intelligence artificielle qui est une nouvelle technologie, pour pouvoir suivre et contrôler au fil de l’eau la conception, les objectifs et les impacts sur tous les aspects : économique, emploi, sens du travail, conditions de travail, éthique. En ce sens, les instances doivent pouvoir exercer pleinement leurs prérogatives. Concernant l’IA générative (IAG), FTV va proposer Mistral, un système français. Pour les données, on utilise MedIAGen, dont le data center se trouve en Île-de-France. C’est un des plus sécurisés de France nous dit-on. Il est clair pour la direction que l’IA va modifier la façon de travailler de tout le monde. Il va y avoir de plus en plus de chatbots pour aider les salariés à travailler sur certains outils comme OpenMedia avec des tutoriels dédiés. Cela concernera aussi les salariés de la maintenance. Il y a aussi des IA pour enrichir les données des programmes, aujourd’hui fournies par les producteurs. FTV intègre également le standard C2PA sur la transparence de l’information. Il permet, à travers une blockchain de taguer une vidéo avec un manifeste qui indique la source. Le 20h de France 2 sera la premier JT au monde à être tagué selon la direction. La question se pose de savoir quelles formations accompagneront ces évolutions. Pour l’instant elles se limitent à trois modules. Les élus demandent que les représentants du personnel soient associés au comité de pilotage pour partager le même niveau de connaissance que la direction. Celle-ci en convient, dans la mesure où ces nouveaux outils ont un impact sur l’emploi et les conditions de travail. Les organisations syndicales ont néanmoins le sentiment d’être mises devant le fait accompli. Par exemple, sur MedIAGen on apprend que 800 salariés l’utilisent déjà mais nous ne disposons que d’informations sommaires. Par ailleurs, des outils déjà déployés comme Sherlock, ou en cours de déploiement comme Perfect Memory pour les documentalistes, pourront intégrer une IA. Ces montées de version ne sont pas anodines. Il faudra aussi un dialogue avec les utilisateurs pour savoir quels sont les besoins. Delphine Ernotte considère que ce sont les secteurs créatifs qui vont être les plus percutés par l’IA. Selon elle, ce sont les médias qui assurent ce qu’ils font avec des « vrais gens » qui auront une valeur ajoutée. Néanmoins, des documentaires utilisent déjà des IA pour créer de fausses images. Les producteurs sont supposés en informer le diffuseur et le téléspectateur. Mais quelles garanties a-t-on que le producteur ne nous trompe pas ou ne transforme pas la réalité ? L’exemple des images générées par IA et diffusées dans l’émission « C pas si loin » sur France 5 rappelle que de nombreuses dérives sont possibles. La direction annonce une longue série de présentations d’outils intégrant de l’IA. 1ère présentation : Raiponse V2.
Information sur la montée de version de RaiponseDepuis novembre 2022 tous les salariés permanents et en CDD de droit commun peuvent interroger Raiponse, le tchatbot RH de FTV disponible sur Teams et la page RH de monespace. Les réponses sont adaptées au profil du demandeur (PTA, journaliste, parent…). S’il a l’avantage de ne pas avoir d’hallucination (contrairement aux assistants IA du marché), sa compréhension est limitée. Le taux de bonne réponse est évalué à 85 %. En mars 2025 une nouvelle version doit être mise en ligne. « Gonflée » à l’intelligence artificielle, le nombre de thématiques interrogeables sera fortement augmenté et le robot devrait pouvoir faire des réponses plus complètes, dans un langage plus naturel, avec des résumés et des traductions de textes et des rédactions de contenus pour rédiger un mail à sa RH sur un thème RH par exemple. Les réponses seront a priori encore mieux sourcées. Une nécessité absolue pour les élus, car les réponses sont parfois de pures interprétations de la part de la direction, ce qui peut faire croire à des salariés de renoncer à leurs droits (comme les jours de fractionnement des journalistes). Autre problème, il arrive que des RH se cachent derrière des « notes secrètes » inconnues des salariés et des élus pour limiter les droits. La direction doit faire œuvre de transparence sur les données qui seront absorbées par ce nouveau SIA (Système d’Intelligence Artificielle). Côté RH, les bénéfices attendus par la direction sont : « libération du temps pour se concentrer sur le contrôle de paie, l’accompagnement des managers et des salariés, uniformité des réponses, amélioration continue et efficience améliorée ».
Désignation de l’expert sur la situation financière et économique de l’entreprise pour l’année 2025Les élus ont désigné le cabinet Secafi pour qu’il analyse les comptes de l’entreprise. Ils lui ont également confié une mission d’analyse des mesures de transition écologique de l’entreprise.
Paris, le 13 février 2025
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Compte rendu du CSE central 11, 12, 13 et 17 décembre 2024
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Suite au passage d’un cyclone dévastateur à Mayotte, une réunion du CSEC a permis de faire le point sur la situation des salarié·es et des infrastructures, ainsi que sur les mesures de soutien mises en place par France Télévisions. Mesures immédiates annoncées par la direction :
Sécurité et continuité d’activité
Soutien logistique et matériel
Soutien psychologique et social
Sensibilisation et solidarité nationale
Priorités identifiées avec les syndicats
Réparation des infrastructures
Plan à long terme
Solidarité durable
Conclusion La direction de France Télévisions a réaffirmé que Mayotte est une priorité absolue, soulignant l’engagement remarquable des salarié·es sur place. Cette crise met en lumière la nécessité de revoir les politiques d’anticipation et de gestion des risques face aux impacts croissants du changement climatique. La présidente de FTV a salué l’engagement exemplaire des salarié·es de Mayotte la 1ère : " L'attitude du personnel Mayotte la première a été absolument remarquable. Ils sont venus travailler alors qu’ils ne savaient même pas où était leur famille. Leur maison était partiellement détruite et Ils sont venus travailler quand même en se disant que la maison, on verra plus tard, là pour l'instant ce qui compte c'est la mission de service public. Ils ont eu les bons réflexes en se disant que la radio ne marche pas on met le son de la télé sur la radio "
Delphine Ernotte note la fatigue générale en cette fin d’année, avec une « situation politique complètement inédite » qui met France Télévisions « au milieu du gué » : « notre COM n’a pas été validé, les engagements de l’État ont été revus. On n’a jamais vu ça à France Télévisions », estime la PDG. Alors que la situation est particulièrement préoccupante avec un budget sabré qui pourrait encore être revu à la baisse par le nouveau gouvernement, la patronne veut croire que l’entreprise a « marqué beaucoup de points ces derniers mois en étant aux côtés des gens sur des sujets de rassemblement ». Et d’égrener « le partage et la joie collective des JO grâce à FTV », la réouverture de Notre-Dame de Paris et les 7M de téléspectateurs de la cérémonie, le signal diffusé dans 100 pays. Toujours dans l’auto-persuasion, Madame Ernotte va jusqu’à affirmer que « c’est désormais France Télévisions qui est le partenaire des grands événements français. On a pris la place de TF1 sur ces sujets-là. Ce n’est pas une petite victoire ! ». Et, histoire d’aiguillonner les troupes, un petit message un rien maternaliste : il faut « continuer à bien faire notre métier : apporter de l’info, apporter des contenus sur tous les genres ». Encore faudrait-il en avoir les moyens… Interpellée sur le retard à l’allumage de France Télévisions sur la chute de Bachar al Assad, Delphine Ernotte a fait mine de « ne pas comprendre la polémique », assurant que le 20h de France 2 (la seule édition qui compte) avait assuré une large part à cette actualité, alors que ce qui est reproché c’est qu’on ait mis deux jours à envoyer une équipe sur place. Il s’agit d’un vrai raté de la direction de l’info sur des fondamentaux du service public, alors que dans le même temps cette dernière a envoyé 60 personnes à New York pour couvrir l’élection américaine. Stéphane Sitbon-Gomez vole au secours de la direction de l’info en soutenant que « jamais France 2 n’a autant couvert l’international. On couvre tous les conflits ». Et d’ajouter : « moi je suis extrêmement fier de ce qu’on met à l’antenne et du travail accompli ». Les élu·es évoquent par ailleurs la situation sociale à la rédaction nationale, faite de « perte de sens », de « caporalisation », de « taylorisation de l’info ». Les témoignages se comptent par dizaines, il s’agit d’un problème structurel. Delphine Ernotte dit prendre ça au sérieux. « Je vais suivre cette situation », assure-t-elle. Sur les autres sujets, la PDG évoque comme une formalité l’avenir de la Trois : « France 3 demeure, on a simplement nommé les plages régionales « Ici » », ajoutant, sans craindre de proférer des contre-vérités, que ces plages régionales seraient de plus en plus nombreuses. Qui entend-elle convaincre ? Côté TNT, Delphine Ernotte estime que le retrait de Canal+ du hertzien crée de nouvelles opportunités pour France Télévisions : cela devrait faciliter la création d’un bloc de canaux rassemblant l’ensemble des chaines infos, comme le demande notre entreprise depuis longtemps ; cela pourrait aussi autoriser le rapprochement de France 4/Culturebox de France 2, France 3 et France 5, en la positionnant sur le canal 4. Sur le volet numérique, la présidente se félicite que la plateforme france.tv soit en train de devenir un agrégateur de contenus. On y trouve ceux d’Arte avant, bientôt, ceux des chaines parlementaires, de France Médias Monde et de l’INA. Des discussions sont en cours avec Radio France pour proposer ses podcasts, un marché de plus en plus présent sur la télé, selon Madame Ernotte. Sur le versant budgétaire, forcément, le discours est moins triomphant. Si la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) a été votée et pérennise le financement de l’audiovisuel via la TVA, le niveau du financement en revanche, est en baisse de 86 M€ par rapport à ce que prévoyait le contrat d’objectifs et de moyens (COM) désormais obsolète. De ce fait, le budget 2025 sera en déficit. Selon Delphine Ernotte, alors que l’Etat voulait malgré tout que France Télévisions soit à l’équilibre, elle a « considéré que c’était dangereux, car la seule solution aurait été de taper dans les programmes ». En revanche, taper dans les effectifs et dégrader un peu plus les conditions de travail dérange moins la PDG, qui assume qu’il faille faire des économies : « c’est très exigeant en matière de rigueur et de recherche d’équilibre », conclut-elle. Interpellée par les élu·es CGT sur ce sujet, Delphine Ernotte répond qu’il y a « une vision communément partagée qu’on coûte trop cher, qu’on n’est pas à l’optimum de notre productivité ». Elle-même estime qu’on n’a pas « complètement embrassé les nouvelles technologies, les nouveaux modes de production » et qu’on doit avoir un débat sur ce sujet. Comprendre : on pourrait produire et fabriquer avec moins de gens. De quoi mettre du baume au cœur à des salarié·es qui vivent en plan social depuis plus de 12 ans.
Les élu·es du CSE central ont déclenché le 8 octobre 2024 un droit d’alerte économique, compte tenu de la situation de l’entreprise et des perspectives préoccupantes au niveau financier. Une liste de questions a été adressée par les élu·es à la direction. (à lire ici 📎). Un document écrit a été transmis avant la tenue de cette réunion, mais les réponses demeurent assez évasives. En effet, si les choses commencent à se clarifier au niveau du financement, les coupes budgétaires rendent la situation très indécise sur les impacts de ses coupes sur la stratégie et in fine sur l’emploi, les investissements et les conditions de travail de salarié·es.
Sur la stratégie, la présidente de France Télévisions, fait état de l’absence de COM, car les commissions parlementaires ne les ont pas validées, à juste titre du fait du décalage entre les missions et les moyens attribués dans le cadre du projet de loi de finance 2025. La Présidente, se félicite de cette décision car tenir le projet stratégique avec une telle diminution du budget n’est pas possible. Pour la suite la question est donc simple : que veut l’État pour France Télévisions ? Soit il confirme nos missions et il devra attribuer un financement à la hauteur, soit il s’en tient au financement 2025 prévu dans la loi de finance, et dans ce cas il devra décider quelle mission doivent être abandonnées après 2025. Une perspective qui ne rassure pas du tout les élu·es. Tout dépendra de l’orientation choisie par le nouveau gouvernement, du ministère de la culture et de la capacité de l’exécutif à relancer le projet de loi sur la gouvernance de l’audiovisuel public pour la quatrième fois. En attendant, un budget a été validé pour 2025, mais en déficit de plus de 40 M€ car nos missions restent les mêmes et l’État impose 86 M€ de baisse de ressources en 2025, à missions égales, ce qui n’est tout simplement pas possible. Une renégociation du COM doit démarrer début 2025. En ce qui concerne 2024, l’État n’a finalement pas versé les 20 millions d’euros de subventions liées à la transformation de l’entreprise. Cette dernière veut limiter les dégâts pour malgré terminer l’année à l’équilibre, ce qui ne peut se faire qu’au détriment de l’activité interne et des conditions de travail des salarié·es. Par ailleurs les perspectives de recettes publicitaires 2025 se dégradent compte tenu de l’évolution du marché, ce qui n’est pas rassurant pour l’avenir. Conséquence de cette situation en 2025, une baisse de 180 ETP par rapport à 2024 mais la direction refuse de répondre à la ventilation sur les stations et antennes régionales. Seule bonne nouvelle dans ce contexte morose, la possibilité pour France 4 d’être repositionnée sur le canal 4 de la TNT qui sera libéré par Canal+. Rien n’est acquis mais cela est une belle opportunité qui nécessitera un projet éditorial remodelé. Avec quels moyens ? La direction de FTV plaide toujours, par ailleurs, pour le rapprochement structurel des sociétés de l'Audiovisuel Public. L’argument principal est celui des économies car, selon la direction, les investissements structurels sur une plateforme des contenus de l'Audiovisuel Public seraient faits une seule fois au lieu de trois ou sur les fonctions support en les remontant à la holding avec la suppression des doublons. Bref un moyen de réduire le niveau de financement. Une autre crainte de la CGT est l’uniformisation éditoriale comme on l’a vu avec la fusion des rédactions nationales et in fine la suppression des éditions nationales de France 3.
Sur la couverture conventionnelle des salarié·es, la direction dit ne pas vouloir remettre en cause de l’accord collectif de 2013 en 2025. Pour la suite, rien n’est moins sûr. La direction pensait pouvoir rediscuter de l’accord de 2013 au printemps 2024 mais avec la perspective du projet de loi holding au 2024 elle a estimé que cela ferait trop de perturbations. Elle a tout de même reconnu avoir mené un audit de l’accord collectif afin de se comparer à l’accord de branche, c’est à dire au moins disant social, « pour vérifier si nos accords sont mieux disant ou pas » dit la Présidente. La direction qualifie son diagnostic d’objectif mais comme elle ne le transmet pas aux organisations syndicales, difficile d’en juger. Sur l’évolution de la politique salariale, la direction renvoie à la négociation annuelle obligatoire sur les salaires donc au mois de février. Compte tenu du contexte budgétaire, il ne faut pas s’attendre à grand-chose...
Sur la sous-traitance et l’externalisation la direction répond que le budget ne prévoit pas de faire plus d’internalisation ou externalisation notable, qu’il n’y aura pas de mouvement d’ampleur à ce sujet, tout en reconnaissant qu’il y a une vraie question sur le recours très important à la prestation à FTV.
Sur les impacts santé de cette situation, la direction se contente de dire qu’elle souhaite mieux anticiper les alertes sur les déploiements de projet, sans pour autant préciser quelle méthode elle souhaite mettre en place. La direction rappelle que son projet stratégique intègre un volet de redéploiement des économies réalisées en externe. Elles ne porteront pas sur les ETP mais sur des prestations extérieures donc avec très peu d’impact sur les postes de travail. On demande à voir...
Sur les aspects de politique environnementale, la direction souhaite garder un niveau d’investissement important en 2025 mais avec une inconnue sur les années suivantes. L’objectif 2030 est de respecter le décret tertiaire, pas sûr que cela soit possible. La direction privilégie de réhabilitation des sites. Il y aura une révision du schéma directeur immobilier.
Sur l’intelligence artificielle, la direction considère qu’elle n’a pas à y répondre dans le cadre d’un droit d’alerte économique. Les élu·es ne sont pas d’accord compte tenu des enjeux liés à la productivité et donc à d’éventuelles suppressions de poste en fonction des outils d’intelligence artificielle qui seront déployées dans l’entreprise. Il a été convenu qu’un point serait fait avec les organisations syndicales à ce sujet au cours du premier trimestre 2025.
Compte tenu des incertitudes persistantes sur l’avenir de l’entreprise et des conséquences sur les salarié·es, les élu·es ont adopté une résolution afin de poursuivre le droit d’alerte économique avec l’appui d’un cabinet d’expertise.
Si l’on doit résumer le budget, on peut parler d’un serrage de vis généralisé. Certes, le budget prévoit un déficit de 41 M€ et un résultat d’exploitation négatif de 49 M€, mais si on compare à la baisse de 86 M€ des concours publics par rapport à ce que prévoyait le COM et à l’augmentation des dépenses liée à l’inflation, on est en fait à un niveau d’économies de l’ordre de 60 M€. Principaux postes d’économies : le programme national (renégociations avec les producteurs) et l’emploi (-180 ETP par rapport au budget 2024. Dans la réalité, si on neutralise l’effet des JO 2024, cela représente une baisse de 25 ETP par rapport à 2023). La situation financière de l’entreprise se retrouve fragilisée par ce budget, avec une trésorerie largement dégradée.
Le 4 décembre, les élu·es du CSEC ont pris connaissance du cadeau de Noël de la direction pour les salarié·es de la Vidéo Mobile (VM) : une restructuration de leur outil de travail (suppression de 2 cars lourds de vidéo mobile) avec à la clé un reclassement des équipes sur les 4 autres cars. Depuis septembre, les personnels témoignent d’une forte baisse d’activité VM, décidée par la direction, qui s’appuie maintenant sur cette baisse pour justifier sa décision. Un peu facile... et diabolique ! La direction met en avant les problèmes d’accès aux ZFE (zones à faibles émissions) de camions vieillissants donc polluants (mauvais classement Crit’Air) pour justifier en partie son projet. Il est étrange de découvrir le problème maintenant alors que cela aurait pu être très largement anticipé. C’est donc bien la direction qui est coupable d’une absence d’anticipation, un choix délibéré pour rendre ces deux cars obsolètes et mieux justifier leur suppression. Pourtant des solutions existent. Les porteurs peuvent en effet durer très longtemps sans problème compte tenu de leur faible kilométrage et avec les dérogations nécessaires le temps de réaliser une adaptation moteur pour les rendre compatibles avec la réglementation environnementale. Cela se fait chez nos concurrents pourquoi pas à France Télévisions ? Le coût serait infiniment plus bas que celui du renouvellement d’un car, d’autant plus qu’il existe des aides européennes et de l’ADEME. La direction n’a vraisemblablement même pas étudié cette solution, toute empressée qu’elle est de réduire la flotte. Une preuve supplémentaire, s’il en en était besoin que la motivation est purement économique, avec l’objectif d’une baisse durable du plan de charge d’activité. De plus, les 2 cars Benjamin (Marseille et Rennes) sont les plus petits de la flotte VM ce qui est un atout pour accéder à des endroits ou les autres cars sont trop volumineux. Des investissements récents ont été effectués sur ces outils : passage en fibre optique, remplacement des mélangeurs, des ralentis et le câblage (la glue). Ils sont interconnectables pour assurer de plus grosses captations. Il serait donc aberrant de les supprimer. Pour les remplacer par quoi ? L’UM3 (nouvelle régie Fly achetée à prix d’or et inadaptée) ? C’est ce que met en avant la direction alors même que son projet est de redéployer les 22 salarié·es concernés sur les 4 autres cars VM. On le sait pourtant, un matériel sans personnels affectés est toujours voué à une sous-utilisation. Utilisation de l’UM3 en 2024 : le festival de Cannes et les JO 2024. Et en 2025 ? A part Cannes, pas grand-chose en vue si ce n’est des captations de jeux qui nécessiteront l’achat d’un nouveau mélangeur et la location d’Algeco à proximité des plateaux de la plaine Saint-Denis, avec gardiennage à la clé, ce qui va représenter des coûts supplémentaires très importants. Où est donc l’intérêt stratégique de cette opération de restructuration ? Dans le même temps, la direction de la Fabrique met en avant la nécessité de pouvoir tout capter en UHD, alors que l’avenir de ce format de diffusion est de plus en plus remis en question car très coûteux. Nos concurrents TF1 et M6 s’en détournent et FTV pourrait se retrouver seul à devoir financer le multiplexe alors que le groupe est en difficulté budgétaire. La tendance actuelle du marché est plutôt de continuer à fabriquer en HD à 80 %. Les subventions sont en baisse pour produire en UHD du fait des coûts de stockage et de transfert des images et données. Un indice : Canal+ est déjà revenu en arrière. Nous contestons donc l’orientation stratégique de la direction qui affirme que la demande d’UHD natif va se développer du fait de la bascule progressive des antennes linéaires. Sur le plan de charge, il est tout simplement faux d’affirmer que le nombre moyen de jours d’utilisation des cars est de 91 jours par unité alors que la réalité dans notre entreprise est de 127 jours et que cela est stable depuis des années. S’il n’y a pas assez d’activité, c’est la responsabilité de la direction de la commande client de la DMF. Se tourne-t-elle les pouces ? Même question pour la Direction des Antennes et des Programmes qui n’a pas suffisamment recours à la VM en interne, au mépris des règles d’or sur le recours au moyens internes. La flotte VM est un outil stratégique majeur pour FTV, une nécessité pour assurer notre indépendance face au monopole d’AMP. En effet, si notre flotte interne disparait, alors les prix s’envoleront et couteront très cher à FTV. En parallèle de la question des cars, les élu·es CGT souhaitent connaître les ambitions de la direction en matière d’utilisation de la remote prod (fabrication à distance, grâce à la technologie IP) qui sera notamment possible avec les régies Genesys que la direction entend déployer dans les prochains mois au Siège. La direction de la Fabrique ne se cache plus de cette intention, elle en fait même une raison pour justifier son projet. Sur les conséquences sociales du projet, encore une fois la direction de la Fabrique et sa RH brillent par la médiocrité de leur dispositif d’accompagnement. Les salarié·es prennent en pleine face une annonce brutale de suppression de leur outil de travail, d’anxiogènes transferts sur d’autres collectifs de travail et que propose la direction ? Un simple entretien avec la RH ! Sans doute, comme à son habitude, pour les intimider, leur expliquer qu’ils n’ont pas d’autres choix que d’aller perturber les collectifs des autres cars auxquels ils seraient désormais rattachés. Avec ce projet, il n’y aurait plus d’équipes affectées aux cars, un problème qui se pose justement dans le privé où les équipes tournent sur 2, 3 voire 4 moyens techniques, avec son lot de pertes de compétences et une usure du matériel beaucoup plus rapide. Tant qu’à s’inspirer du privé, il faut aussi en regarder les inconvénients. Ce projet, s’il va à son terme, générera une lutte des places entre les salarié·es, la création ex-nihilo de troubles psycho-sociaux et de conflits interpersonnels. Les salarié·es subissent encore et toujours le fonctionnement déficient de la DMF et de son management pathogène, et cela n’est visiblement pas prêt de s’arrêter. Nous posons donc dès aujourd’hui une alerte auprès de la direction de cette entreprise sur les effets de ce nouveau coup sur la tête des personnels. Nous lui demandons de renoncer à son projet, de présenter un plan de maintien en conditions opérationnelles des deux cars Benjamin et de construire, avec les personnels, un nouveau projet d’investissement à horizon de 3 ans pour anticiper le renouvellement de ces deux cars et développer l’activité.
Les chiffres en heures des régies fixes et en jours pour les autres activités ne permettent pas aux élu·es d’apprécier précisément l’évolution du niveau d’activité à la Fabrique. Un flou qui pose question. Ce qui est clair c’est que le niveau d’activité diminue. La suppression des équipes légères de production en 2024 est une forte part de cette baisse et nous constatons que les potentiels des équipes légères du siège n’ont pas été redéployés, malgré les engagements de la DMF, puisque le nombre de jours d’activité au siège diminue. La direction de la Fabrique plaide l’adaptation au volume d’émissions attribué par la Direction antenne-programme de FTV mais ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’une décision de l’employeur de baisser l’activité interne. La post-production pour le réseau régional est en baisse de 5 %. La DMF confirme que le réseau a moins recours à la Fabrique du fait d’une mutualisation accrue des programmes régionaux entre régions. Vous avez dit développement régional ? Les belles paroles se sont envolées et le réseau régional ne joue pas le jeu du recours aux moyens internes de fabrication de la Fabrique. Pour la post-production nationale, la baisse serait due au volume d’activité divisé par 2 pour Télématin. Après les équipes légères, c’est la post-production qui trinque. La baisse pour franceinfo serait due quant à elle à une hausse temporaire en 2024 du fait de de la bascule sur le nouvel habillage qui a provoqué un doublement des équipes pendant 11 jours en 2024. La baisse en fiction serait due à une fiction numérique jeunes adultes en moins mais un projet en cours de finalisation pourrait amener le plan de charge un peu supérieur à 2024. Enfin, la baisse de 920h des régies fixes correspondant au surcroit d’activité lié aux JOP 2024.
Sylvie GENGOUL, Directrice du Pôle Outre-mer, indique que même dans un contexte économique tendu, le Pôle devra assurer ses missions avec les moyens qui lui seront accordés, et qu’elle soutenait ses Directeur(-trices) Régionaux(-ales) dans cette voie. Il est fait état de la nomination récente de Madame Valérie FILAIN, jusqu’ici Directrice de la Rédaction de Malakoff, au poste de Directrice Régionale de Réunion la 1ère au 6 janvier 2025. Monsieur Fabien AMET, DRH du Pôle Outre-mer quant à lui, a émis le souhait de partir un an en disponibilité, il sera remplacé par Monsieur Sylvio SEXTIUS, durant ce laps de temps. La Directrice du Pôle Outre-mer évoque la création d’une brigade de journalistes et de techniciens qui seraient formés et prêts à partir sur des terrains de conflits comme la Nouvelle Calédonie et la Martinique, qu’elle espère pouvoir monter d’ici la fin du mois de janvier 2025… La Nouvelle-Calédonie justement dont la situation est évoquée, un territoire sous tension, dont la situation pourrait s’aggraver si un accord n’était pas rapidement trouvé entre les protagonistes de ces affrontements. Le Directeur Régional de Saint-Pierre et Miquelon M. Gilles DEROUET, relate un incident majeur survenu le 21 novembre dernier, lié à une rupture de la fibre internationale, ayant provoqué un quasi-blackout sur ce territoire et singulièrement une perte des signaux TV et internet, pendant plus de 6h à SPM la 1ère. Les membres de la commission s’étonnent qu’aucune solution de secours n’ait pu être déclenchée pour permettre la continuité de la diffusion. La Direction indique qu’il existe une procédure dite de « dernier secours local » dans toutes les stations mais qui gagnerait à être éprouvée. Un an après son lancement, la Direction estime que la réforme de l’information en Outre-mer est globalement comprise, et qu’elle n’aurait rencontré aucune opposition ferme face à cette réorganisation. Cette appréciation n’est évidemment pas partagée par les élu·es, qui indiquent que la surcharge de travail est effective et sera un frein au déploiement de cette réforme, tant que les projections effectuées lors de la phase projet, ne seront pas mises en place concrètement ! Par ailleurs, les encadrants censés distiller cette réorganisation, ont encore du mal à se l’approprier. L’outil ZENON a été déployé au mois de mai 2024 à Malakoff pour remplacer le vieillissant NETIA, mais les équipes se sont vite retrouvées confrontées à une multitude de dysfonctionnements d’ordre technique durant quasiment 6 semaines ! La Direction indique que ces bugs ont été stabilisés, et que l’outil ne sera pas déployé ailleurs, tant qu’il ne sera pas fiable à 100%. En 2023, on observe 22 départs à la retraite dans le périmètre Pôle, contre 10 en 2022, une forte augmentation donc, qui oblige l’entreprise à revoir sa politique de recrutement, en mettant l’accent sur les alternants par exemple. Le taux d’absentéisme est légèrement plus élevé en Outre-mer par rapport au taux de FTV, environ 6.4%, mais cela s’explique notamment par la situation sociale compliquée de certains territoires.
Depuis des mois les évolutions de l’organisation de la direction du réseau France 3 se sont faites par petites touches, sans en informer les élu·es. Ces derniers ont constaté que toutes les décisions stratégiques concernant le Réseau se prennent désormais ailleurs. Les débats à ce sujet en CSE Réseau sont restés totalement stériles et il nous a fallu porter ce point en CSE Central pour enfin obtenir un document de présentation de la gouvernance de l’offre régionale au sein de la Direction Antenne-Programme (DAP). Cela prouve bien que ce n’est plus dans le CSE du Réseau que les choses se jouent. Les éléments nous montrent que la décision n’est effectivement plus prise au niveau de la direction du Réseau qui est sous la tutelle prescriptive de toute une série de directions fonctionnelles : la direction de l’info (qui fixe la ligne éditoriale, garantit la bonne mise à disposition des moyens), la direction des technologies (qui décide des outils qu’on déploie, qui préempte le débat sur les process techniques et les pratiques), la direction des finances qui détient les cordons de la bourse et fixe le cadre et la DRH qui est redevenue largement prescriptive d’un grand nombre de sujets, empiétant sur le terrain des managers opérationnels, préemptant largement les décisions et devenant le véritable lieu de détention du pouvoir de l’organisation du quotidien. Au-dessus de cette direction du Réseau, c’est la DAP qui fixe et prescrit la ligne, le cadre et l’organisation du numérique, l’architecture de l’offre de programmes et des stratégies de cases. C’est elle aussi qui pilote les DDMPO (directeurs délégués aux moyens et à la performance opérationnelle), qui supervisent la planification et l’allocation des moyens dans les antennes. Du coup, la direction du Réseau n’est plus que le récipiendaire de ces injonctions et sert de courroie de transmission, de passe-plat. Quelle est sa marge de manœuvre en étant prise entre le marteau et l’enclume, mise dans une situation difficile, où elle doit assumer devant les DR et les élu·es des décisions qu’elle n’a pas prises ? La direction tente de répliquer en affirmant que sous son règne il n’y a jamais eu autant de décentralisation. Qui entend-elle convaincre ? Pour la CGT il s’agit d’un faux-semblant car derrière cet affichage de décentralisation les décisions ont été largement recentralisées à la direction des antennes et des programmes ou dans les direction supports. Tous les débats en CSE Réseau qui portent sur des décisions sont vains. Les élu·es n’auront donc d’autres choix que de porter ces questions devant le CSE Central afin d’obtenir des réponses des vrais décideurs.
Chaque année une discussion sur la gestion du contrat prévoyance-santé avec Audiens est organisée avec les organisations syndicales afin d’en assurer l’équilibre financier et intégrer les nouvelles contraintes législatives, avec trois options possibles :
En 2024, le choix avait été de préserver intégralement le niveau de prestation, ce qui avait eu pour conséquence une hausse des cotisations de 10,4 %, prises en charge à 55 % par l’employeur. De nouveaux transferts de charge sont prévus par l’État en 2025 vers les complémentaires santé avec une tendance au déremboursement qui s’accélère. A FTV, après étude des différentes options, la direction a décidé de mettre en place unilatéralement deux mesures d’adaptation des prestations d’Audiens :
Ces évolutions s’imposent aux salarié·es afin de pérenniser notre système collectif. Elles sont la conséquence des choix politiques faits au niveau des gouvernements successifs depuis des années.
Comme les années précédentes, une grande part des formations réalisées en 2023 ont concerné la transformation de l'entreprise qui se limite aux formations aux nouveaux outils. 71 % des effectifs (CDI et CDD) ont été formés en 2023. Les différentes catégories de personnel (hommes/femmes, travailleurs handicapés, direction de rattachement…) sont équitablement formées, à l’exception des 55 ans et plus qui sont en retard et les salarié·es du Réseau France 3 qui sont plus formés en raison de l’avalanche de nouveaux outils. 87 % des formations ont eu lieu en présentiel (1/3 à l’UFTV et 2/3 sur site). La majorité des formations ont duré 2 jours ou moins. 18 reconversions ont été validées en 2023, 10 autres ont commencé en 2023. 534 salarié·es ont suivi au moins une formation à l’environnement, principalement au Siège. Le cursus manager a occupé 1.056 stagiaires pour un montant global de 451 309 €.
Parmi les salarié·es permanents présents sur la période et qui n’ont pas été empêchés de suivre une formation (arrêt maladie, congé sans solde, mutation…), 358 n’ont suivi aucune formation non obligatoire au sens légal, soit 6% de l’effectif.
Sur les 229 salarié·es recrutés en 2017 et toujours présents dans l’entreprise en 2023, seuls 9 n’ont pas eu d’entretien professionnel et/ou de formation non obligatoire (au sens légal) sur la période. L’entreprise n’a donc versé que 27.000€ (3.000€/salarié) de droits correctifs, soit 888.000€ versés depuis 2021. Ces sommes ne sont pas prises sur le budget de la formation.
Il devrait y avoir autant de formations en 2025 qu’en 2024, même si le budget n’est pas entièrement garanti à ce stade. L’UFTV organisera et financera plus de formations, ce qui permettra aux directions locales d’utiliser leur budget décentralisé pour des formations hors catalogue. Former les salarié·es aux nouveaux outils reste la mission n°1 de l’UFTV. Les salarié·es de France 3 et du Pôle Outre-mer seront concernés par le déploiement de nombreux outils. Cela pèsera sur les ETP puisqu’il faudra remplacer les stagiaires. Dans notre contexte budgétaire contraint, il y aura forcément des conséquences sur les conditions de travail. Il y a aussi les conditions dans lesquels les projets sont menés. Les formations à la conduite de projet restent le parent pauvre, incompréhensible pour la CGT. C’est ce qui explique les dégâts humains constatés à chaque déploiement. Des formations soi-disant d’acculturation à l’IA continueront d’être proposées. Pour la CGT, elles actent déjà l’usage d’outils IA, ce qui n’est pas possible avant que les élu·es aient donné leur avis sur le sujet. Chaque chef de service devra suivre au moins une formation au management en 2025. Le déploiement de la formation aux enjeux climatiques se poursuit. Cette année les salarié·es France 3 et Outre-mer seront plus concernés. L’Université devrait être équipée d’un nouveau logiciel de gestion dans 1 an, ce qui devrait permettre un meilleur reporting. Concernant l’amélioration des process RH, c’est en cours... Pour la CGT, le projet de plan de formation ne répond que partiellement au diagnostic de l’emploi (identification des métiers jugés stabilisés, en décroissance ou en mutation) et au PAPRIPACT (plan d’action pour prévenir les risques professionnels), en tout cas ce n’est pas rendu lisible. La direction s’est engagée à y travailler.
Bon à savoir : les entretiens annuels 2025 seront ouverts du 16 décembre 2024 au 31 mars 2025. Ils serviront, entre autres, à recueillir vos demandes de formation pour le plan de développement des compétences de 2026. Même si le salarié ne signe pas son entretien, la direction nous assure que la filière RH peut quand même exploiter les données. Et n’oubliez pas de vérifier que l’évaluation de vos compétences « au-dessus des attentes » n’est pas supprimée à votre insu.
FTV a versé 3 638 194,47 € en 2024 : 3 355 250 € de taxe d’apprentissage et 282 944,47 € de pénalités puisque notre taux d’alternants n’est que de 3,8 % quand le seuil d’exonération est de 5 %. Une fraction de la taxe d’apprentissage (503 537 €) est versée directement par FTV à 153 établissements, dont 20 % est versé à des associations « diversité », le reste à des écoles publiques et privées. La répartition géographique des établissements bénéficiaires évolue légèrement en faveur de l’Outre-mer :
Selon le Pilotage social de FTV, l’entreprise n’est pas structurée pour croiser les données, donc chaque direction opérationnelle est responsable de son pôle. Mais le Pilotage social peut quand même rapprocher certaines données. Les effectifs diminuent. Entre 2021 et 2023 FTV a perdu 224,5 ETP (-2,5 %) : -4,2 % de permanents (départs RCC) et +9 % de non permanents (pour combler temporairement les départs). Tous motifs confondus, 72 % des départs ont été remplacés, mais pas forcément poste pour poste. Si la masse salariale annuelle des permanents a nettement diminué entre 2022 et 2023 (presque -17 millions d’€), la rémunération moyenne annuelle en brut fiscal a augmenté de 2 %. 42 salarié·es qui ont été alternants entre 2020 et 2022 ont été embauchés en CDI en 2023. Progression de 30 % en ETP moyen entre 2021 et 2023 du recours à l’alternance. La direction souhaite faire encore plus, c’est un objectif de la PDG. Les heures supplémentaires sont en augmentation, mais rien n’est véritablement mis en œuvre pour l’éviter. Sans compter les heures non déclarées. L’âge moyen des salarié·es de FTV est relativement stable à 49,5 ans en 2023, sachant que l’âge moyen en France est de 42 ans. Jusqu’à 50 ans les 2 sexes sont à l’équilibre : 1 752 hommes pour 1 768 femmes. Au-dessus on bascule dans un déséquilibre en faveur des hommes. Beaucoup plus préoccupant : l’âge médian à FTV est de 51 ans. La CGT a alerté la direction : les explications sociologiques sont une facilité pour ne pas analyser les organisations du travail. Il ne faut pas tomber dans ce piège, sous peine de passer à côté des vraies causes, et donc de partir sur des mesures préventives/correctives inutiles, une perte de temps et d’argent. Le taux d’absentéisme (absences maladie et accident du travail) à FTV en 2023 est de 6,13 %, ce qui reste élevé. Le nombre d’accidents du travail avec arrêt est en augmentation continue chez les PTA et les journalistes. Pour la CGT, il est nécessaire de questionner ces salarié·es sur l’organisation du travail.
Au 30 septembre 2024 FTV comptait 8.102 permanents (+104 qu’au 30/09/2023) et un niveau d’emploi de 8 941,55 ETP moyen (7.671,48 ETP Permanent + 1 270,06 ETP Non Permanent). Si les permanents augmente c’est notamment en raison des recrutements et de la baisse du nombre de temps partiels. La hausse du recours aux non permanents vient des pics d’activité et du remplacement des permanents en arrêt de travail qui ont été plus nombreux que d’habitude en janvier et février (maladie et accident du travail). Les heures supplémentaires et complémentaires sont en augmentation (+24 481 heures) quasiment dans toutes les directions. L’essentiel a été réalisé en mai-juin-juillet (Tour de France, Roland Garros, JOP, législatives). Pour absorber le niveau de recours aux non permanents, certaines directions utilisent les postes vacants pour rester dans la trajectoire ETP qui leur a été assignée, ce qui dégrade les conditions de travail. Selon le Pilotage social, le bilan du 3ème trimestre 2024 montre que nous sommes restés dans le cadrage, les pics avaient été anticipés et budgétés. Mais les chiffres ne montrent pas le niveau d’efforts que les salarié·es ont dû faire pour en arriver là. Se pose la question de la soutenabilité de l’activité au regard des effectifs : aucune réponse de la direction. Prévision de sortie des effectifs au budget : 8 980 ETP au 31 décembre 2024, sachant que nous sommes à 8 941,5 au 30 septembre. La notification ETP 2025 n’est pas encore connue, mais la direction assure que les budgets 2025 tiennent compte des formations inscrites au plan de développement de compétences et qui nécessite de remplacer les stagiaires. A la demande de la direction de France 3, le Pilotage social travaille à la construction d’indicateurs pour suivre la population des managers.
L’Accord Handicap a pris fin le 31 décembre 2023 et a été prorogé jusqu’en décembre 2025. Pour l’année 2023, le taux d’emploi de salarié·es en situation de handicap est en hausse et atteint 6,92 % pour le Groupe et 7,60 % pour FTV hors filiales. Des chiffres en augmentation constante ces 3 dernières années et le taux le plus élevé à ce jour à FTV. Cela se concrétise par un nombre de salarié·es en situation de handicap en augmentation : 562 pour le Groupe, 582 avec les Filiales, 42 RQTH supplémentaires enregistrés sur l’année et 13 recrutements. L’objectif de 55 recrutements sur les 3 ans (2021-2023) a été atteint, il est même en dépassement avec 61 recrutements. En revanche en Outre-mer les effectifs ont baissé avec 6 travailleurs handicapés en moins en 2023. On note une légère surreprésentation des femmes dans les fonctions support, principalement CDI (93 %), 71% ont plus de 50 ans dont une centaine peuvent partir à la retraite dans les prochaines années, ce qui aurait une incidence sur le taux d’emploi. Le pourcentage de moins de 30 ans a aussi doublé ces 2 dernières années pour atteindre 4 %, c’est le résultat de toutes les actions de sensibilisation lors des entretiens d’embauche, nous dit la direction. Par ailleurs, si la consommation du budget était inférieure à 50 % au cours des 2 premières années de l’accord, elle a atteint 75 % en 2023, avec une hausse des dépenses pour toutes les entités de FTV. Les faits marquants et chiffres clés sont détaillés dans le compte-rendu de la commission handicap du CSEC. Nous retenons que les filiales FTV Studio et FTV Publicité ne remplissent toujours pas leurs obligations d’emploi sur l’ensemble de la période, seul FTV Distribution en 2023 accuse une progression de son taux de 1,77 % à 3,10 %. Les élu·es relèvent pour autant des axes d’amélioration indispensable afin de permettre à tous les salarié·es d’accéder à la formation. En effet, le taux d'accès moyen à la formation des travailleurs en situation de handicap est inférieur à celui des autres salarié·es et cela n’est pas normal. Ce sujet de la formation doit faire l’objet d’investigations particulières afin d’envisager les accompagnements spécifiques qui font peut-être défaut aujourd’hui. Par ailleurs, les élu·es demandent à la direction de produire un focus sur le nombre de salarié·es licenciés pour inaptitude qui sont en situation de handicap. A ce stade la direction invoque le RGPD (règlement général de protection des données) et la difficulté à croiser des données pour obtenir cette information. Ce chiffre serait pourtant un indicateur supplémentaire pour mesurer si tous les dispositifs de l’accord en cours sont suffisamment mobilisés afin d’accompagner chaque salarié en situation de handicap. La CGT regrette le peu de retours sur la tenue des comités de maintien dans l’emploi qui peuvent être un lieu constructif et décisif pour le devenir de chacun de ces salarié·es. L’accord de juillet 2021 rappelait le rôle des représentants des salarié·es dans la recherche de l’égalité professionnelle au sein de l’entreprise, à laquelle ils contribuent « notamment lors des Commissions dédiées » (p.10). On peut dès lors regretter qu’il ait fallu attendre juin 2024 pour que la direction de France télévisions réponde à l’avis du CSEC d’octobre 2023 sur le bilan handicap de 2022.
Une situation alarmante ! Malgré une subvention de 2 527 671 € versée au Groupe Action Logement en 2023, la CGT constate une diminution constante de l'attribution de logements sociaux aux salarié·es de France Télévisions. En 2023, seulement 25 salarié·es ont pu être logés dans le parc social. La raison ? Les salarié·es de FTV ne sont pas prioritaires pour une grande majorité d'entre eux, car ils sont considérés comme « privilégié·es » ou gagnant « trop », par rapport aux plus précaires. Ils ne peuvent avoir accès qu’aux logements intermédiaires proposés par Action logement. La direction ne propose rien face à l’ampleur de la crise du logement. Le logement fait pourtant partie de la qualité de vie au travail.
Les documents socles de la prévention des risques professionnels ont été analysés par les élu·es de le CSSCTC*** et du CSEC. A force d’être tarabustée par les représentants du personnel, la direction s’améliore d’année en année sur la forme (il faut dire que France Télévisions était très en retard sur la loi à ce sujet). DUERP****, PAPRIPACT et Bilans SSCT des différents sites de l’entreprise ont presque tous été fournis. Cependant, sur les problèmes de fond, on est encore loin du compte. Si les groupes de travail de révision des DUERP identifient très correctement leurs risques au travail, les plans d’actions des directions décrits dans les PAPRIPACT ne sont pas du tout à la hauteur. Jamais la source du risque n’est recherchée et combattue comme l’exige le code du travail (prévention primaire). A la place, les directions préfèrent programmer des mesures de prévention d’ordre secondaire ou tertiaire, c’est-à-dire des actions qui vont tenter de limiter les dégâts. Pourquoi cette inertie, alors que les déclarations d’accidents du travail liées aux risques psychosociaux ont augmenté de 52 % entre 2022 et 2023 ? Les raisons sont multiples : d’abord, parce que la prévention n’est pas une priorité. Les décideurs, hors sol, ont certainement du mal à empathiser avec des salarié·es dont ils méconnaissent le travail réel. Ensuite, dans un contexte de disette budgétaire, ils trouvent visiblement que la prévention coûte trop cher, en oubliant que les mesures curatives seront bien plus onéreuses. Enfin, bon sens et compétence manquent parfois cruellement au sein du corps managérial, bien souvent incapable de ne pas reporter son propre stress sur les équipes. Parmi ces cadres, certains deviendront véritablement toxiques. Les rapports sociaux n’ont jamais été aussi dégradés dans l’entreprise. Au vu de ce constat, corroboré par des chiffres, des faits et de solides documents, les élu·es du CSEC exhortent la Présidente de France Télévisions à impulser un changement de politique social, un changement d’état d’esprit.
* PAPRIPACT : Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail. C’est le plan d’action de la direction au regard des risques professionnels identifiés dans le DUERP ** Bilan SSCT : Bilan Santé Sécurité et Conditions de Travail. Rapport annuel établi par la RH selon une liste d’indicateurs légaux, tant quantitatifs que qualitatifs. Il fait le portrait d’un site sous le prisme des conditions de travail (évolution de l’emploi, personnels extérieurs, évolution et nature des accidents du travail, dépenses engagées pour la maintenance bâtimentaire, bilan d’exécution du PAPRIPACT…) *** CSSCTC : Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail du CSEC **** DUERP : Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels. A la main de l’employeur, c’est la liste de tous les risques professionnels avérés ou potentiels. Salarié·es et élu·es peuvent contribuer à sa mise à jour au moins annuelle.
Que ce soit concernant l’égalité professionnelle, la formation, la taxe d’apprentissage, le bilan social, l’emploi, le handicap, le logement ou la politique de prévention à FTV, certaines demandes des commissions du CSE central ont été entendues par la direction, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les documents intègrent une analyse et pour que la direction prenne conscience de la nécessité de conduire la transformation de l’entreprise d’une autre façon. Faire plus avec moins à conditions de travail constante est un leurre et ne peut se réduire à déployer des outils et des nouveaux métiers. L’entreprise dispose par ailleurs de moyens et d’outils puissants, qui peuvent et doivent permettre des analyses d’un autre niveau et la construction d’indicateurs utiles indispensables au pilotage d’une politique sociale de haut niveau. Nous ne comprenons pas les réticences persistantes de la direction à ce sujet surtout à l’ère de l’extraction automatisée de données pour construire des indicateurs pertinents. Un comble pour une entreprise dont l’un des cœurs de métier est de rechercher, de diffuser et d’analyser l’information. La politique sociale devrait être l’une des orientations stratégiques de l’entreprise car elle est l’une des conditions de réussite de son déploiement.
Paris, le 10 janvier 2025
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Déclaration liminaire de la CGT au CSE central du 12 décembre 2024
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Pour la 3ème fois en presque 5 ans, l’examen d’un énième projet de loi de réforme de la gouvernance de l'Audiovisuel Public est ajourné. Malgré cela, certains s’acharnent à vouloir le mener à bien alors que nos entreprises rencontrent leur public et que les audiences sont bonnes sur tous les supports. Oseront-t-ils relancer le processus une 4ème fois dès que nous disposerons d’un nouveau gouvernement ? On peut le craindre, mais on peut aussi espérer que dans le contexte politique actuel, la raison l’emporte. Car, n’y a-t-il pas des projets plus urgents et plus importants à mener pour le pays et les Français ? En fait, on comprend un peu mieux les enjeux concernant l'Audiovisuel Public : les rapprochements des différentes entités permettraient de dégager les économies imposées par le budget 2025 (s’il est voté un jour…). C’est en tout cas ce que vous avez prétendu, Mme la Présidente, devant la commission Culture de l’Assemblée nationale. Un aveu sur les véritables raisons de cette réforme. Les choses sont donc claires, il s’agit rien de moins qu’un projet pour rationaliser les ressources : des emplois moins nombreux, moins coûteux et plus de temps de travail pour les salariés. Cela séduit sans doute dans les hautes sphères du pouvoir, où on est assez éloigné de la réalité du monde du travail, mais pas du côté des travailleuses et travailleurs de notre entreprise qui n’en peuvent plus d’être toujours plus pressés, jusqu’à en perdre le sens de leur travail et de leur attachement au service public. -180 ETP : c’est l’objectif de réductions d’effectifs projeté par la direction de France Télévisions en 2025. Une nouvelle purge sur l’emploi. Il y a un peu plus d’un an nous étions pourtant soi-disant à l’os, disiez-vous, Madame la Présidente, car en plan social depuis 10 ans. Et là, tout à coup, ces déclarations sont balayées, la direction prétend continuer à trouver des marges de manœuvre sur l’emploi. Comme s’il y avait de la marge et qu’il était légitime de demander à notre entreprise des économies sans fin, en faisant abstraction de l’état déplorable du corps social. Le pire, c’est que cela ne permettra même pas de faire face à l’énorme déficit qui s’annonce. Pour la CGT, l’heure est tellement grave que la direction s’honorerait à s’opposer enfin à ceux qui nous imposent de telles économies. Elle redorerait son image si elle se posait en rempart protecteur des salariés dont elle a la responsabilité, plutôt que de donner l’impression qu’elle ne les considère que comme une charge. Soyons réalistes, nous ne pourrons pas atteindre de tels montants d’économies : plus de 100 M€ de déficit envisagé en 2025. Mais qui va payer l’addition ? Dans le réseau régional, le projet Tempo a nécessité un renfort de 60 ETP entre 2023 et 2024. Va-t-il falloir maintenant en supprimer plus de 100 au détriment de la santé des salariés ? Doit-on définitivement abandonner toute idée de développement ? Dans ce contexte, le projet de COM 2024-2028 est par terre, il faut tout revoir, autant sur le fond que sur la capacité de l’entreprise à atteindre ses objectifs. Certes on ne repart pas de zéro et le CSEC aura son mot à dire sur la re-négociation du COM avec l’État. Mais de son côté, que propose aujourd’hui la direction ? Des attaques tous azimuts contre les salariés, leurs perspectives professionnelles et leurs conditions de travail. Elle n’a rien trouvé de plus urgent que d’engager une nouvelle restructuration de la Fabrique en supprimant purement et simplement deux cars de vidéo mobile, en reclassant les salariés sur les autres cars. Un projet inacceptable dont nous demandons le retrait immédiat. Les salariés ne peuvent être condamnés à payer pour les errements stratégiques des dirigeants de la fabrique. Ces derniers ont définitivement perdu toute légitimité pour présider à l’avenir des moyens internes de fabrication. Nous demandons l’engagement d’une négociation pour construire un autre avenir à notre outil de fabrication plutôt que son inexorable rétrécissement méthodiquement orchestré par la direction actuelle. Enfin, la CGT tient à réaffirmer qu’elle mettra tout en œuvre pour préserver l’accord collectif et tous les conquis sociaux des salariés. Qualifier cet accord d’obsolète est un non-sens absolu en cette période où nous nous devons de sauvegarder tous nos repères sociaux. Nous n’envisageons la négociation collective que sur la base d’un droit constant ou en amélioration pour les salariés, n’en déplaise aux négociateurs patronaux. Nous croyons au progrès social ! Dans le monde où nous vivons, c’est une idée moderne. Cet accord collectif est notre trésor, un acquis de haute lutte et nous n’entendons pas le brader.
Paris, le 12 décembre 2024
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Déclaration liminaire de la CGT au CSE central d’octobre 2024
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Déclaration liminaire de la CGT
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Ce 8 octobre, nous ne savons pas si la totalité des crédits dits de transformation actés pour le budget 2024 sera versée. Nous ne savons toujours pas quel sera le mode de financement de l’Audiovisuel Public au 1er janvier 2025. Nous ne savons toujours pas si le budget 2025 sera conforme à la trajectoire budgétaire pluriannuelle actée à l’automne 2023. Nous ne savons toujours pas si le projet de holding-fusion sera réactivé l’année prochaine, nous savons juste qu’il n’entrera pas en vigueur au 1er janvier 2025, faute de temps. Depuis l’automne 2023, le projet stratégique de France Télévisions et son contrat d’objectifs et de moyens, de l’élaboration desquels les représentants du personnel ont été écartés, ont fait l’objet d’intenses échanges avec les tutelles. Mais depuis le 9 juin et l’annonce de la dissolution, silence radio de l’État. La parenthèse « enchantée » des JOP s’est rapidement refermée et a laissé sa place au moins riant retour à la réalité de notre entreprise et à son avenir incertain. Certes des initiatives politiques sont engagées pour pérenniser un mode de financement de l’audiovisuel public alternatif à la bascule dans la budgétisation. Mais quand bien même cela adviendrait, ce qui n’est pas gagné, qu’est-ce qu’un Audiovisuel Public indépendant s’il n’a plus les moyens de ses ambitions ? Les atermoiements de l’État plongent l’entreprise dans une incertitude rarement atteinte et nous ne savons toujours pas, à ce stade, quels seront les impacts des orientations stratégiques de l’entreprise sur les effectifs, sur les activités internes et les conditions de travail. Nous en sommes rendus à élaborer des hypothèses. Nous, syndicalistes, investis dans la défense des intérêts des salariés, enchaînons les rendez-vous avec les parlementaires pour faire entendre notre voix en faveur d’un Audiovisuel Public fort, pluraliste et indépendant. Et nous apprenons, au travers d’une liste de questions de la commission Culture de l’Assemblée Nationale adressée aux organisations syndicales que « France Télévisions avance l’hypothèse d’une stabilité des effectifs à 8 900 ETP sur la durée du COM », « que la masse salariale, pour sa part, passerait de 984 millions d’euros en 2024 à 1 045 millions d’euros en 2028 », soit une hausse minime et peu réaliste de seulement 1,2 % par an en moyenne. La modération salariale a visiblement de l’avenir à FTV. La stabilité des effectifs est une bonne chose en soi mais est-elle crédible, compte tenu de l’équation économique présentée ? Nous ne sommes visiblement pas les seuls à nous poser la question car les mêmes parlementaires nous écrivent que « selon la mission de l’IGF, la réalisation complète du plan d’économie conduirait à une réduction de 700 ETP pour le groupe ». On est pour le coup très loin de la stabilité des effectifs. Est-ce cela que prépare la direction ? Sans l’assumer publiquement ? Toujours selon l’Inspection Générale des Finances (IGF), « 55 à 75 millions d’euros du plan d’économie seraient conditionnés à la rénovation du cadre social de l’entreprise, ce qui supposerait de renégocier l’accord collectif unique de 2013 ». (sic) La seule possibilité serait donc de diminuer la couverture conventionnelle des salariés pour atteindre les objectifs économiques et ça, nous nous y opposerons. La boucle est-elle bouclée ? S’agit-il d’engager une nouvelle purge sur l’emploi et les conditions sociales, après avoir affirmé depuis deux ans devant les parlementaires que nous étions au bout des économies possibles d’ETP ? Faut-il aller encore plus loin ? Sera-ce cela la feuille de route de la future présidence de France Télévisions pour laquelle les candidatures doivent être examinées au printemps 2025 ? Où la direction compte-t-elle taper cette fois ? Pense-t-elle, dans une approche très libérale, que de la « sur-qualité » subsiste encore dans quelques recoins de l’entreprise ? S’il est difficile de piloter sérieusement la transformation d’une entreprise face à une telle inconstance de l’État, il n’est pas acceptable que les représentants du personnel soient systématiquement mis à l’écart de la réflexion stratégique de la direction. Ce n’est en aucun cas l’illustration du haut niveau de dialogue social revendiqué il y a quelques années. Dans le contexte actuel, est-il bien raisonnable de poursuivre le déploiement de la transformation, sans avoir l’assurance de son financement ? Les autres entreprises de l'Audiovisuel Public ont visiblement été plus prudentes. Qu’en est-il chez nous ? Quels sont les projets suspendus, les projets abandonnés, ceux qui se poursuivent ? Nous ne le savons plus. Nous n’en découvrons que des bribes au détour de certaines indiscrétions de terrain ou à la faveur du lancement d’opérations à bas-bruit, comme si mettre les salariés et leurs élus devant le fait accompli suffisait à neutraliser leurs réserves. Dans une période aussi lourde, cette façon de faire questionne sur la sincérité de la direction. En ce 8 octobre, sans assurance qu’il reste un COM et une trajectoire budgétaire, le projet stratégique est-il encore soutenable voire simplement réel ? Il revient maintenant à la direction de clarifier ses positions sur les conséquences de cette situation. Paris, le 8 octobre 2024 |

Compte rendu du CSE central - 27 et 28 juin 2024
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À date, ce 27 juin, la Présidente de France Télévisions considère que le contexte politique est particulièrement inédit, avec un ciblage de l’audiovisuel public qui crée beaucoup d’émoi chez les salariés. L’examen de la proposition de loi sur le financement de l’audiovisuel public a été stoppé du fait de la dissolution. Si rien n’est fait d'ici fin 2024, le budget de l’audiovisuel public basculera dans le budget de l’État avec le risque de régulations à la baisse en cours d’année. C’est le scénario du pire qui se réalise selon Delphine Ernotte, ce à quoi nous souscrivons totalement. Le 2ème risque, selon la Présidente, c’est le niveau du budget car en l’état le projet de COM et la trajectoire financière pluriannuelle ont disparu des travaux des assemblées. Dans ce contexte, Delphine Ernotte affirme qu’il était important (et stratégique) de renouveler les engagements avec les producteurs privés dans la création audiovisuelle et le cinéma. Car FTV, c'est 50 % des investissements dans la création française, un emploi à FTV génère 5 emplois dans le secteur soit environ 60 000 emplois. Il s’agit donc d’un levier important pour préserver la capacité financière de l’entreprise, selon elle. Pour la CGT, les apprentis sorciers de la privatisation devraient bien réfléchir aux impacts de leur funeste projet. Pour Delphine Ernotte, il s’agit d’un bon accord avec des droits « 360 », soit une plus grande liberté pour diffuser sur tous nos canaux, sur des durées plus longues et enrichir ainsi notre plateforme. Selon elle, quand on protège le secteur, on protège également France Télévisions. Pour la CGT, on va toujours dans le même sens : certes on protège notre approvisionnement, mais quand protège-t-on les salariés ? Nous déplorons que la préservation voire l’amélioration des conditions de travail des salariés en interne ne soit pas considéré, au même titre, comme un levier stratégique. 3ème inquiétude, la perspective d’une privatisation de l’audiovisuel public qui est dans le programme du RN. Selon la Présidente il y aurait unanimité dans tout le secteur, y compris l'audiovisuel privé, contre ce projet. La menace s’éloigne après le second tour des élections législatives, pour le moment du moins... La Présidente dit respecter un devoir de réserve pendant la campagne, mais qu’elle aura à s’exprimer le moment venu, « Car cette proposition du RN est inacceptable, ce serait la mort du service public de l’audiovisuel ». Sur la nécessaire neutralité de France Télévisions qui est parfois remise en question, la Présidente estime « qu’au bout c'est l'attachement des téléspectateurs qui fera la différence » : « les Français nous font confiance, nous ne sommes pas une chaîne d’opinion ». Un peu court pour la CGT. La neutralité nécessite une meilleur équilibre dans l’expression des courants de pensée, mais aussi la dénonciation à l’antenne de tout ce qui ne respecte pas les principes républicains et la Constitution, comme notamment la préférence nationale ou le droit du sang en opposition au droit du sol. Sur le retrait des 5 journalistes de SDJ de France 3 du traitement de la campagne électorale qui signe un échec du dialogue social, la Présidente assume la décision du directeur de l’information, mais reste muette sur ceux qui à l’antenne se permettent des prises de positions favorables à certains courant politiques. Deux poids, deux mesures... La présidente réfute l’idée selon laquelle, les politiques considèreraient « qu'on est d'un bord plutôt qu’un autre ». Ce n’est pourtant pas ce qu’on entend sur le terrain du côté des citoyens. La CGT a demandé le retrait de la clause de neutralité du projet de modification du règlement intérieur de France Télévisions dénonçant au passage l’empilement de guides et de chartes guide qui juridiquement ne sont pas opposables aux salariés mais qui incluent des extraits de loi qui eux sont opposable, ce qui crée une confusion sur le statut de ces textes dans l’entreprise. La DRH de FTV essaie de rassurer sur ce point, elle précise qu’on vient d'ouvrir le débat sur ce sujet et que nous allons continuer nos échanges. Pour la CGT, les antennes manquent de diversité de points de vue, car les rédactions manquent de diversité sociale, en particulier dans l'encadrement. Sur la fabrique de l’information, ce n’est pas la faute des journalistes, mais des chefs de service qui imposent une façon « vu d’en haut » de traiter l’information. FTV est finalement très suiviste de l'actualité en général, et participe de l’effet de meute, de l'emballement médiatique, comme le font les autres chaînes. Il y a peu de débat d'idées où on prend le temps de laisser la place à l’intelligence, à la nuance, à la compréhension du monde. La tendance est plutôt à l’effet miroir, à la vox populi via les micro-trottoirs, sans recul, sans valeur ajoutée journalistique, ce qui crée une caisse de résonance évidente aux idées nauséabondes. La résonance est justement un des éléments de la stratégie de FTV, il convient de travailler sérieusement à ce qu’on fait résonner dans la société. La patronne s’est agacée des remarques des élus, estimant qu’il était contre-productif de se flageller. Entre le devoir d’inventaire critique et citoyen porté par les élus et le déni de la présidente, il y a un fossé. Pour retomber sur ses pieds, la Présidente espère que l’arrivée de JO sera une petite respiration qui permette de légitimer le service public, en partie auprès des publics. Un point a également été fait sur la situation très grave que vit la Nouvelle Calédonie. Les représentants du personnel font état de salariés en grande difficulté et que personne ne se sent en sécurité là-bas. La Présidente acquiesce et explique que la direction considère cette situation comme un 3ᵉ front de guerre avec les mesures de sécurité qui vont avec. Mais elle s’offusque que des élus puissent estimer que la direction n’a pas suffisamment anticipé les mesures de protections des salariés.
La directrice du réseau régional résume la position de la direction en une phrase laconique : « nous déployons les 4 jours, là où c'est possible ». Les élus CGT s’interrogent pour savoir pourquoi cela est possible à certains endroits et pas à d’autres. Si l’impossibilité est due à l’impact sur les ETP, cela va empêcher la reprise des éditions à la rentrée de septembre 2024. Car ce sujet reste très sensible. Nous l’avons vu récemment, dans certaines antennes, où la direction a souhaité assurer les éditions du week-end -- partie nationale comprise -- avec une seule scripte. Au final, c’est l’antenne qui en a pâti : la partie nationale n’a pu être diffusée et c’est FTR qui a assuré le comblement. La direction serait bien inspirée de retenir la leçon du fiasco qu’elle a provoqué lors du lancement dans des conditions désastreuses des éditions Ici en septembre dernier. Si les moyens ne sont pas au rendez-vous, il ne sera pas possible de relancer la nouvelle formule de la rentrée de septembre 2024. La planification de deux scriptes par jour, sept jours sur sept dans chaque antenne est une nécessité, et toutes les directions régionale doivent le mettre en place. Les organisations syndicales signataires du protocole de sortie de grève ont enfin obtenu que les informations nécessaires à l’évaluation de la charge de travail des personnels qui fabriqueront les éditions à partir de septembre 2024, soient transmis à leur expert. C’est sur cette base que nous pourrons nous positionner sur la possibilité ou pas d’une reprise des éditions Ici, antenne par antenne. Par ailleurs, la CGT a précisé que nous ne sommes qu’au bout de la première phase d’application du protocole de sortie de grève, c’est à dire pour les 1ers métiers concernés. Il est temps maintenant de démarrer la seconde phase qui sera consacrée à tous les autres métiers dans toutes les antennes afin de permettre un passage plus généralisé à quatre jours. Cela est possible très facilement pour certains métiers, si les personnels sont volontaires. Plus difficile pour d’autres et il faut entamer les discussions pour examiner le champ des possibles et les conditions de mise en place. La Présidente défend l'autonomie des rédactions régionales qui pourraient décider de faire du national ou pas. Elle évoque même la possibilité de reprise des sujets de Franceinfo. À ce sujet, la DRH ajoute qu’il ne faut pas confondre ce qui a été convenu autour des pratiques professionnelles strictement limitées à Franceinfo et la possibilité de diffuser en région des sujets fabriqués par les deskeurs de Franceinfo. La CGT a rappelé l’engagement pris à l’époque par la direction, réitéré en Conseil d’Administration par la Présidente, de ne pas étendre la diffusion des sujets des deskeurs ailleurs qu’à Franceinfo. Les élus ont rappelé que si telle était l’intention de la direction, cela nécessiterait une négociation. A l’heure des bilans autour du projet Tempo, la Présidente s'interroge à voix haute sur la manière dont les choses se sont passées. La DRH essaie d’en renvoyer la responsabilité aux organisations syndicales. Pour la CGT il faut effectivement s’interroger sur la très mauvaise conduite de ce projet, d’autant que c'est récurrent à FTV. La DRH estime qu’on doit progresser dans la manière d'anticiper les impacts. Ah bon ? On souscrit ! La CGT a rappelé que les élus les avaient très largement anticipés, il suffit d’ailleurs de relire les rapports d’expertises et l’avis des CSE, tout y est écrit noir sur blanc, mais la direction refusait de l’entendre et a voulu lancer le projet coûte que coûte. Elle est en porte donc l’entière responsabilité. Elle serait bien inspirée d’en tirer les enseignements pour l’avenir. Tiens, par exemple sur le déploiement du projet Sherlock.
Le mot d’ordre de la direction pour la diffusion de ces JOP 2024, c’est complémentarité entre les chaînes, entre les services et entre les journalistes des rédactions nationales, régionales et d’Outre-mer associées à cette opération exceptionnelle. Jeux Olympiques (du 26 juillet au 11 août) Trois chaînes assureront la diffusion de l’ensemble des épreuves, 3 régies de continuité et leur plateaux associés seront déployés : France 2 avec un plateau de continuité 7j/7 géré par la régie de l’UM1 (UHD) au Trocadéro sur la terrasse du Musée de l’Homme, face à la tour Eiffel. Retransmission des grands moments, accueil des athlètes français, suivi des 2 disciplines reines - la natation et l’athlétisme, plateau de Télématin et des éditions du 13h et du 20h. Pour France 3, le plateau de continuité sera géré par la régie installée au Club France (lieu de RDV des athlètes Français et d’un certain nombre de comités olympiques) à La Villette. À côté du plateau principal, installé devant la grande halle de La Villette, on trouvera un espace dédié aux duplex pour les éditions et au plateau de Franceinfo. France 3 couvrira les sports collectifs : basket, handball, hockey sur gazon, football, cyclisme sur route, gymnastique… Les deux chaînes linéaires proposeront l’audio description durant l’ensemble des compétitions des JO et des Paralympiques. Pour francetv Paris 2024, la chaîne numérique en continu qui émet depuis le 8 mai 2024 et suit le parcours de la flamme, le plateau sera installé dans le hall du Siège de FTV. Elle diffusera les sports urbains : basket 3X3, breaking dance, BMX… Un live tchat renforcera l’interactivité avec les téléspectateurs. Cette nouveauté a déjà été testée sur Roland-Garros avec de très bons résultats, elle l’est en ce moment sur le Tour de France. Au Stade de France, l’UM2 réalisera l’athlétisme pour nourrir l’UM1 de France 2 et les régies 1 et 3 pour les antennes de France 3 et du numérique. Au 7ème étage du Siège, une cellule trafic sera installée pour réceptionner l’ensemble des flux et les transmettre vers les régies. Importante mobilisation des équipes rédactionnelles et techniques de Polynésie La 1ère pour couvrir les épreuves de surf sur le site de Teahupo'o. 200 000€ ont été débloqués pour permettre l’installation d’un plateau, d’un dispositif commentateur, le suivi par bateau et depuis la fan zone. Une offre éditoriale avec un condensé des résultats sportifs et le classement des pays participants complètera la diffusion des épreuves. Au total, les JO vont mobiliser 330 salariés (210 permanents et 120 non permanents) venus de toute la France. 65 consultants viendront les épauler, 25 pendant les Paralympiques. Jeux Paralympiques (du 28 août au 8 septembre) La continuité d’antenne sera assurée alternativement sur France 2 et France 3. Nouveauté : l’intégralité des épreuves sera diffusée 24h/24 sur france.tv, avec un canal de diffusion pour chaque discipline sportive. Le plateau de La Villette tournera avec les moyens de la régie 3. Sécurité La sécurité est renforcée au Siège. Sur les sites excentrés et sur les lieux des compétitions des agents supplémentaires et un cadre de sécurité en lien avec le Siège seront en appui. Au Bourget un prestataire assurera une surveillance du site. Le port du badge devra être apparent et indispensable dans les locaux et sur les sites, avec des couleurs différentes suivant la qualité du visiteur. En cas d’alerte, le repli sera possible sur le plateau A ou sur d’autres sites couverts. Pour le numérique, le risque ce sont les pics d’audience : les serveurs devraient avoir la capacité d’absorber un nombre important de connexions, mais le login peut vite devenir un goulot d’étranglement. La difficulté sera plus importante sur les Paralympiques car l’ensemble des épreuves sera disponible sur france.tv. L’essentiel des mesures de prévention se concentre sur la cybersécurité. Tout le monde est appelé à la vigilance, d’ailleurs une campagne de changement de mot de passe est en cours de déploiement. Des bascules sur d’autres chaînes du groupe sont envisagées si la diffusion venait à être perturbée. Accessibilité du Siège Hormis sur 3 dates, celle de la cérémonie d’ouverture (26 juillet) et celles des compétitions de marathon (10 et 11 août) où les salariés devront disposer d’un QR code, le Siège sera accessible à tous, sur simple présentation d’une attestation employeur.
Depuis des années, les élus du CSE central demandent qu’on leur présente le schéma directeur immobilier, qui dresse l’inventaire des bâtiments détenus ou loués par France Télévisions, leur état, leur diagnostic de performance énergétique, etc. C’est la 1ère fois qu’une synthèse de cet instrument de pilotage de la politique immobilière de France Télévisions est présenté aux élus. Il détermine les grands choix de l’entreprise en matière d’investissements et d’implantations. La plus grosse partie de ce patrimoine est située dans les régions hexagonales, où France Télévisions est largement propriétaire. Un patrimoine vieillissant des années 50 à 80. Dans les 9 stations ultramarines, le patrimoine plus récent date des années 90 mais il vieillit vite à cause du climat ou encore de malfaçons non traitées suite à un choix peu heureux comme celui de Martinique. France Télévisions a devant elle un mur d’investissements liés à la mise aux normes environnementales. Le « décret tertiaire » impose d’avoir réduit la consommation énergétique des bâtiments de 40 % en 2030, puis 50 % dix ans plus tard pour atteindre une baisse de 60 % en 2050. Quelques rares bâtiments récents répondent aux critères. Pour les autres, il y a 4 possibilités : la rénovation thermique (pour quasiment tous les sites), la rénovation lourde qui inclut en outre une restructuration intérieure des bâtiments (Toulouse, Nouméa, Guyane), la reconstruction d’un nouveau bâtiment sur le même site quand le terrain le permet (Lyon, Strasbourg) ou enfin la relocalisation (Antibes, Bordeaux, Marseille, Chamalières, Bastia). Pour décider du scénario pour chaque bâtiment, la direction a établi une sorte de radiographie des sites reposant sur 12 critères : l’état général du bâti, sa performance fonctionnelle, sa localisation, sa performance thermique, l’accessibilité PMR, etc. sans même y associer les directions régionales qui devront pourtant porter ces décisions. Un comble ! Vu les injonctions stratégiques, la direction a aussi établi un inventaire des réflexions communes avec Radio France pour rapprocher les réseaux France 3 et France Bleu. Il liste les opérations « très structurantes » (en général les directions régionales), les regroupements « relativement simples » (plutôt des locales ou des BIP), celles qui sont « non faisables à moyen terme » ou celles sur lesquelles les deux entreprises n’ont pas encore statué. Dans les 8 opérations « déjà réalisées » figurent des stations comme Rennes, où les travaux s’étirent depuis 3 ans mais où Radio France ne mettra pas les pieds avant, au mieux le printemps 2025. La direction immobilière vend un peu la peau de l’ours… Le schéma directeur prévoit des « orientations fonctionnelles » pour les aménagements à venir. Ces orientations n’ont jamais été discutées, ni avec les salariés, ni avec leurs élus. Elles ont été décidées en chambre par les grands penseurs des IMG ou des technologies qui savent mieux que le peuple ce dont il a besoin. On y apprend ainsi que les nouveaux projets régionaux doivent prévoir une salle de sport, un vestiaire et une douche (1ère nouvelle ! La nouvelle station de Rouen ou le récent réaménagement de Rennes semblent avoir méconnu cette règle…), un espace de restauration alternative (en d’autres termes, tout sauf une cantine mais par exemple les frigos connectés chers au cœur du directeur de l’Immobilier), des espaces mobilité douce (pour les trottinettes et les vélos). Côté process, la règle décidée en haut-lieu, c’est un seul « plateau tri-axes de 250 à 300 m2 », une régie de diffusion et fabrication de 100 m2, une salle machine pour 13 baies, 8 à 12 salles de montage, etc. Les choses sont pour le moins cadrées, pour ne pas dire verrouillées. Les élus ont déploré l’absence de plans B pour un certain nombre de projets, ce qui ne laisse aucune place à des propositions alternatives. Ils dénoncent la méthode employée, l’absence, une fois de plus, d’association des opérationnels lors de l’élaboration de ce « schéma fonctionnel » qui va décider de leurs conditions de travail pour de longues années. De même, le projet stratégique sous-tendu n’est pas explicité : quel avenir décide-t-on par exemple pour le réseau régional ? Le plateau unique tri axes et les régies de 100 m2 sont-ils censés permettre de fabriquer des programmes régionaux ? Dans quelle limite et avec quelles contraintes ? Avec quels process de travail envisagés ? On imagine que dans les cénacles, nos dirigeants se sont projetés dans ce monde futur et que c’est ce qui a déterminé les choix faits. Mais nous n’en savons rien, l’opacité la plus totale règne et la direction avance masquée. Les élus ont rappelé à la direction son devoir de loyauté et de transparence. La méthode actuelle génère la suspicion et nourrit le complotisme chez les salariés qui croient à un plan caché car ils ont le sentiment qu’on insulte leur intelligence en ne leur disant pas précisément les choses. On comprend l’importance majeure d’un document tel que le schéma immobilier et son schéma fonctionnel, et on s’explique mieux pourquoi la direction de l’entreprise a tant tardé à le présenter. En revanche on ne s’explique pas ce dogme qui consiste à procéder par des montages financiers complexes public/privé plutôt que d’envisager un coût de rénovation sous prétexte que cela va engendrer la présence d’algéco durant des mois sur un site existant. A écouter la direction des IMG, le salarié est rétif au changement mais ce n’est qu’un mauvais moment à passer, l’intendance suivra. Face à tant de mépris et de raccourcis nous pourrions en rire si ça n’engageait pas notre avenir de service public dans toute sa composante, dont celle de l’exemplarité en matière de finances publiques.
Depuis près d’un an, France Télévisions déploie un nouvel outil de gestion des programmes, couvrant toute la vie d’un programme, de sa conception à la gestion des droits, en passant par les contrats, la programmation, la diffusion, les auto-promotions, etc. C’est donc un outil stratégique central qui concerne directement plus d’un millier de salariés au siège, en région et dans les Outre-mer et remplace progressivement Oscar, Argos et Trafic. Ce projet au long cours est divisé en plusieurs phases. Le CSE central a déjà été consulté l’an dernier sur la 1ère phase qui concernait les utilisateurs du Siège, il est maintenant consulté sur la 1re partie de la 2e phase qui concerne les stocks et la finance sur le réseau régional. Les élus ont dénoncé le fait que les CSE du Siège pour la phase 1 et du Réseau France 3 pour cette phase ne soient pas consultés, ce qui aurait permis d’anticiper plus finement, en proximité les impacts de cet outil. Dans l’expertise diligentée par le CSE central, les experts notent en particulier le manque d’évaluation des impacts sur les utilisateurs, la faiblesse de l’association des opérationnels à la conception de l’outil, le manque de suivi du déploiement par les représentants du personnel. Face à l’opacité entretenue par la direction et les chefs de projets, les élus du Siège ont lancé un questionnaire aux utilisateurs du Siège. Les retours sont sans appel. Une très large majorité dénonce l’instabilité de l’outil, ses bugs, ses insuffisances, son inadaptation à leurs pratiques professionnelles. De l’avis général, l’outil n’est pas ergonomique, il nécessite une abondance de clics et d’actions, il impose des tâches supplémentaires, des contournements, une intensification du travail, une densité informationnelle, etc. N’en jetez plus ! En outre, le déploiement de la phase suivante ne semble pas avoir pleinement tiré les enseignements des errements précédents, même si l’équipe projet répond qu’il y a eu des améliorations et que « l’application n’aura jamais été aussi mûre ». C’est bien le moins, vu ce que subissent les utilisateurs actuels depuis de longs mois. Un des porteurs du projet précise que France Télévisions cumule un grand nombre de complexités liées à sa taille et à son organisation (complexité de la règlementation sur les droits, décrochages régionaux, fuseaux horaires des diffusions ultramarines), qui oblige à adapter cet outil du marché utilisé chez nos concurrents français (TF1, M6, BFM) ou étrangers (RTBF, BBC, Disney…). Reste qu’aujourd’hui, à trois mois du déploiement de l’outil pour les 1ers utilisateurs en région, on ne connait toujours pas les process de travail et les redistributions de tâches entre les métiers. Il y a clairement un défaut de prévention. C’est ce qu’ont exprimé les élus du CSEC dans leur avis argumenté (à lire ici 📎). La phase suivante fera l’objet d’une consultation du CSE du Réseau France 3. En parallèle, le CSE de Malakoff a été consulté sur les impacts relatifs à son établissement et a mis en place une commission de suivi.
Suite à l’alerte reçue par la référente harcèlement du CSE Central sur la situation préoccupante d’une salariée du Siège élue au CSE Central, les élus ont décidé de voter une expertise afin d’enquêter sur les raisons de cette alerte liée au déploiement du projet Sherlock au Siège et des responsabilités de la direction qui était au courant mais n’a pas agi pour trouver une solution. La direction dénie le droit au CSE Central de diligenter une telle expertise et a assigné l’instance en justice, empêchant ainsi temporairement de faire la lumière sur la situation de notre camarade élue et donc d’engager les mesures de protection appropriée. On est loin de l’obligation qui pèse pourtant sur l’employeur de protéger la santé de ses salariés.
Direction et élus saluent l’exemplarité de la couverture des événements géopolitiques de la Nouvelle Calédonie par nos collègues sur place qui ont fait preuve d’implication et de courage. Le renfort des stations de Polynésie, de Wallis et Malakoff a bien aidé. Le plan de continuité de l’activité semble avoir été efficace puisque la diffusion des éditions a été assurée tout en garantissant la protection des salariés. Malgré tout, certains se sentent en danger et souhaitent quitter le territoire de la Nouvelle-Calédonie quelques mois ou définitivement. Quelque uns envisagent même de démissionner. Le DRH du Pôle les accompagne.
Un peu tard, 8 kits d’EPI (équipement de protection individuel) par station ont été commandés, et Mayotte est en train de tester l’application mobile « Shérif » permettant aux équipes se sentant en danger de donner l’alerte de manière discrète depuis leurs smartphones.
Démarrage du chantier. FAST sera faite par et pour les jeunes. Premier test en décembre. Le tournage d’une fiction en 6 numéros de 50 minutes est également prévu, sous la forme d’une fresque historique qui soit moins « exotique » que ce qui a pu se faire jusqu’ici…
Les stations ultramarines sont censées pouvoir assurer une mission de service public dans le domaine de l’information, et ce, sur 4 supports à la fois (TV, radio, Web et Réseaux sociaux), dans un environnement local et régional extrêmement concurrentiel*. Par manque de moyens, elles se trouvent dans l’incapacité manifeste de l’exercer correctement. Pour objectiver ce dysfonctionnement structurel - nié par la direction alors que l’équité au sein de l’entreprise doit être la règle - les élus du CSE Central ont missionné le cabinet Secafi pour réaliser une étude. Le manque de moyens des stations impose des choix éditoriaux au détriment de la qualité. Elles se partagent 17 M€** de budget de production (achats de programmes, frais de production et prestations techniques) contre 70 M€ pour le Réseau France 3, cherchez l’erreur. La direction rétorque qu’elle a fait progresser le budget production de 13 % en deux ans, oubliant l’impact de l’inflation, et saute sur l’occasion pour remettre sur la table l’opportunité que représenteraient les nouveaux métiers pour dégager des ressources. Vu l’état des salariés aujourd’hui, la CGT estime que c’est de l’ordre du fantasme. La direction du Pôle réduit de plus en plus les acquisitions au profit de la production en station et le recours à la production externe a été réévalué à 2 millions (contre 1,3 M€ en 2023), mais avec pas mal d’hétérogénéité d’une station à l’autre. La direction dit chercher à résorber ces écarts. Les stations sont devenues des chaînes de plein exercice en 2010, imposant de se réinventer et de fabriquer de nouveaux produits locaux et régionaux pour remplir les grilles et ne pas être en concurrence avec les autres antennes du groupe. La CGT estime que l’accompagnement financier n’a jamais été à la hauteur. Secafi pointe un autre dysfonctionnement majeur : 64 postes vacants en Outre-mer en mars 2024 sur 1 535 ETP, 91 postes vacants prévus en décembre 2024 ! Les situations de fatigue et de RPS augmentent, des émissions sont externalisées ou supprimées. Le DRH du Pôle répond que les directions régionales peuvent avoir recours à l’emploi non permanent. Mais sur quel budget, alors que la directrice du Pôle reconnaît avoir demandé aux directeurs régionaux des efforts dans la gestion des ETP ? Elle promet un assouplissement d’ici septembre prochain. En attendant, les salariés n’ont qu’à prendre des vitamines ? Interpellée, la PDG a implicitement validé le constat d’écart de traitement entre Outre-mer et Réseau France 3, et a indiqué qu’elle pourrait même reprendre cette expertise à son compte pour progresser dans l’accompagnement des stations. * Les 1ères sont leader dans 8 territoires sur 9, 42 % des téléspectateurs regardent au moins une des chaînes la 1ère chaque jour, et au moins 21% des auditeurs écoutent les radios la 1ère. ** Aujourd’hui des programmes de flux sont produits pour 9 269 000 € pour les 10 stations, et 8 141 000 € gérés en syndication à Malakoff pour alimenter le fond de grille.
La Direction des médias a présenté son projet de stratégie éditoriale sur le canal interne de la communication du Pôle Outre-mer le 21 juin. Il sera présenté dans tous les CSE/CE/CCEOS et auprès des équipes éditoriales en CODIR. Un document prochainement disponible pour tous (dans comme hors FTV).
Dorénavant la validation des notes de frais sera effectuée par Paris (le service qui valide les frais de mission des collègues de l’Hexagone). Cela permettra une homogénéisation de l’organisation comptable et de se mettre en conformité. Les délais de traitement devraient être réduits à 2 jours. Compte rendu complet (à lire ici 📎).
Compte-tenu des enjeux liés aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre imposés aux entreprises, et en particulier France Télévisions, le CSE central a décidé de se doter d’une commission dédiée afin de pouvoir étudier en détail toutes les études internes sur le sujet et mener un débat en CSE central face à la direction générale. Les élus ont désigné Yvonne Roehrig, comme présidente de cette commission.
A l’unanimité, les élus ont pris acte de ce bilan. Il s’agit d’une formalité administrative, mais essentielle car elle permet d’obtenir de l’inspection du travail un agrément pour le service de santé du Siège autorisant les 3 médecins du travail de jouer un rôle de coordination de l’ensemble des autres médecins du travail dont dépendent les salariés de FTV hors Paris. L’administration regarde avant tout le ratio entre les dépenses annuelles du service (921 934 € de rémunérations des médecins et des 5 infirmières, frais de fonctionnement et dépenses d’équipement) et le nombre de salariés suivis (3 337 salariés permanents et non permanents). Il est jugé « confortable » par le médecin inspecteur qui a demandé à FTV de fortement réfléchir à augmenter le nombre de salariés suivis. Ce sera sans doute le cas avec le rapprochement géographique des filiales dans le cadre du projet Campus. Ça veut surtout dire que les difficultés pour les salariés du Siège de rencontrer régulièrement le médecin du travail vont augmenter…
Grâce à leur rôle de coordination, les médecins du travail du Siège ont une vue globale de l’activité à FTV. Elles ont élaboré des préconisations à destination de la direction afin d’améliorer la prévention. Et ce n’est pas du luxe tant les conditions de travail semblent dégradées : troubles musculosquelettiques et risques psycho-sociaux sont en tête des plaintes. Les élus de la CSSCT y sont aussi allés de leurs préconisations.
38 inaptitudes déclarées en 2023, dont 25 à tous postes. 1 seul reclassement a abouti, il y a donc eu 37 licenciements pour inaptitude, dont 12 qui étaient aptes à un autre poste. 2 inaptitudes concernent des salariés de moins de 49 ans.
Acciline+ est la plateforme qui sert à la direction à déclarer les accidents du travail et gérer le Document Unique de Prévention des Risques Professionnels (DUERP) ainsi que le Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail (PAPRIPACT). Les élus ont demandé plusieurs modifications, notamment des notifications qu’ils reçoivent en cas de déclaration d’accident du travail pour les aider dans leur mission d’amélioration des conditions de travail menée conjointement avec les directions en proximité.
Elles sont créées par la Direction de la Santé et de la Qualité de Vie au Travail (DSQVT) pour aider les Animateurs Prévention Sécurité (APS) à compléter leur DUERP, mais aussi pour faire connaître les dispositifs existants à FTV. Elles concernent notamment le Covid, les tournages en zone inondée et le cyberharcèlement. D’autres sont à venir. Par ailleurs, 2 nouvelles familles de risques ont été créées : « Projets » et « Nouvelles technologies » (pour les risques induits par les drones testés dans le Réseau France 3 par exemple). Compte rendu complet de la commission (à lire ici 📎).
La direction constate une activité trop forte en ce début 2024 au regard des moyens alloués. La CGT pense l’inverse : les moyens sont trop faibles au regard de l’activité normale que nous avons à assurer. L’activité n’a pas baissé. Pour preuve : les recrutements se poursuivent. Les mesures d’économies pour rester dans les clous budgétaires ont amené des coups de rabot depuis le 2e trimestre ressentis comme brutaux par les salariés car touchant à l’activité, donc à leur raison d’être. Supprimer ou mutualiser des émissions et des JT n’est pas de nature à donner confiance en l’avenir. Surtout lorsque ces mesures sont prises dans l’opacité.
La RCC n’a pas eu pour effet de réduire la moyenne d’âge, elle a au mieux permis une stabilisation. La direction dit qu’il y a eu un effet sur la masse salariale. Elle se félicite surtout de la réduction des effectifs, même si elle a été bien inférieure aux objectifs initiaux compte tenu des besoins de l’entreprise comme les syndicats signataires l’avait prédit. Compte rendu complet de la commission (à lire ici 📎). Prochain CSE Central les 8 et 9 octobre 2024 sauf événement nécessitant une séance extraordinaire.
Paris, le 11 juillet 2024
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Déclaration liminaire de la CGT au CSE central de juin 2024
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Déclaration liminaire de la CGT au CSE central de juin 2024 |
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Après la sidération de la dissolution de l’Assemblée Nationale, la possible arrivée au pouvoir de l’extrême droite ne laisse personne indifférent. En 1ère ligne, à la fois comme symbole des services publics et d’une information indépendante, l’Audiovisuel Public est une des cibles principales du Rassemblement national qui sous prétexte d’économies affirme vouloir privatiser nos entreprises. Un processus contraire aux règles européennes et même anticonstitutionnel selon la position du Conseil Constitutionnel. En réalité, ne jouons pas avec les mots, en cas de victoire du parti de Mme Le Pen aux élections, il s’agit de la disparition programmée de l’Audiovisuel Public qui sera vendu à la découpe, démantelé, voire même supprimé. Juridiquement et économiquement, une privatisation complète ne serait sans doute pas possible. Mais le risque est grand de lui couper les ailes budgétaires dès 2025 et de le réduire à peau de chagrin. Ou bien de le transformer totalement en chaîne d’État sur le modèle de ce qu’a fait Orban en Hongrie. Face à un tel danger existentiel et démocratique, la neutralité de confort n’est pas et ne sera jamais une option pour la CGT. Notre organisation syndicale est indépendante des partis politiques mais elle n’est pas neutre, en particulier quand il s’agit de défendre les fondements de notre République. Nous nous insurgeons de l’éviction, au nom d’une soi-disant neutralité, de 5 journalistes membres du bureau de la SDJ France 3 Rédaction nationale, qui a appelé à faire front contre l’extrême droite.. Un deux poids deux mesures particulièrement révoltant, alors que dans le même temps, plusieurs journalistes qui passent leur temps à afficher leur macronisme et leur hostilité au Nouveau Front populaire, bénéficient eux d’une grande complaisance de la part de la direction. Est-il plus grave d’appeler à un front républicain contre l’extrême droite que de dénigrer à l’antenne la gauche française ? Est-ce cela que doit produire la prétendue clause de neutralité que la direction veut intégrer dans le règlement intérieur de l’entreprise ? Une arme de l’arbitraire qui permettra à nos dirigeants ou à ceux qui seraient nommés par le Rassemblement national de purger tout point de vue contestataire ? Nous demandons solennellement à la direction de ne pas se rendre complice de cette dérive. Nous demandons le retrait de cette clause de neutralité du projet de modification du règlement intérieur de l’entreprise. Nous demandons que l’on sorte du régime de l’émotion et des affichages politiques pour remettre de l’équilibre et de la justice au sein de cette période troublée. Cette dissolution inopinée – pour ne pas dire irresponsable – de l’Assemblée Nationale est un événement politique majeur de la Vème République. Et la chaine d’info en continu du service public, Franceinfo, serait purement et simplement écartée de la couverture des soirées électorales ? Est-ce ainsi que la direction entend la renforcer face à ses concurrentes et lui donner de la notoriété ? Les salariés, qui n’ont pas compté leur investissement depuis le lancement en 2016, sont outrés de cette décision d’effacement et la refusent. Pourquoi une telle décision ? Là encore, c’est l’incompréhension, dans le moment grave et historique que nous vivons. La direction de France Télévisions est-elle déjà prête à sacrifier le Canal 27 face à CNews ? On pourrait penser, comme on l’a senti au moment des débats sur les orientations stratégiques, que nos dirigeants sont un peu tétanisés, suspendus à des incertitudes politiques autour de notre avenir et de notre financement. Pourtant, quand il s’agit de contractualiser avec les producteurs privés, l’entreprise n’a étrangement plus de difficulté à se projeter. Sans même savoir si et comment elle sera financée, elle vient de signer pour 5 ans un engagement d’investissement de 2,6 Md€ sur la création audiovisuelle et le cinéma. La vie est belle pour les producteurs privés. Manifestement moins pour les salariés de notre maison sur lesquels on se proposait, jusqu’à peu, d’économiser 200 millions. Une fois encore, on est dans un deux poids deux mesures qui détruit la confiance en interne et nourrit le ressentiment. Un peu comme les Français à l’égard de Macron. Au lieu d’arborer une neutralité factice qui n’est qu’une perpétuation du système dominant, la direction devrait se montrer à la hauteur du moment et de la menace existentielle qui pèse sur notre entreprise et ses salariés. N’ayez pas peur, usez de votre liberté d’expression pendant que vous en avez encore ! Comme vous l’avez déjà fait en avril 2024, Mme la Présidente, quand il s’agissait d’autres pays européens : « De la Hongrie à l'Italie, des mouvements illibéraux remettent en cause notre existence. En campagne, leurs discours promettent de nous éradiquer, mais une fois arrivés au pouvoir, leur première décision est bien souvent de façonner des médias publics à leur main. » (extrait de La Tribune, 23 juin 2024) Dans l’Histoire, la CGT a toujours pris ses responsabilités, en se plaçant du côté des plus vulnérables et en résistant face au pire. Cela n’est pas qu’un slogan, ce seront, le cas échéant, des actes de résistance contre la dérive fasciste et nous invitons les salariés à nous rejoindre, dès maintenant, pour faire front, ensemble, et défendre nos valeurs démocratiquesParis, le 27 juin 2024 |

Liminaire intersyndical - CSEC extraordinaire du 21 mai 2024
Liminaire intersyndical
CSEC extraordinaire du 21 mai 2024
Nous sommes réunis ce jour en CSE extraordinaire sur le projet de Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) 2024-2028.
Il y a pourtant à peine un mois, la direction présentait les Orientations Stratégiques de l’Entreprise sans pouvoir se projeter au-delà de la fin de l’année 2024. Le projet de COM contredit donc cette position.
Néanmoins, personne ne peut ignorer qu’un processus législatif sur la gouvernance de l’Audiovisuel Public est lancé. Son issue est incertaine et il pourrait bouleverser rapidement et profondément l’organisation de nos entreprises. Comment penser l’avenir dans ces conditions ? Nous ne savons même pas quels seront nos interlocuteurs en janvier 2025.
Malgré tout, la direction a l’intention de lancer des projets de réorganisation d’ici la fin de l’année, ce qui semble déraisonnable tant que la situation de l’Audiovisuel Public ne sera pas stabilisée.
Un exemple avec le projet de rapprochement de la DGDAP et de la direction du numérique. Est-ce vraiment le moment de le lancer alors que Radio France est dans un mouvement contraire de montée en puissance de sa direction du numérique et qu’il va sans doute falloir faire un choix stratégique dans moins d’un an ? Quelle stratégie va l’emporter ?
Est-il si urgent de basculer le numérique régional sur la plateforme de France Bleu avec le risque de perte massive d’audience pour l’URL francetvinfo.fr, sans garantie de transfert de cette audience sur la nouvelle plateforme ? Si rassembler l’Audiovisuel Public pour être plus puissant commence par un affaiblissement, c’est l’idée même de ce projet qui se fissure.
Ces questions de choix stratégiques vont nécessairement se poser pour tout ce qui, de près ou de loin, peut être remis en cause en cas de fusion des entreprises de l’Audiovisuel Public. La direction de FTV soutient ce projet du gouvernement, mais elle doit bien en mesurer les conséquences.
Le chemin vers la fusion va obliger tous les acteurs à se concentrer sur les enjeux internes d’organisation, que ce soit les structures, l’organisation du travail, le temps de travail, les métiers, le système salarial, l’harmonisation des salaires, etc… au détriment des enjeux d’adaptation aux mutations du secteur audiovisuel.
Eviter des « stop and go » sur des projets, voire des conflits sociaux, serait bénéfique pour tout le monde, les salariés bien-sûr, mais aussi les finances de l’entreprise.
Les collectifs sont déjà largement déstabilisés et la direction a montré son incapacité à déployer des projets en anticipant les impacts et les coûts sur les directions opérationnelles. OpenMédia, Tempo, Sherlock entrainent d’importants dommages collatéraux.
Cette situation interroge sur la crédibilité de la feuille de route et du COM de FTV qui pourraient se voir bientôt refondus en une Convention Stratégique Pluriannuelle (CSP) unique avec ses inévitables ajustements stratégiques, voire budgétaires.
La direction ne souhaite pas se projeter au-delà de l’année 2024. Une illustration avec le projet de suppression des équipes légères de la Fabrique, partiellement transférées au Réseau régional. La direction se dit incapable d’assurer un plan de charge pour 2025 et les années suivantes, faute de visibilité, mais dans le même temps, elle conclut un accord sur 5 ans avec les syndicats des producteurs de cinéma pour 80 M€ par an, en progression de 5 M€, et un autre accord est en passe d’aboutir avec les producteurs audiovisuels pour un montant de 440 M€ par an, alors même que nos grilles de programmes ne sont en capacité d’en absorber que pour 420 M€. On comprend de ce fait les priorités : la direction n’a qu’un engagement tangible, il est en faveur de la production privée, pas de ses salariés en interne. Ces derniers seront encore et toujours la variable d’ajustement.
Justement, la direction est capable de prévoir à l’horizon 2028 une économie de 100 M€ sur la masse salariale, sans en donner les détails. Suppressions de postes ? Casse de notre couverture conventionnelle ? Elle laisse planer un brouillard malsain et inquiétant.
Alors que du côté du gouvernement on nous tient un discours sur un Audiovisuel Public renforcé qui aurait les mains libres pour redéployer les moyens dégagés par la constitution d’une entreprise unique, nous avons les plus grands doutes à ce sujet, au vu des intentions affichées par la direction.
Nous sommes également particulièrement inquiets de l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) projetée par la direction à FTV. L’IA est disséminée partout dans le projet de COM.
Les Organisations Syndicales de FTV appellent la direction à une transparence totale sur le sujet, au travers d’un cycle de discussions avec elles et les CSE. Nous allons avoir besoin de temps, y compris pour réfléchir, et de moyens pour nous former à ces enjeux, en comprendre les atouts et les risques, poser les lignes rouges, mesurer les impacts sur le sens de nos métiers, sur l’emploi, mais aussi sur les principes professionnels et la déontologie des journalistes. Redonner du sens, avec une politique salariale dynamique et juste, voilà un enjeu intéressant.
Vous le voyez, Mme la Présidente, nos doutes sont nombreux face à un avenir extrêmement flou et il vous appartiendra de faire toute la transparence sur les intentions réelles de la direction sur tous ces sujets qui vont impacter de façon majeure l’entreprise et les salariés. Vous devez prendre la mesure de l’inquiétude et de l’appréhension des équipes de France Télévisions devant ce projet de fusion.
Compte tenu des risques majeurs encourus par les salariés de nos entreprises, tous les syndicats de l’Audiovisuel Public ont appelé à la grève les 23 et 24 mai, jours d’examen de la Proposition de Loi visant à fusionner nos entreprises.
Une grève légitime et qui doit être visible sur nos antennes : les élus de ce CSE Central protestent fermement contre l’externalisation de la fabrication du débat politique prévu le 23 mai au soir.
Paris, le 21 mai 2024

Compte rendu CGT du CSE Central des 24-25 avril 2024
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Delphine Ernotte évoque d’entrée la couverture de l’actualité sur les antennes et veut croire que l’entreprise se distingue par l’équilibre de traitement des conflits du moment, en particulier face au fort clivage des positions sur le Proche-Orient. Elle souligne la diffusion d’un documentaire sur les femmes iraniennes pour lequel l’intelligence artificielle (IA) a été utilisée pour la 1ère fois, afin de recomposer les visages des témoins pour préserver leur anonymat. Elle pointe également la manipulation de l’info, la baisse généralisée de la confiance des Français et la démarche de FTV autour d’un « pacte de transparence » (QR code dans nos éditions pour permettre aux téléspectateurs d’en savoir plus sur la manière dont les rédactions travaillent). Aujourd’hui, 75% des Français ont plutôt confiance dans le service public, mais « ce n’est pas 100% », reconnaît-elle. Pour Delphine Ernotte, les Jeux olympiques et paralympiques peuvent « rassembler les gens autour d’un événement positif : on espère que chaque Français gardera un héritage de ces JO ». A l’occasion, France télévisions va déployer « 3 innovations en une », se réjouit-elle : un système qui permettra de transmettre le signal en mouvement (la caméra transmet à une voiture via une boucle 5G, puis la voiture transmet via Starlink à un satellite en orbite basse, qui renvoie vers le cloud). Sur les Européennes, France Télévisions tente d’intéresser les jeunes, par exemple en diffusant des petites pastilles humoristiques avec les acteurs de la série numérique à succès Parlement. Côté numérique, une nouvelle mesure d’audience sur tous les supports place France.tv au 1er rang des plateformes de streaming en France. Notre plateforme bénéficiera d’une grosse mise à jour avant les JO, afin de transformer « l’expérience utilisateurs ». Interrogée sur les projets de holding ou de fusion, Delphine Ernotte réaffirme qu’elle soutient ce projet de rapprochement parce que « cela nous permettrait d’être plus forts et plus libres » en nous renforçant mutuellement dans les régions, sur franceinfo et sur le numérique, où plus on regroupe, plus on gagne en puissance. Ce qui est en contradiction avec le projet de lancement d’une plateforme « Ici » commune à France 3 et France Bleu en septembre, au détriment de l’audience de l’URL franceinfo qui vient à 30% des contenus régionaux. Réponse lapidaire de la patronne : « Je vais vous le dire comme je pense : avoir un site internet à part, c’est débile. Mais que voulez-vous ? Il s’agit d’un compromis avec Radio France, c’est un peu comme un protocole de sortie de grève ». Delphine Ernotte évoque encore des fonctions supports centralisées, comme la paie, qui pourraient être regroupées à terme. Reste la question du périmètre de la holding : juste Radio France et France Télévisions ou également France Médias Monde et l’INA ? « Je suis comme vous, j’apprends les informations aussi par la presse », précise Delphine Ernotte, qui plaide pour une fusion dans la foulée, afin notamment d’éviter aux entreprises d’avoir à créer des filiales communes : « C’est plus simple d’avoir une entreprise unique. Moi je ne suis pas pour la filialisation, je suis pour l’entreprise unique, si on veut que les salariés puissent avoir des mobilités dans l’entreprise ». Et de plaider pour que ça se fasse vite, afin d’éviter un risque d’enlisement, « en particulier sur le financement ». Si des salariés sont transférés dans une filiale, ils perdent leur couverture conventionnelle et peuvent être moins bien traités que leurs collègues de la maison mère. Interrogée sur le coût de la holding, Delphine Ernotte répond : « Je pense qu’il faut mettre zéro francs (sic) et zéro centimes dans la holding » mais ajoute ensuite, en totale contradiction, qu’il faut mettre les programmes de transformation dans la holding. « La holding est plus un accélérateur de changement et de transformation positive qu’une révolution copernicienne ». Sera-t-elle candidate à la présidence de la holding ? « Je pense qu’il faut faire cette réforme, que je sois dans le potage ou pas. Est-ce que je serai candidate ? Si c’est un poste opérationnel, peut-être, si c’est un poste honorifique, ça ne m’intéresse pas ». Et les salariés dans tout ça ? Delphine Ernotte évacue le sujet comme une poussière sur sa manche : « je pense qu’il ne faut pas fantasmer sur l’entreprise unique. Ça va nous permettre de faire des choses en commun qu’on a déjà identifiées. Sur les accords collectifs, aucune inquiétude à avoir. On n’est pas moins-disant que ce qui existe ailleurs, dans notre accord collectif post-fusion de France Télévisions ». Isabelle Caroff, la DRH, précise qu’en cas de fusion, les accords en totalité seront automatiquement dénoncés. Les organisations syndicales et la direction auront alors 15 mois pour négocier. Sur le niveau d’emploi : « On ne s’engagera jamais sur le niveau d’emploi. Car oui, dans certains cas on aura du redéploiement, dans d’autres cas, une baisse du nombre de personnes nécessaires aujourd’hui pour faire une tâche. Aujourd’hui, on est moins nombreux qu’on l’était autrefois pour faire des tâches comparables ». La palme d’or de l’argument spécieux : « Je pense que le pluralisme doit être conservé. Ce qu’on a fait en région, ça augmente le pluralisme : 24 conducteurs au lieu d’un seul ». En matière de contre-vérité, on ne fait pas mieux. Avant, on avait 24 éditions régionales + 1 édition nationale, désormais on a 24 éditions régionales contraintes de diffuser des sujets (tous les mêmes) fabriqués par Paris. Elles y ont au contraire perdu de la liberté et de la diversité. La CGT ne compte pas laisser le gouvernement, les élus de la République et les dirigeants de cette entreprise casser les acquis sociaux chèrement conquis et de faire peser une menace aussi forte sur les conditions d’emploi des salariés au travers de la polyvalence et de la poursuite de la diminution des effectifs, seules solutions imaginées pour absorber les économies que nous devons encore faire. Pour y arriver, la mobilisation devra être forte et massive. 1ère étape : l’examen de la loi à l’Assemblée nationales les 23 et 24 mai. La présentation le 9 février dernier d’une « feuille de route » ne suffit pas à satisfaire les obligations légales de l’employeur de consultation du CSEC sur les orientations stratégiques de l’entreprise et leurs conséquences. Lors de cette séance du 25 avril, les élus n’ont pas appris grand-chose de plus. Car sur le volet conséquence de ces orientations, la direction n’avait que très peu d’information à donner. Rétention ou incapacité ? La situation est pour le moins atypique, avec un Projet de Proposition de Loi (PPL) adopté en juin 2023 au Sénat, enterré par la ministre de la Culture puis ressuscité par la nouvelle avec une mise à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale les 23 et 24 mai. La direction affirme donc être contrainte de réduire sa « vision stratégique » à la seule année 2024 déjà bien entamée. Sur la proximité, après les annonces tonitruantes pour la rentrée de septembre 2024, aucune mesure structurante sur l’emploi, l’activité, l’organisation ou les conditions de travail ne pourra être lancé. Le nouveau site internet France 3-France Bleu ne sera donc qu’un reboutiquage des contenus actuels. Un projet de rapprochement entre les directions Antenne et programme (DGDAP) et Numérique pourrait voir le jour après les Jeux olympiques et paralympiques. La construction du projet s’étendrait jusqu’à la fin de l’année. La CGT a appelé à la prudence, car ce mouvement de rapprochement est diamétralement opposé à ce qui est en train de se mettre en place à Radio France avec la constitution d’une grande direction du numérique. En cas de rapprochement, faudra-t-il choisir l’un des deux modes d’organisation ? Faudra-t-il défaire ce qui viendra d’être fait ? Autre axe évoqué par la direction : le respect des règles. La direction cite en exemple les salariés qui ne transmettent pas leurs arrêts maladie tout en bénéficiant de la subrogation, ce qui coûterait 1M€ par an à l’entreprise. Autant de laxisme de la direction est assez surprenant. A la CGT, le respect des règles on ne demande que ça, mais toutes les règles, en particulier celles des accords collectifs car trop souvent c’est l’employeur qui ne les respecte pas. La direction avait déjà annoncé un plan d’économie sur la masse salariale de 100M€ sur 4 ans via des suppressions de postes et une renégociation de certaines dispositions de notre accord collectif. La chasse aux économies est donc plus que jamais d’actualité et la direction souhaite partager avec les syndicats un diagnostic sur l’accord collectif. Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Pour la DRH, il s’agit de comparer les dispositions de l’accord collectif avec la norme de la branche (très en deçà de nos accords FTV), mais aussi avec d’autres médias publics ou privés. Ce diagnostic est-il déjà fait ? Et par qui ? Pour la CGT c’est clairement une ligne rouge à ne pas franchir. Une discussion est évidemment toujours possible pour faire évoluer notre accord, mais ce sera donnant-donnant, certainement pas pour supprimer des acquis conventionnels. Quelle incidence auront les orientations stratégiques sur l’emploi ? Aucune réponse, la direction ne dit rien, ne s’engage à rien, ou plutôt dissimule ses véritables objectifs. Pourtant l’accord GPEPP prévoit un point de présentation des objectifs emploi. Vous avez dit respect des règles ? Le document d’information-consultation produit par la direction contient beaucoup de copiés-collés de compte rendu de commission du CSEC, d’accord ou de projet d’accord. Est-ce la traduction de l’absence de vision de la direction sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences ? Que les productions des élus et le fruit négociations soit une source est intéressant mais où est la véritable vision stratégique ? L’épais brouillard de la réforme de l’Audiovisuel Public n’aide pas, mais exposer ses idées pourrait avoir du sens dans le contexte actuel, pour au moins animer le débat. La peur de s’exposer sans doute dans un contexte périlleux ... Le document présenté aux élus comporte également quelques pépites : « Les salariés aspirent à plus d’autonomie et de liberté mais aussi d’engagement. Documentée il y a près de 10 ans par le sociologue Henri Vacquin, la question de la culture managériale à France Télévisions demeure un enjeu pour l’entreprise. » Ah bon ? Mais qu’à fait la direction toutes ces années ? A ce stade, les orientations stratégiques de l’entreprise à 3 ans, voire réduite à 7 mois, restent très nébuleuses, la direction n’assumant pas les conséquences de ses projets. La direction a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions ou souhaite-t-elle les faire payer aux salariés ? Les élus ont désigné le cabinet d’expertise 3E Consultants pour les assister sur ce dossier et faire toute la lumière sur les conséquences de la stratégie de la direction en lien avec le budget 2024 et les perspectives budgétaire jusque 2028. En apparence, tout va bien, les comptes 2023 de France Télévisions sont bénéficiaires. En réalité, il n’en est rien, il s’agit d’un artifice comptable lié au changement des règles d’amortissement des programmes de fiction. L’entreprise est structurellement déficitaire, du fait de financements publics insuffisants. Le déficit d’exploitation réel est de 20 M€, l’entreprise a consommé de la trésorerie et s’est financièrement appauvrie. En 2023, la hausse des concours publics de 50 M€ n’a pas suffi à couvrir les 30 M€ de la taxe sur les salaires que FTV doit payer depuis le changement de mode de financement, plus les 60 à 80 M€ de surcoûts de la masse salariale et des achats hors programmes liés à l’inflation. En outre, pour la 1ère fois, la publicité n’a pas été au rendez-vous car le marché publicitaire a reculé en France. Le chiffre d’affaires publicitaire est en recul de 11 M€ malgré la progression de la pub numérique qui représente désormais 10% des recettes publicitaires du groupe. L’entreprise a en outre dû financer des objectifs d’antenne non prévus comme l’Eurovision Junior, la visite du pape à Marseille, des compétitions de foot féminin ou la couverture de l’actualité en Ukraine et au Proche-Orient. La grève contre les éditions Ici dans le réseau régional a généré des économies qui ont amorti en partie ces dépassements. En 2023, le niveau global des effectifs est de 8.825 ETP, en économie de 75 ETP par rapport à ce qui avait été budgété, et de 126 ETP par rapport à l’année précédente. Le taux de précarité s’est accru pour atteindre 14,6% des effectifs. Depuis 2012, France Télévisions a supprimé 1.665 ETP, soit 15% de ses effectifs. La situation sera beaucoup plus tendue en 2024 et l’avenir du financement de l’audiovisuel public au-delà du 31 décembre est à date toujours aussi incertain. Voir l’avis des élus sur les comptes 📎 Le compte rendu de la commission économique du CSEC est à lire ici 📎 La direction persiste et signe. Malgré les alertes de la CGT, malgré un rapport accablant du cabinet Acante qui a travaillé sur le sujet pour les élus, malgré les troubles psychosociaux déjà existants chez certains salariés des équipes légères, la direction avance comme un rouleau compresseur. Certaines directions construisent, d’autres détruisent. Le 1er juillet, c’est clap de fin pour les équipes légères du Siège. Pourtant à ce jour, aucun des 7 salariés concernés n’a reçu de proposition concrète. 13 mois après l’annonce de cette fermeture, c’est toujours le flou, la direction évoquant seulement des « vis ma vie ». Concernant les équipes du réseau régional, le projet de pool proposé par la CGT a été dévoyé par la direction, rendant la proposition très insatisfaisante, voire non opérationnelle. Et là aussi la direction persiste à ne pas respecter ses engagements. Sur les 4 équipes complètes actées (12 postes) dans le protocole de sortie de grève de novembre 2022, seulement 8 techniciens seront transférés. On est loin du compte. La CGT a déposé un préavis de grève pour la journée du 25 avril pour faire respecter l’accord de sortie de grève de novembre 2022 ! Respect des règles, encore… La direction s’engage à publier 2 postes d’OPV à Rennes courant 2024, et un poste d’OPS à Marseille en 2025. Comment la croire, alors qu’elle s’assied allègrement sur sa propre signature ? Tout au long de la phase de travail du projet, la direction n’aura pas dévié de son objectif : sortir les équipes légères de la Fabrique, laissant le soin au Réseau régional de réussir là où elle a consciencieusement échoué, et en plus en ne transférant pas tout le budget afférent. Elle chercherait à planter l’activité qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. On fabrique de moins en moins à la Fabrique, y compris à la Post production. La réorganisation de cette direction est un échec cuisant, une casse sociale sans précédent pour de nombreux personnels. L’activité des tournages légers peut parfaitement être maintenue voire développée compte tenu du nombre de documentaires engagés tous les ans par FTV (plus de 700). « Le modèle économique des documentaires a changé », répond la direction. Une rengaine répétée en boucle, mais sans pour autant donner le moindre chiffre et sans que personne ne sache d'où cela vient. La CGT exige que les 7 postes de techniciens du Siège qui vont passer par perte et profit soit verser au projet de pool pour le renforcer. Et que dire des personnels travaillent en support de ces équipes ? Planificateurs d’activité et de ressources, chargés de production, cadres à la production, assistante achats, responsable des productions, coordinateurs techniques, tous sont impactés et aucun d’entre eux ne sait ce que la direction a prévu pour compenser la baisse voire la suppression de leur activité. Dans leur résolution, les élus du CSE Central s’opposent au déploiement du projet en l’état et demandent sa remise à plat globale intégrant des éléments clairs du plan de charge 2025 lorsque l’organisation de l’Audiovisuel Public et son financement pluriannuel seront clarifiés. Lire l’avis ici 📎 Une activité en vidéo fixe soutenue, plusieurs nouvelles émissions internalisées, un dépassement des prévisions en vidéo mobile notamment grâce au Modul’air (régie flight). Maintien de l’activité fiction. Pour la vidéographie le plan de charge prévisionnel a été réalisé. Ça c’est pour les « bonnes nouvelles », si on ne regarde pas la baisse continue sur plusieurs années et si on n’espère pas de croissance de ces activités. On remarque sans surprise une baisse de l’activité pour les équipes légères et la post-production. La direction se veut rassurante, nous n’y croyons pas une seconde. Le taux d’occupation des plateaux du Siège est très bien optimisé selon la direction. Les plateaux de Vendargues ont augmenté leur activité. Concernant les plateaux du réseau régional, la présentation des éléments n’est pas satisfaisante. Beaucoup d’indicateurs manquants (superficie, capacité d’accueil, taux d’occupation…). Les élus ont demandé au responsable de revoir sa copie.
Après le suicide de 2 collègues Martiniquais, l’ambiance est pesante dans la station. La directrice du Pôle Outre-mer leur a rendu hommage, ainsi qu’à Cédric Wakahugnème, décédé brutalement en Nouvelle-Calédonie - ses camarades CGT saluent son engagement et apportent tout leur soutien à ses proches. Les élus du CSE de Martinique La 1ère et la direction régionale ont décidé de confier à un cabinet externe la réalisation d’une enquête pour RPS.
Ce point est lié au précédent, car une enquête similaire avait été menée à Guyane la 1ère et l’idée était de savoir si les préconisations faites par le Cabinet étaient appliquées, et si elles avaient porté leurs fruits. Les membres de la Commission indiquent que cet état de mal être chez certains salariés se retrouve dans d’autres stations telles que Mayotte par exemple, et invitent la Direction à ne pas attendre que les situations se dégradent pour apporter les bons outils managériaux, et les moyens humains nécessaires à la réalisation de nos missions. Pour qu’il y ait une relation de confiance entre la Direction et les salariés, il est primordial que les engagements pris, soient tenus.
Les projections faites par le Pôle Outre-mer en matière d’encadrement ne sont pas encore abouties, créant des tensions dans la planification des rédacteurs en chef et des responsables d’édition. Les membres de la Commission avaient pourtant alerté dès le départ sur la gestion des effectifs et les difficultés à trouver les bons profils d’encadrants. Par ailleurs, la notion du traitement « chaud-froid » semble ne pas être bien comprise des mêmes encadrants qui ont du mal à s’adapter à cette nouvelle culture média.
Créée en début d’année, elle est dirigée par Emmanuel Tourpe, ancien de la RTBF. Au contraire de la Direction de l’information qui décide de ce que l’on va montrer au public, la Direction des Médias s’occupe, elle, de décider à qui on adresse nos contenus, avec quel format, dans quelle temporalité et avec quelle écriture. L’idée est de rendre plus impactant ce qui est produit, de donner une meilleure visibilité à nos productions tout en étant au service des stations.
Cette année les Jeux Nationaux du Sport d’Entreprise se sont déroulés du 8 au 12 mai 2024 en Martinique. 2.500 salariés-athlètes (80 de FTV), 25 disciplines. L’organisation a été assurée par le CSE de Martinique La 1ère. Une belle opportunité de développer un esprit de cohésion entre collègues de tous horizons.
La direction du Pôle Outre-mer organise ce Festival du 30 mai au 2 juin pour aller à la rencontre du public, pour montrer au monde en quoi les Outremers sont porteurs de valeurs. Ça se passera à La Friche de La Belle de Mai, l’ex-site de tournage de Plus Belle La Vie… Compte rendu complet à lire ici 📎
Juridiquement, l'aspect cyber est un facteur aggravant du harcèlement. Le but du cyberharcèlement du journaliste est de faire taire, il y a donc un enjeu de santé au travail et de liberté de la presse. FTV a mis en œuvre plusieurs moyens de protection et d'actions : algorithmes de modération, groupe de travail, guide pratique en ligne sur Monespace et régulièrement mis à jour (Monespace -> Mon entreprise -> Information -> Déontologie et textes de référence -> Guide FTV cyberharcèlement (maj mars 2024), formation à l’UFTV, procédure du tiers de confiance, process de signalement, accompagnement par l'entreprise du salarié qui porte plainte (comme en cas d’agression sur le terrain). Les élus ont proposé des mesures complémentaires.
Bien que seulement 6% de l’effectif de l’entreprise ait fait appel aux services d’ACCA, ils font figure de « sentinelles » et de « signaux faibles » auxquels la direction doit porter la plus grande attention. La raison 1ère des sollicitations des salariés concerne les relations de travail dégradées (40%), puis les exigences émotionnelles (12%) et les conflits de valeur (10%). ACCA a fait les mêmes remontées que les élus à la direction : les projets Campus, réforme de l’info en Outre-mer, Tempo et OpenMedia sont délétères. Qu’en tire la direction comme enseignements ? Ce sont des projets impactant, il est donc normal qu’il y ait des impacts. Cette position assumée va non seulement à l’encontre du programme de formation imposé aux managers (sensibilisation aux signaux faibles) mais aussi, et c’est encore plus grave, à l’encontre du rôle légal de l’employeur de protection de la santé des salariés. Les élus CGT n’entendent pas en rester là et continueront de se battre pour faire rempart.
Sans étonnement, la nouvelle procédure de la direction, restée sourde aux alertes des élus, tombe dans tous les écueils pointés par les professionnels éclairés du sujet. Il en était de même pour l’ancienne procédure. A croire qu’on ne peut jamais progresser en matière d’accompagnement des situations difficiles. Les élus CGT alertent les victimes de harcèlement. Lorsque vous voulez vous signaler, il existe d’autres moyens légaux que la procédure interne unilatérale de la direction. Les élus peuvent diligenter une enquête conjointe élus-direction ou la victime présumée saisir le/la référent.e harcèlement de son CSE qui après étude du dossier pourra proposer aux élus du CSE de désigner un expert indépendant agréé par le ministère du Travail. Non seulement ces 2 options ont le mérite de traiter les raisons organisationnelles du harcèlement (ce que ne fait pas la procédure de la direction), mais en plus elles sont plus protectrices pour les victimes. Lire le compte rendu complet de la CSSCT-C 📎 Depuis l’adoption du règlement intérieur (RI) de FTV en 2017, des lois imposant des modifications des RI des entreprises ont été adoptées. Une mise à jour est donc nécessaire. Pour ce qui est du règlement intérieur, s’agissant du point Santé Sécurité certains termes jugés obsolètes seront remplacés : « Hygiène » par « Santé » et « Équipement de Sécurité » par « Équipement de protection individuelle ». Le terme « vapotage » a été rajouté pour remplacer « l’interdiction totale de fumer ». Ces modifications ont pour objet de se mettre en conformité avec les dernières évolutions règlementaires issues de la Loi Santé du 2 août 2021 qui prévoit également de détailler les différentes visites médicales offertes aux salariés (de mi-carrière et post-expositions ou post-professionnelles). L’article L.4624-2-2 du code du travail prévoit également le renouvellement des visites de suivi individuel renforcé pour certaines populations. Quant à la loi du 21 mars 2022, elle impose d’intégrer les propos ou comportements à connotation sexiste ainsi que le harcèlement par plusieurs personnes à la définition du harcèlement sexuel. L’article 1.1 de la loi n°2021-1109 du 24 août 2021 impose à la fonction publique un principe de neutralité à intégrer au RI. Cela a occasionné beaucoup de questionnements de la part des élus car nous ne sommes pas un entreprise comme les autres du fait de l’intervention envers les publics. Les différentes interprétations d’un concept aussi large et flou pourraient impacter la liberté d’expression. La partie éthique et conformité sera augmentée de 2 articles pour être en conformité avec la loi mais aussi pour faire le lien avec le code de conduite anti-corruption, le code de conformité aux droits de la concurrence et toutes les procédures internes applicables aux achats. Un article concernera les lanceurs d’alerte. La charte informatique en vigueur date de 2017. Depuis, les usages ont évolué : mobilité, télétravail, outils collaboratifs (OneDrive, Office 365). La cybersécurité aussi a évolué pour répondre à l’utilisation d’appareils personnels en milieu professionnel. D’où ce projet de mise à jour. Prochaine étape : les 13 CSE/CE/CCEOS de France Télévisions seront informés et consultés sur ces propositions de modifications. Puis, le CSE central rendra son avis en octobre pour une entrée en vigueur en suivant. Les élus pourront s’appuyer sur l’analyse juridique qu’ils ont commandé à un cabinet d’avocats indépendants. Paris, le 14 mai 2024
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Communiqué SNJ CGT et SNRT CGT - Pour un audiovisuel public fort
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Pour un audiovisuel public fort,financé et protégé |
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Les sénateurs examinent ce 23 octobre une proposition de loi LR portant sur le financement de l'audiovisuel public, après son adoption par la commission des finances et avant sa transmission à l'Assemblée nationale. Le texte vise à prolonger le mécanisme actuel de financement par une fraction de la TVA, provisoirement mis en place lorsqu'a été votée, en 2022, la disparition de la contribution à l'audiovisuel public (ex-redevance). La fin de ce système étant, à l'origine, prévue pour le 31 décembre 2024, il y a donc urgence pour l'audiovisuel public. Dans ces conditions, le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel peuvent admettre son prolongement, mais uniquement de façon provisoire. La CGT n’oublie pas que la TVA est l’impôt le plus injuste et porte plus lourdement sur les populations les plus fragiles socialement. Elle demande la mise en place d’un autre système, plus protecteur et plus juste socialement. La budgétisation de l'audiovisuel public ne saurait, non plus, être la solution, à cause du manque de stabilité et de visibilité qu'elle entraînerait, ainsi que le risque accru d'ingérence de l'exécutif dans les programmes et les contenus d'information, ce qui altérerait la confiance du public. Pour le long terme, le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel revendiquent, dans un argumentaire transmis aux parlementaires, la création d'un « fonds de garantie de l'information indépendante, du savoir et de la création ». Ce dernier serait alimenté par une contribution universelle, affectée au financement des médias publics, dont le montant serait progressif en fonction des revenus de chacun, afin de garantir aux citoyens l'accès à la création et à une information fiable à la télévision, à la radio, sur les plateformes et les réseaux sociaux. La sénatrice Sylvie Robert a déposé une proposition de loi prévoyant un système de financement similaire à notre revendication. Le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel insistent sur le rôle fondamental de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, France Média Monde, Arte et l'INA) et sur la nécessité d'un financement – pérenne, indexé sur l'inflation – et de moyens à la hauteur de ses missions. Ainsi, il se doit de remplir des fonctions essentielles d'éducation et d'information indépendante et fiable, face, notamment, aux défis de la désinformation et de la concentration des médias. C’est tout l'écosystème de la production audiovisuelle et du cinéma qui dépend du bon financement de l’audiovisuel public. Pour les mêmes raisons d'indépendance et de pluralisme de l'information dans les différentes composantes de l'audiovisuel public, nous rejetons toute velléité de ressortir des cartons la loi de fusion-holding, dont l'examen a été mis entre parenthèses par la dissolution de l'Assemblée nationale. Le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel demandent également que l'audiovisuel public soit protégé par la Constitution. Une garantie d'autant plus nécessaire à l'heure où l'extrême droite souhaite sa privatisation, c'est-à-dire sa disparition. Nous ne voulons plus entendre parler, non plus, des plans d'économies et autres « synergies » qui sévissent depuis plus de dix ans et ont fortement abîmé l'audiovisuel public : suppressions massives de postes, disparition des éditions nationales sur France 3, conditions de travail indignes pour les correspondants à l'étranger, recours massif à la sous-traitance, multidiffusions au détriment des créations originales… C’est bien d’un audiovisuel public, fort, financé et protégé dont ont besoin les citoyens et que le SNJ-CGT et le SNRT-CGT Audiovisuel défendront sans relâche.
Paris, le 23 octobre 2024
SNJ-CGT 263, Rue de Paris – Case 570 – 93514 MONTREUIL CEDEX Tél. : 01.55.82.87.41– www.snjcgt.fr – c ontact@ s njcgt.fr
SNRT-CGT Audiovisuel France Télévisions – Pièce V2839 – 7 esplanade Henri de France 75907 PARIS Cedex 15 Tél. 01.56.22.87.41 / 06.80.13.40.82 – w ww.snrt-cgt-audiovisuel.org
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